01/03/2016
la Nouvelle Héloïse . On la regarde comme un mélange monstrueux de débauche et de lieux communs de morale, sans intrigue, sans évènements, sans génie, sans intérêts
... Ce foutu Jean-Jacques manque cruellement du sens du rythme et de la mesure, ce qui est un comble pour un musicien (moyen), et ne pardonne pas en littérature ; il serait parfaitement incapable d'écrire le moindre tweet, 140 signes seulement : horreur ! pensez-donc ! lui qui dilue à outrance, et en Suisse bon teint coupe les cheveux en quatre et s'écoute parler .
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« A Pierre Rousseau
Au château de Ferney, pays de Gex
10è mars 1761
La personne en question a reçu le paquet du 4è mars . Il faut qu'on ait envoyé à Bouillon une copie défigurée . Voici ce que porte l'original que nous avons sous les yeux :
Au camp du roi ses prêtres le portèrent,
Et de leurs pleurs les chemins arrosèrent.
Paul Tirconel, homme en tout violent,
Prenait toujours son parti promptement.
Il détesta depuis cette aventure,
Et femme , et fille, et toute la nature .
Il monte un barbe, et courant sans valets,
L’œil morne et sombre, et ne parlant jamais,
Le cœur rongé, va dans son humeur noire,
Droit à Paris loin des rives de la Loire ;
En peu de jours il arrive à Calais.
etc 1 .
Le manuscrit que nous avons est de l'année 1740, et nous le croyons écrit de la propre main de l'auteur, quel qu'il soit .
On a vu une ode sur la guerre dans le recueil M, cette ode est quatre fois trop longue et pleine de fautes contre la langue ; elle est d'un étranger qui a beaucoup d'esprit .
On est ici entièrement de l'avis de l'auteur du Journal encyclopédique, sur la Nouvelle Héloïse . On la regarde comme un mélange monstrueux de débauche et de lieux communs de morale, sans intrigue, sans évènements, sans génie, sans intérêts ; apparemment que l'auteur du journal n'a parlé dans son extrait contre sa propre pensée, que pour mieux se donner le droit de faire sentir toute l'impertinence de ce roman .
On fait mille compliments à monsieur R[ousseau] et on lui est très dévoué . On le remercie du petit imprimé ; il n'était pas fait assurément pour souiller le Journal encyclopédique, cela n'est bon que pour Fréron . »
1 La Pucelle, XIX, 252-262 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-pucelle-d-orleans-chant-dix-neuvieme-86509140.html
ce livre de La Pucelle qui était alors le dix-huitième, venait de paraître dasn le Journal encyclopédique, Bouillon, 1er avril 1761, III, 1, 102-117 .
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