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28/10/2022

l’opéra- comique, c'est le spectacle de la nation en attendant Polichinelle

... Rédigé le 4/11/2022 pour parution le 28/10/2022

 

« A François-Louis-Claude Marin

22 avril 1767 1

Puis-je vous supplier, monsieur, de vouloir bien faire rendre mes barbaries 2 à l'avocat devenu libraire 3 qui plaide pour moi au bas du Parnasse ? Il me paraît un homme de beaucoup d'esprit, et plus fait pour être mon juge que pour être mon imprimeur .

On dit qu'on ôte à Fréron ses feuilles 4 ; mais quand on saisit les poisons de la Voisin, on ne se contenta pas de cette cérémonie .

Lekain est allé chercher des acteurs en province . Il n'en trouvera pas . Il n'y en a que pour l’opéra- comique, c'est le spectacle de la nation en attendant Polichinelle .

Fuit illium et ingens gloria Teucrorum 5.

Je vous souhaite les bonnes fêtes, comme disent les Italiens .

J'attends avec impatience le décret de la Sorbonne pour damner les Scipions et les Catons . Il ne manquait plus que cela pour l'honneur de la patrie .

Je vous embrasse sans compliment, mais non pas sans les plus tendres sentiments .

V.

22è avril 1767. »

1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais amalgame ua début de cette lettre des extraits de celle du 18 janvier 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/05/07/je-suis-trop-attache-a-sainte-genevieve-pour-vouloir-jamais-6314511.html

2 Les Scythes .

3 Lacombe .

4 Tel est le souhait ardent de V* ; voir François Cornou : Trente années de luttes contre Voltaire et les philosophes du XVIIIè siècle : Élie Fréron , 1922 . V* demande même qu'on brûle Fréron .

5 Virgile , Enéide, II, 325-326 ; Ilion n'est plus, ni l’immense renommée des Troyens .

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