11/02/2022
Le secrétaire d’ambassade n’y parle que des coups de bâton
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Aéroport fermé : vol en rase motte seulement
« A Etienne-Noël Damilaville
7 novembre 1766 1
Pas la moindre nouvelle de Meyrin, mon cher ami, et la tête me tourne. Nous avons ici les lettres originales de Jean-Jacques 2, écrites de sa main. Monsieur l’ambassadeur me les a fait voir. Le secrétaire d’ambassade n’y parle que des coups de bâton que M. le comte de Montaigu voulut lui faire donner. M. du Theil ne répondit point à ses lettres, et lui donna l’aumône. Ce secrétaire d’ambassade, ce grand ministre, était copiste chez M. le comte de Montaigu, à deux cents livres de gages. Voilà un plaisant philosophe ! Diderot lui criera-t-il encore : Ô Rousseau ! dans le Dictionnaire encyclopédique 3? Les enfants crient en Angleterre : Ô Rousseau ! mais dans un sens différent.
Au nom de Dieu, songez à votre paquet, et dites-moi ce que vous pensez de Mlle Durancy.
P. S. Consolons-nous, consolons-nous ; le paquet est arrivé. On avait oublié de le mettre à Meyrin ; on l’a porté à Genève, où il est resté. Il m’arrive. L’adresse était à Genève, voilà la source de tout le malentendu, et d’un si long délai.
Le pauvre Boursier a versé des larmes en lisant la lettre de votre ami. Pour lui, il a fait son marché ; il est prêt à partir à la première occasion. Il dit qu’il mourra avec le regret de n’avoir point vu l’homme du monde qu’il vénère le plus. Il fera toutes vos commissions exactement et sans délai.
Mon cher ami, je n’ai pu lire votre lettre sans des transports de tendresse et d’horreur.
Comment vouliez-vous que je visse votre jeune joueur de clavecin 4? Mme Denis était malade. Il y a plus de six semaines que je suis au lit. Ah ! nous sommes bien loin de donner des fêtes Quand revient le défenseur des Calas et des Sirven ? Il est indispensable qu’il donne son mémoire au plus vite.
Je vous serre entre mes bras malades. Embrassez pour moi vos amis. »
1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; l'édition Correspondance littéraire la donne toujours sans destinataire .
2 Voir page 33 : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Voltaire_%C3%A0_Hume/1766
Voir lettre du 22 avril 1761 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/03/31/il-faut-connaitre-ses-gens-avant-de-leur-prodiguer-des-louan-5782185.html
3 Article Encyclopédie. Voir lettre du 15 octobre 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/13/m-6360082.html
4 Mozart. Voyez Voltaire musicien, par M. Ed. Van der Straeten, Paris, 1878, in-8°, page 23 : ( https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Page:Straeten_-_Voltaire_musicien,_1878.djvu/31&action=edit&redlink=1 )
Beuchot écorche ce glorieux nom, et écrit Mazar. (Note de Moland, édition Garnier, 1887 )
Voir lettre du 26 septembre 1766 à Mme d'Epinay : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/02/si-vous-etes-chevre-madame-il-n-y-a-personne-qui-ne-veuille-6358063.html
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