Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/12/2009

L’opéra-comique soutient–il toujours la gloire de la France ?

 

 http://www.youtube.com/watch?v=1Ti96X2tTnM

 

Vous pouvez le constater la période des fêtes de Noël a perdu un peu de son mystère pour moi !

http://www.youtube.com/watch?v=OLag3lQ6lFc&feature=re...

Le compte à rebours commercial est enclanché ! Faites chauffer vos cartes bleues silver-gold-platine- (fer blanc , comme la mienne ).

 

 http://www.youtube.com/watch?v=6Guhjf2OCGI&feature=re...

L'Infâme de cette période ...

jack-.jpg

 http://www.youtube.com/watch?v=ZmRwJdFQPJM&feature=re...

Qui peut nous remettre sur pieds ?

Volti, bien sûr !

 

 

 

 

             

« A Etienne-Noël Damilaville

 

13 décembre [1762]

 

                            Ô mon cher frère, vous faites une action digne des beaux siècles de la philosophie [Damilaville a écrit une réponse aux Erreurs de M. de Voltaire… de Nonnotte ; V* joindra sous le titre Additions aux susdits éclaircissements , la réponse  de Damilaville à la sienne intitulée Eclaircissements historiques à l’occasion d’un libelle calomnieux sur l’Essai de l’histoire générale, en 1763 quand il ajoutera un volume à l’Essai]. Je vous remercie au nom de la vérité et du mien. J’ai fait sur-le-champ transcrire votre écrit qui m’enchante autant qu’il m’honore  Je vous renvoie le mien qui sera bien honoré d’être à coté du vôtre. Il est mieux qu’il n’était, parce qu’il est conforme à vos remarques autant que je l’ai pu. On m’assure que l’impertinent  ouvrage que vous daignez réfuter et qui peut en imposer aux ignorants, est de la façon de Patouillet et de Caveirac. J’ai cru y reconnaitre le style de l’abominable auteur de l’apologie de la Saint-Barthélemy. Il est juste que de mon côté je serve un peu la philosophie et les frères. Je vais insérer dans l’Histoire générale un chapitre sur les gens de  lettres et sur l’Encyclopédie [chapitre LXI : « D’un fait singulier concernant la littérature » du huitième volume ajouté à l’Essai sur l’Histoire en 1763]. Il sera fait de façon qu’Omer Fleury [Omer Joly de Fleury qui fit suspendre l’Encyclopédie par le Parlement en 1759] en rougira, et ne pourra ni se fâcher ni nuire.

 

                            Le mémoire de Loyseau vient fort bien après les  autres [sur l’affaire Calas, après ceux de Mariette et de Beaumont, qui lui, en prit ombrage]. Ce sont trois batteries de canon qui battent la persécution en brèche. Je crois vous avoir dé jà mandé [dès le 6 décembre, V* annonce à Damilaville son Traité sur la Tolérance, en ajoutant qu’ « on attendra que la révision ait été jugée ». Le Traité paraitra en novembre 1763] qu’il paraîtrait en son temps, à l’occasion des Calas, un écrit sur la tolérance prouvée par les faits [allusion à « l’ouvrage odieux » de l’abbé d’Houtteville La vérité de la religion chrétienne prouvée par les faits (1722) et où la tolérance est appelée « système odieux » dans la préface].. Ô mes frères combattons l’Inf… jusqu’au dernier soupir ! Frère Thiriot est du nombre des tièdes ; il faut secouer son âme. Je n’ai reçu que douze lignes de lui depuis qu’il dort à Paris.

 

                            Joue-t-on encore Eponine ? [pièce de Michel-Paul-Guy de Chabanon, jouée le 6 décembre 1762] . L’opéra-comique soutient–il toujours la gloire de la France ?

 

                            Voltaire. »

              

 

 

 

Noël un opéra-comique ? En avez-vous votre dose ?

Allez, encore une goutte : http://www.youtube.com/watch?v=0HWiVI4-OMI&feature=re...

 

 

06/12/2009

il ne m’est pas permis de parler d’un si grand homme sans le connaitre

http://www.youtube.com/watch?v=kILbhPUe8LE&feature=re...

 Puisqu'il va être question de bagatelles, avez-vous apprécié celle qui précède ?

« A Jean-Baptiste-Nicolas Formont

 

 

A Paris ce samedi [6 décembre 1732]

 

 

