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29/09/2022

Nous avons passé tout à coup d’une grande abondance à une plus grande disette

... L'histoire nous montre qu'on peut s'en sortir : ce qui est rassurant ; même si c'est long : ce qui est parfaitement intenable .

Famines et disettes à travers les âges

 

 

 

« A François de Chennevières

Premier commis des bureaux de

la guerre, etc.

à Versailles

Je ne doute pas, mon cher ami, que vous n’ayez fait parvenir ma lettre à M. le chevalier de Rochefort 1. Je vous prie de lui dire combien je suis pénétré de toutes ses bontés. Je crois qu’on lui adresse à présent ses lettres à l’hôtel de Puisieux à Paris ; mais je n’en suis pas bien sûr.

Ce dont je suis bien sûr, c’est que nous sommes toujours bloqués par vos troupes dans le pays de Gex. Nous manquons de blé, et je suis très embarrassé pour en faire venir . Je manque d’argent avec lequel on achète du blé, et il faudra probablement que je fasse le voyage de Wirtemberg au mois de mai, pour aller arranger mes affaires avec la chambre des finances de ce pays-là, sur lequel j’ai une grande partie de mon bien . Après quoi je pourrai bien transplanter mes pénates à Lyon, jusqu’à ce que la guerre de Genève soit finie. Nous avons passé tout à coup d’une grande abondance à une plus grande disette. J’ai eu grande raison de faire les Scythes, car je suis en Scythie.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

V.

11è avril 1767 à Ferney. »

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