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19/12/2019

certainement il ne peut mieux faire . Quel autre consulterait-on quand il s’agit de faire du bien ?

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

29è octobre 1764 aux Délices

J’écris aujourd’hui à mon ange comme un ange de paix. Nous sommes voisins d’un commandeur de Malte, Savoyard de nation, chicaneur de profession 1. Une partie des terres de la commanderie est enclavée dans celles de notre gendre Dupuits. Le père de notre gendre par convenance s’était chargé de l’administration de la commanderie. Le bail est rompu ; le commandeur assigne notre gendre par devant le Grand-Conseil à Paris.

J’ai écrit à M. l’ambassadeur de Malte , pour le supplier d’engager le commandeur savoyard à s’en remettre à des arbitres. Nous avons M. le bailli de Grollier 2, dans le voisinage, qui peut être arbitre au nom de l’ordre , et M. le marquis de Billac 3, l’un des plus honnêtes hommes du monde, serait nommé par notre gendre, qui a promis d’en passer par leur sentence.

M. le bailli de Froulay m’a mandé qu’il consulterait mon ange 4, et certainement il ne peut mieux faire . Quel autre consulterait-on quand il s’agit de faire du bien ?

Je crois que j’ai pris trop d’alarmes sur ce livre misérablement imprimé, qu’on sait bien ici être de plusieurs mains ; mais le pauvre Montpéroux n’a pas joué un beau rôle dans cette affaire 5.

On dit Lekain malade. On m’a parlé d’un acteur nommé Aufresne, qu’on dit très bon ; il est à La Haye. Je l’ai entendu il y a six ou sept ans ; il me parut alors n’avoir de défaut que celui de jouer tout. On dit qu’il s’en est corrigé. En ce cas, ce serait une bonne acquisition pour le tripot, que Dieu bénisse, et que je ne peux plus servir.

Je me mets bien humblement à l’ombre des ailes de mon ange. »

3 Il s'agit sans doute du personnage dont il est question dans la lettre du 29 mai 1764 à Montillet-Grenaud : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/07/08/la-religion-et-la-probite-vous-engageront-sans-doute-a-reparer-sa-faute.html

4Cette lettre de Froulay est conservée ; voir Besterman D 12160 .

5 Le duc de Choiseul écrit à V* deux jours auparavant : « pourquoi diable vous démenez-vous, Suisse marmotte, comme si vous étiez dans un bénitier ? On ne vous dit mot, et certainement l'on ne veut vous faire aucun mal ; vous désavouez le livre sans que l'on vous en parle, à la bonne heure ; mais vous ne me persuaderez jamais qu'il n'est pas de vous ; le silence sur cet ouvrage était très prudent ; vos lettres multipliées sont une preuve de plus qu'il est de vous et que vous avez peur . Soyez tranquille, et tout le sera à votre égard ; mais ne nous prenez ni pour des absurdes, ni pour des persécuteurs ; en mon particulier regardez-moi comme le serviteur de la marmotte. »

Mais de son côté le duc de Praslin a répondu à la lettre de Montpéroux (évoquée dans la lettre du 29 septembre 1764 à Damilaville ) : Il serait à désirer que le Conseil de Genève usât plus souvent de la sévérité avec laquelle il a traité le Dictionnaire philosophique . » Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/11/17/non-seulement-il-faut-crier-mais-il-faut-faire-crier-les-criailleurs-en-fav.html

 

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