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10/01/2017

Je vous prophétise donc de plus grandes choses qui mettront le comble à la gloire de votre nation, et qui seront une belle réponse à celui qui prétendait que le mot honneur ne se trouvait pas dans votre langue

... Que ces paroles prennent corps sans tarder pour la France !

Quant à celui qui etc. , je ne veux pas en entendre parler , que sa bêtise l'étouffe .

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S'améliorer peut commencer ainsi ...

 

 

« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

Aux Délices près de Genève 14 janvier 1762 1

J'ai reçu aujourd'hui à la fois la lettre dont vous m'honorez en date du 27 novembre, et celle du 7 décembre d'un seigneur de votre nom qui paraît animé de votre esprit, et bien digne d'être votre parent . J'ai rendu à M. de Soltikof les lettres dont vous m'avez bien voulu charger pour lui et pour le gentilhomme qui est à Genève . Comme j'ignore les titres de la personne de votre nom qui m'a fait l'honneur de m'écrire souffrez monsieur que je mette ma réponse dans le paquet de Votre Excellence .

Je présume que vous avez reçu le paquet dont j'eus l'honneur de vous donner avis par ma dernière . Je l'adressai à M. le comte de Caunits à Vienne pour plus de sûreté ne sachant pas si M. le comte de Czernishef 2 était encore à Vienne . C'est à M. de Czernishef que j'envoie cette lettre en l'avertissant en même temps de l'envoi que j'ai pris la liberté de faire à M. le comte de Caunits . M. de Czernishef étant votre ami, cette voie sera désormais celle dont je me servirai .

Il me semble monsieur que je vous avais fait mon compliment sur la conquête de Colberg un peu avant que cette place fût prise par vos armes victorieuses 3. Si on me reproche quelques méprises sur les événements passés, vous voyez que je ne prédis pas mal l’avenir, et que mon vrai métier est d’être prophète. Je vous prophétise donc de plus grandes choses qui mettront le comble à la gloire de votre nation, et qui seront une belle réponse à celui qui prétendait que le mot honneur ne se trouvait pas dans votre langue. Il me semble que vous avez l’honneur de la victoire, de la conduite, de la magnanimité, de la probité ; et je doute que celui qui vous a outragés ait un dictionnaire pareil pour son usage. J’ignore quel est cet écrivain ; mais c’est à lui à corriger son livre.

Pour le premier tome de Pierre-le-Grand, soyez sûr, monsieur, qu’il sera conforme à toutes vos vues, après mes petites représentations.

Je n’ai de place que pour vous assurer du tendre respect que je conserverai toute ma vie pour Votre Excellence

V. »

1 L'édition Lettres inédites, 1818, omet la première moitié de la lettre, ainsi que les éditions suivantes (voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-2-122782110.html ) . Les deux lettres auxquelles se réfère V* sont, l'une , de Schouvalov, du 27 novembre 1762 [8 décembre n.s.], l'autre du comte Andreï Petrovitch Schouvalov, du 7 décembre 1762 [18 n.s.] ; toutes deux concernent en particulier la souscription à l'édition du théâtre de Pierre Corneille .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Andre%C3%AF_Petrovitch_Chouvalov

 

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