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08/04/2009

ce n’est pas une impiété que dire la vérité

Aujourd'hui, journée mondiale sur la maladie de Parkinson !

 

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Les Italiens ont mis le paquet, chez eux, même la terre a tremblé : trop fort ces latins !!

Dans le domaine : "il y a de l'énergie qui se perd" : les émeutiers de Moldavie ! Qu'on les envoie vite dégager les victimes prisonnières des ruines des villages dévastés ! J'aimerais savoir s'ils auraient autant de coeur à l'ouvrage pour aider que pour détruire ; ça me rassurerait.  Suis-je un optimiste ? oui, mais réaliste . Alors oublions ma proposition . Peut-être plus tard, beaucoup plus tard ...

 

 

 

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Un réaliste : Volti : "privé de la capacité de travailler, seule ressource d’un homme qui pense"

 

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

 

                            Vous voyez l’état où je suis, qui me fait un tourment d’écrire de ma main, qu’il faudrait que je fusse fou, pour me flatter de l’espérance incertaine d’un établissement à Paris dans quatre ou cinq années. Je ne dois songer qu’à un établissement dans la postérité ; c’est pour cela que je vous ai envoyé mes quatre volumes corrigés [pour édition chez Lambert ?] ; c’est pour cela que j’ai retravaillé à mon Histoire universelle, dès l’instant que j’ai reçu de Mgr l’Électeur palatin et de vous mes véritables manuscrits. Il est bien étrange qu’on s’obstine en France à me croire l’auteur de l’édition de Jean Néaulme, dans le temps que le roi de Prusse lui-même m’écrit pour me justifier [Frederic a écrit qu’il a encore le manuscrit et qu’on ne lui a pas pris pour édition].

 

                            Je compte que vous avez eu la bonté de donner à Lambert les trois volumes en question [Œuvres mêlées, en attendant le 4ème volume à corriger]. Je ne pourrai faire partir le second tome des Annales de l’empire qu’après les fêtes de Pâques ; mon libraire a obtenu un privilège impérial, ainsi il n’appartient pas aux petits critiques ignorants, dont la France fourmille, de trouver mauvais ce que l’Empire trouve bon ; c’est à lui à juger dans sa propre cause. Pour finir cet article de littérature, je vous dirai que j’ai oublié dans ma dernière lettre de vous parler de l’ode au pape, parce que je  ne sais ce que c’est que cette antienne au Saint-Père. Ce pourrait bien être une ode de l’abbé de Bernis [ce n’est sans doute pas de celui-ci] : en ce cas il y aura de belles choses. Je ne suis d’ailleurs pas si mal avec les dévots d’Italie qu’avec les bigots de France. J’ai reçu des lettres de quelques cardinaux qui connaissent les lois de l’histoire, et qui savent qu’il y a eu de très méchants papes, comme il y en a eu de très bons, et que ce n’est pas une impiété que dire la vérité .

 

                            C’est assez vous ennuyer de mes ouvrages, permettez-moi de vous dire un petit mot de ma personne. Je ne pouvais mieux faire que de prévenir Mme de Pompadour du dessein et de la nécessité où je suis de voyager, en cas que ma santé me le permette ; et je n’ai pu mieux faire que de ne prendre aucun engagement avec personne. Voici ce que m’écrit Mme la duchesse de Gotha [30 mars 1754] : Pourquoi me frustrer de ma plus chère espérance, du plaisir charmant de vous revoir ? Faut-il donc absolument que nul plaisir puisse exister sans être accompagné et mêlé d’amertume ? et pourquoi faut-il que j’ignore les raisons qui vous empêchent de revenir ici ? Eh ! de grâce, mon cher ami, dites-les moi, ne me les cachez point : peut-être pourrais-je lever les obstacles, surmonter les difficultés ; vous êtes bien cruel pour être aussi aimable. Le mot de mon cher ami dont se sert Mme la duchesse de Saxe-Gotha est quelquefois dangereux dans les pays du Nord [allusion à Frederic II], comme vous le savez ; mais ce n’est pas dans la bouche d’une princesse aussi vertueuse, et aussi pleine de raison  et de véritable esprit. Je proteste ici contre les louanges qu’elle me donne, et je ne vous envoie l’extrait de sa lettre que pour vous faire voir que je n’ai voulu m’engager à rien. Tout ce que je peux vous assurer, c’est que tous les pays me sont ouverts,[propositions de l’Electorat palatin, Bayreuth, Lausanne, etc…] excepté le mien. Je vous prierai donc toujours de vendre mes meubles et mes gros livres, comme vous le pourrez, en prenant un homme qui vous épargne cette fatigue. Vous aurez depuis Pâques jusqu’à la Saint Jean pour cette besogne sur laquelle vous donnerez vos ordres, comme vous jugerez à propos.

