11/04/2021
lorsque je vois à la fois finesse, gaieté, naturel, grâces et légèreté, je dis que ...
... ce n'est certainement pas de vous, ô gens politiques . Que vous êtes loin de Voltaire et son esprit !
A défaut, on peut sourire avec Astérix
« A Charles-Simon Favart 1
17 décembre 1765 au château de Ferney, par Genève
Je croyais, monsieur, être guéri de la vanité à mon âge ; mais je sens que j’en ai beaucoup avec vous : non-seulement vous avez flatté mon amour-propre en parlant de la bonne Gertrude2, mais j’en ai encore davantage en lisant votre fée Urgelle3, car je crois avoir deviné tous les endroits qui sont de vous. Tout ce que vous faites me semble aisé à reconnaître ; et lorsque je vois à la fois finesse, gaieté, naturel, grâces et légèreté, je dis que c’est vous, et je ne me trompe point. Vous êtes inventeur d’un genre infiniment agréable ; l’opéra aura en vous son Molière, comme il a eu son Racine dans Quinault. Si quelque chose pouvait me faire regretter Paris, ce serait de ne pas voir vos jolis spectacles, qui ragaillardiraient ma vieillesse ; mais j’ai renoncé au monde et à ses pompes. Vous n’avez pas besoin du suffrage d’un Allobroge enterré dans les neiges du mont Jura. Quand il y aura quelque chose de votre façon, ayez pitié de moi.
J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
gentilhomme ordinaire du roi . »
1 Voir : https://www.artlyriquefr.fr/personnages/Favart%20Charles%20Simon.html
Le manuscrit original est passé à la vente chez Maggs à Londres en novembre-décembre 1915 .
2 Voir lettre du 1er novembre 1765 à Lekain : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/23/je-ne-peux-m-imaginer-que-monsieur-le-dauphin-soit-en-danger-6299599.html
Isabelle et Gertrude, ou, Les sylphes supposés : comédie en un acte, meslée d'ariettes : voir : https://www.loc.gov/item/2010664712/
3 La Fée Urgèle : tirée de Ce qui plaît aux dames de V* ; voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90674186.image
et : https://data.bnf.fr/fr/14781975/egidio_duni_la_fee_urgele/
17:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
Voilà tout ce que je peux vous en dire pour le présent
... Marre des imbéciles qui se prennent pour des héros de la résistance en contrevenant, le verre à la main et les pieds sous la table, à la loi sur le confinement, qu'ils soient amendés, aient une gastro et pourquoi pas la Covid, ce ne serait que justice .
Revenons à des choses plus sérieuses : les impôts . Que faire, que dire ? Ceci : https://www.boursorama.com/videos/actualites/declaration-de-revenus-2021-ces-grosses-erreurs-a-eviter-2665c8ff2941d56c70f68914d12f53be
99,999% de ce qui est dit ne me concerne pas , heureusement (ou pas ? ).
« A Jacob Bouthillier de Beaumont
Je vous envoie, monsieur, le double de votre compte, signé de moi 1. Il n'est pas possible que M. Sahler ou un autre négociant vous donne un demi pour cent de commission, outre un demi pour cent d'escompte cela ferait douze pour cent par an, ce qui serait exorbitant et ruineux pour lui .
S'il vous convient, monsieur, qu'on stipule que vous serez toujours payé au bout de trois mois, cela vous fera par an une somme assez honnête . On pourra bien demander qu'il soit permis de vous payer quelquefois au bout de deux mois, mais je crois que cela sera très rare . M. Sahler est , je crois, un négociant de Montbéliard associé du trésorier du comté de Montbéliard et dépendances , je crois que son principal négoce consiste dans les forges du Montbéliard et des terres de Franche-Comté . Voilà tout ce que je peux vous en dire pour le présent . Je lui ai écrit, j'attends sa réponse, et je serai toujours prêt à vous marquer, monsieur, les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être votre très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire.
16è décembre 1765 à Ferney. »
1 Voir lettre du 14 décembre 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/04/08/quand-cette-operation-sera-faite-je-serais-bien-aise-que-vou-6308469.html
17:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
Mon cher Esculape, il y a longtemps que je traîne
... Aurait déclaré Roselyne Bachelot , quasi convalescente, au sortir de l'hôpital, ou vraisemblablement aurait pû le dire ; en qualité de diplômée en pharmacie, Esculape est un de ses maîtres antique, il ne lui reste qu'à prier St Damien et suivre ses ordonnances .
https://fr.123rf.com/photo_83686570_dessin-anim%C3%A9-vie...
« A Théodore Tronchin
[décembre 1765 ?]1
Mon cher Esculape, il y a longtemps que je traîne ; j'ai été tenté cent fois de venir causer avec vous un matin, et de rire avec vous . Mais comme vous vous portez bien , j'espère que vous prendrez votre temps pour venir rire avec moi . C'est à vous qu'il appartient de rire aux dépens des sots et des fous, mais je sens qu'au lieu de rire je pourrai bien pleurer puisque ce sera la dernière fois que je vous verrai .
Je vous demande en grâce de présenter mes respects à M. et Mme d'Harcourt, et à Mme de Lacoré 2, quand vous irez adoucir par votre présence les maux qu'ils souffrent . »
1 L'édition Cayrol place la lettre en mars 1765, alors que Moland la déplace entre le 20 et le 22 janvier 1766 . Mais une lettre de V* au même Tronchin datée du 20 janvier 1766 a été retrouvée , sa teneur permettant d'inférer que la présente est assez sensiblement antérieure ; voir : https://archives.bge-geneve.ch/ark:/17786/vta0ec07e42ba0e0e67/dao/0#id:1204862377?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00¢er=1056.000,-1244.000&zoom=4&rotation=0.000
et : https://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx2016x050x003/HSMx2016x050x003x0289.pdf
2 A propos de M. et Mme de La Coré, voir : https://voltaire-lire.msh-lse.fr/IMG/pdf/Cronk3.pdf
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