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22/05/2012

Je conviens que le rôle de la France n'est pas brillant à présent

... OK, OK ! Je ne vois que le satiné de nos couleurs . Nous n'irons pas jusqu'au mat , heureusement .

Toutefois, je me permets de rappeler à François Hollande et à Laurent Fabius qu'il est d'autres moyens que celui d'arriver en retard avec des alibis à la noix de coco pour se faire remarquer et avoir quelque influence internationale .

L'exactitude est politesse des rois, et ceci je le prends au sens horaire du terme et au sens exactitude des propos . L'inexactitude ne doit pas être l'impolitesse de la France . Le seul côté positif est d'en conclure que François ne se prend pas pour un roi !

Il est vrai qu'il a un sérieux handicap pour consulter l'heure à sa montre .

 

lepoint hollande montre.jpg

Ou alors il a une anti-sèche écrite sur sa manchette ?



« A M. Élie BERTRAND,

Pasteur de l'église française, à BERNE 1

A Monrion, 10 février 1756.

Le projet de M. Formey 2 suppose, mon cher philosophe, quelque chose de plus que du courage, s'il veut faire lui seul une encyclopédie, c'est beaucoup pour un seul homme. S'il veut retrancher de cet ouvrage les mathématiques et les arts, qui en sont le fondement, c'est le réduire à rien, c'est faire un dictionnaire de choses triviales. Joignez à la singularité de ce projet la mauvaise grâce de se servir du travail d'autrui, le risque de le gâter, le soupçon d'avoir fait cette manœuvre par intérêt, et vous m'avouerez alors que ses amis devraient le détourner d'un tel dessein. Le grand nombre de savants qui travaillent à l'encyclopédie s'élèvera contre lui, ils en auront d'autant plus de droit que lui- même se joignit à eux dans les commencements, et se proposa pour les aider dans plusieurs articles de philosophie. Il envoya ses articles, on les lui paya noblement et on s'en servit peu. Vous voyez combien de raisons doivent concourir à lui faire abandonner son idée. Si vous êtes son ami, je pense que vous lui rendriez un vrai service de le détourner d'une telle entreprise, sans me citer et sans alléguer les raisons que je vous apporte.
Le projet de faire un opéra de ma tragédie de Mérope n'est pas si étrange. J'ai été tout étonné de recevoir un gros paquet du roi de Prusse; il contenait ma tragédie de Mérope, qu'il s'est donné
la peine de tourner en vers lyriques, et il m'avertit qu'il faisait cet ouvrage en travaillant à son traité. Voilà une anecdote assez singulière.
J'ai lieu de croire, mon cher monsieur, que votre discours sur Lisbonne est imprimé actuellement à Rouen 3. La personne à qui je l'ai confié m'apprend qu'elle l'a donné à un libraire de ce pays-là. J'espère vous en envoyer bientôt des exemplaires. Mon sermon en vers 4 ne vaut pas le vôtre en prose, et je ne le crois pas fait pour l'impression 5. Cependant, si vous voulez vous en amuser avec M. le banneret de Freudenreich et n'en donner aucune copie, j'aurai l'honneur de vous l'envoyer.
Je conviens que le rôle de la France n'est pas brillant à présent non illi imperium pelagi saevumque tridentem.6
Conservez votre amitié à votre très-tendre serviteur et malade.

 

V. »

 

1 Cette lettre, et les suivantes adressées à la même personne, ont été publiées dans Le Magasin universel, 1838-1839, tome VI. Elles sont écrites entièrement de la main de Voltaire.

Voir pages 260, 310, 334, 350, 374 : http://books.google.fr/books?id=oxPmAAAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=bertrand&f=false

2 Formey avait annoncé le projet de réduire l'Encyclopédie.

3 C'est ce que croit V* .

4 Le Poème sur le désastre de Lisbonne .

5 Après l'avoir donné à imprimer aux frères Cramer , il leur demandera « deux douzaines d'exemplaires du Poème sur Lisbonne et sur la Loi naturelle » le 7 mars, puis il enverra un nouveau texte parce que la première version lui « donne un grand mal de tête » : « Nous nous sommes trop pressés frères très chers . Vous avez voulu imprimer Lisbonne. J'ai eu la faiblesse de vous donner un ouvrage imparfait . », écrira-t-il le 14 mars .

Vers 138 de l'Enéïde de Virgile : « ce n'est pas à lui, (mais à moi) que sont échus l'empire des mers et le trident redoutable . » ou « ce n'est pas à lui qu'échurent par le sort l'empire de la mer et le cruel trident, mais à moi. »

 

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