                            Il y a mille ans, mon cher Formont, que je ne vous ai écrit ; j’en suis plus fâché que vous. Vous me parliez dans votre dernière lettre de Zaïre et vous me donniez de très bons conseils. Je suis un ingrat de toutes façons. J’ai passé deux mois  sans vous en  remercier et je n’en ai pas assez profité. J’aurai dû employer une partie de mon temps pour vous écrire et l’autre à corriger Zaïre. Mais je l’ai perdu tout entier à Fontainebleau à faire des querelles entre les actrices  pour les premiers rôles et entre la reine  et les princesses pour faire jouer des comédies, à former de grandes factions pour des bagatelles et à brouiller toute la cour pour des riens [V* tenait à faire jouer sa Mariamne à Fontainebleau devant la cour, et à empêcher qu’on en jouât la Critique comme le voulait le duc de Mortemart . Il se forma deux partis, V* obtint l’appui de la reine et eut gain de cause . Il en parle le 19 octobre dans sa lettre à Mlle de Lubert. Le 28, Mathieu Marais en donna des précisions à Bouhier]. Dans les intervalles que me laissaient ces importantes billevesées je m’amusai à lire Newton au lieu de retoucher notre Zaïre. Je suis enfin déterminé à faire paraître ces Lettres anglaises, [Il avait commencé à les composer au printemps 1728 Letters concerning the English nation, publiées à Londres en 1733 par les soins de Thiriot. En 1732, il les rédige en français. Dès le 26 octobre 1726, dans une lettre à Thiriot, V* avait déjà dit son intention de les écrire ] et c’est pour celà qu’il m’a fallu relire Newton ; car il ne m’est pas permis de parler d’un si grand homme sans le connaitre. J’ai refondu entièrement les lettres où je parlais de lui et j’ose  donner un petit précis de toute sa philosophie. Je fais son histoire et celle de Descartes. Je touche en peu de mots les belles découvertes et les innombrables erreurs de notre René. J’ai la hardiesse de soutenir le système d’Isaac qui me parait démontré. Tout cela fera quatre ou cinq lettres [finalement quatre : 14è, 15è, 16è, 17è.] que je tâche d’égayer et de rendre intéressantes autant que la matière peut le permettre ; je suis aussi  obligé de changer  tout ce que j’avais écrit à l’occasion de M. Locke [13è lettre ], parce qu’après tout je veux vivre en France, et qu’il ne m’est pas permis d’être aussi philosophe qu’un Anglais. Il me faut déguiser à Paris ce que je ne pourrais dire trop fortement à Londres. Cette circonspection malheureuse mais nécessaire me fait rayer plus d’un endroit assez plaisant sur les quakers et les presbytériens. Le cœur m’en saigne. Thiriot en souffrira [il devait en toucher les droits !]; vous regretterez ces endroits et moi aussi, mais

 

Non me fata meis patientur scribere nugas

Auspiciis, et sponte mea componere cartas.

[les destins ne me permettent pas d’écrire des bagatelles sous mes propres auspices

 et de composer à ma guise mes œuvres. ]

 

J’ai lu au cardinal de Fleury deux lettres sur les quakers desquelles j’avais pris grand soin de retrancher tout ce qui pouvait effaroucher sa dévote et sage Eminence. Il a trouvé ce qui en restait encore assez plaisant, mais le pauvre homme ne sait pas ce qu’il a perdu .Je compte vous envoyer mon manuscrit dès que j’aurai tâché d’expliquer Newton et d’obscurcir Locke .Vous me paraissez aussi désirer certaines pièces fugitives [dont l’Epitre à Uranie ; en octobre 1722, V* avait terminé une Epitre à Julie qui devint plus tard (1726) l’Epitre à Uranie , puis dès 1735, Le Pour et le Contre publié sous ce titre en 1772 ; ce poême déiste est présenté comme une réponse à Mme de Ruppelmonde en proie aux « terreurs de l’autre vie »] dont l’abbé de Sade [Jacques-François-Paul-Aldonce de Sade, oncle du célèbre marquis ] vous a parlé. Je veux vous  envoyer tout mon magasin, à vous et à M. de Cideville pour vos étrennes. Mais je ne veux pas vous donner rien pour rien. Je sais, monsieur le fripon, que vous avez écrit à Mlle de Launay [dame de compagnie de la duchesse du Maine, deviendra Mme de Staal et écrira ses Mémoires ] une de ces lettres charmantes où vous joignez les grâces à la raison, et où vous couvrez de roses votre bonnet de philosophe. Si vous nous faisiez part de ces gentillesses, ce serait en vérité très bien fait à vous et je me croirais payé avec usure du magasin que je vous destine. Notre baronne [Mme de Fontaine-Martel ] vous fait ses compliments. Tout le monde vous désire ici. Vous devriez bien venir reprendre votre appartement chez MM. des Alleurs et passer votre hiver à Paris. Vous me feriez peut-être faire encore  quelque tragédie nouvelle. Adieu ; je supplie M. de Cideville de vous dire combien je vous aime, et je prie M. de Formont d’assurer  mon cher Cideville de ma tendre amitié. Adieu. Je ne me croirai heureux que quand je pourrai passer ma vie entre vous deux. Mille compliments à MM. De Bourgtroulde [Du Bourg-Théroulde : Jean-Baptiste-François Lecordier de Bigars, marquis de La Londe, président à mortier à Rouen ] et Brevedent.

 

 

                            Voltaire. »

Le piano est un instrument à percussions, vous pourrez voous en rendre compte avec l'interprètation de cette bagatelle par Richter, slave au caractère enflammé , mais aussi nuancé :

http://www.youtube.com/watch?v=DUruIjvHsKw&feature=re...