08/08/2017
Je vois , monsieur, par le bilan que vous avez la bonté de m'envoyer que je suis plus riche que je ne croyais
... Eh oui ! Beau constat !
Je viens, comme bien de mes compatriotes prendre connaissance de la part d'impôts qui m'est dévolue . Alleluiah ! No comment .
Allons ! J'ai encore un peu de temps pour buller .
« A Ami Camp
A Ferney 12 septembre 1762
Je vois , monsieur, par le bilan que vous avez la bonté de m'envoyer que je suis plus riche que je ne croyais . Je peux donc laisser 180 000 livres entre vos mains, et à l'égard des 44 700 livres qui restent je vous supplierai de me les renvoyer en or partie par partie à votre commodité . Si vous pouvez me faire avoir à présent 300 louis d'or je vous serai très obligé, et ainsi de suite selon que votre loisir et vos affaires le permettront . S'il y a quelques déboursés à faire vous les prendrez sur cette somme de 44 700 livres .
Quoique le sieur Frank bijoutier m'ait flatté que je recevrais son ballot la semaine passée , il n'est pourtant pas arrivé . Mais j'ai reçu le petit bateau d'argent pour le professeur Tronchin, et il en est actuellement en possession .
Il faut maintenant, monsieur, que j'aie recours à vos bontés pour l'agriculture . Je voudrais six cents livres de bonne graine de frumental 1. Si vous avez quelque ami qui soit connaisseur, je vous prie de l'engager à me choisir la meilleure et de me l'envoyer à Meyrin par les rouliers . J'en ai déjà fait un essai qui m'a très bien réussi . Mme Denis gouverne le théâtre, et moi je plante et je sème . On répète actuellement une pièce nouvelle . Il faut dans ce monde faire un peu de tout .
Je vous réitère , mon cher monsieur, tous les sentiments qui m'attachent à vous pour la vie .
V. »
1 Graminée, fenasse . Voir page 131 : http://fondation.lignieres.org/archives/junod_1993/031119_travail_recherches_historiques_junod_n.pdf
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