25/10/2018
écrire un petit mot, de ces mots qui ne coûtent rien, et qui n’engagent à rien, mais qui font grand honneur et grand plaisir
... Pourquoi s'en priver ?
« A Jean-Chrysostome Larcher, comte de La Touraille
Gentilhomme de S.A.S [Mg]r1 le Prince de
Condé
3è novembre 1763 au château de Ferney
Puis-je, monsieur, m'adresser à vous pour obtenir une grâce de Son Altesse Sérénissime Mgr le prince de Condé ? Nous avons de petits états dans notre petit pays de Gex, et nous députons à ceux de Bourgogne . Le maire de la ville de Gex, M. Fabry, mon ami, est député du tiers-état ; il n'a aucune recommandation auprès de M. le comte de La Guiche 2; je n'en connais point de meilleure que celle de Mgr le prince de Condé . M. Fabry est un homme très intelligent, et très estimable, facile et diligent en affaires . Si Son Altesse Sérénissime voulait avoir la bonté d’écrire un petit mot, de ces mots qui ne coûtent rien, et qui n’engagent à rien, mais qui font grand honneur et grand plaisir, je vous supplierais de m'envoyer la lettre à cachet volant, par notre ami M. de Chennevières . Je vous aurai une extrême 3 et je serai toute ma vie avec la plus vive reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
1 Le papier du manuscrit est légèrement endommagé .
2 Jean, comte de La Guiche, appelé comte de Sévignon, a épousé en 1740 Henriette de Bourbon ( Mlle de Verneuil ) fille légitimée de Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé ; les La Guiche étaient une famille bourguignonne, et Jean avait été nommé commandant en chef de la province le 24 janvier 1763 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_La_Guiche
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_IV_Henri_de_Bourbon-Cond%C3%A9
3 Wagnière a oublié un mot tel obligation .
09:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
Il est bien triste pour moi de voir si peu une famille à laquelle je suis tendrement attaché
... Sorry .
May be .
« A monsieur le colonel Davis-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches
à Lausanne
3è novembre 1763 à Ferney
Le vieux agriculteur malingre, répond bien tard à la lettre du plus aimable colonel qu'ait la Hollande, et voudrait bien pouvoir dire, du plus aimable qu'ait la France . J'ai reçu M. Sinner 1 et son compagnon de voyage, de mon mieux, pour un malade ; je ne sors plus, je n'ai pu même aller à Tournay faire ma cour à Mme la marquise de Gentil 2. Il est bien triste pour moi de voir si peu une famille à laquelle je suis tendrement attaché . Je lui présente mes très humbles respects, et j'aimerai toujours mon cher colonel .
V. »
1 Sinner de Ballaigues, que Constant a recommandé peu de temps auparavant à V*, ainsi que nous l'apprend un billet de Constant à Ballaigues : « Vous ne devez point douter que vous ne soyez reçu avec distinction par Voltaire, et que je vous présente à lui d'une manière qui le flattera . » Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Rodolphe_Sinner_de_Ballaigues
2 Angélique Constant de Rebecque, épouse de Philippe de Gentils, marquis de Langallerie ; voir : https://lumieres.unil.ch/fiches/bio/733/
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