 

                            J’ai dicté cette lettre, mais mon cœur ne s’accommode pas d’une main étrangère quand il faut vous expliquer mes sentiments. Ma seule consolation est de vous aimer. Accablé de maladies et de persécutions, craignant à tout moment de me voir privé de la capacité de travailler, seule ressource d’un homme qui pense, il faudra me borner à sentir, et puis-je rien sentir plus vivement que votre privation ? Je vous embrasse tendrement.

 

 

                            V.

                            Il faut s’attendre à tout de la part des hommes. Voici Jean Néaulme qui fait mettre dans les gazettes un galimatias absurde pour se justifier. Voici ma réponse. Je vous prie de la faire mettre dans le Mercure. Allons courage.

 

                            Je suis curieux de savoir ce que vous a dit M. Bourgeois sur Laubé [ peut-être Béat de la Tour-Châtillon, baron de Zurlauben, officier auteur d’une Histoire militaire des Suisses au service de la France]. Ce n’est pas avec Ericard [= Louis XV] qu’on doive espérer de faire une bonne affaire. C’est un homme d’un bien petit esprit et bien intraitable à ce qu’on me mande.

 

                            J’espère que M. de Laleu vous fera payer de votre rente sur la succession de M. Bernard attendu que ce n’est pas un objet considérable. Je suis dans le même cas avec beaucoup de personnes.

 

                            Du 8 avril 1754. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sauvons le monde , disent-ils !!

 

 

Mon Dieu, pardonnez leur ! 

Tête blanche ou tête repeinte, esprit es-tu là ? Si oui, frappe deux coups !!

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ça ne sera pas trop ...

 

 

31/01/2009

travailler pour des rois? Rois de quoi ?

Ce dernier jour du premier mois de cette année 2009 de l’ère du fox à poils durs, je vous livre tout brut le credo d’un Volti* surbooké et survolté dans un exercice qu’il déteste, créer un spectacle de commande qu’on nommerait aujourd’hui comédie musicale .

A bientôt cher amis, je cours me défouler sur un trispot ( les archers me comprendront). !

 

 

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

 

Mon aimable ami, je suis un barbare qui n’écrit point ou qui n’écris qu’en vile prose .Vos vers font mon plaisir et ma confusion. Mais ne plaindrez-vous pas un pauvre diable qui est bouffon du roi à cinquante ans [ il écrit la Princesse de Navarre ], et qui est plus embarrassé avec les musiciens, les décorateurs, les comédiens, les comédiennes, les chanteurs, les danseurs, que ne le seront les huit ou neuf électeurs pour se faire un César allemand [ Charles VII empereur est mort le 20 janvier]? Je cours de Paris à Versailles, je fais des vers en chaise de poste . Il faut louer le roi hautement, Mme la dauphine finement, la famille royale tout doucement, contenter la cour, ne pas déplaire à la ville .

        

Oh qu’il est plus doux mille fois

De consacrer son harmonie

A la tendre amitié dont le saint nœud nous lie !

Qu’il vaut mieux obéir aux lois

De son cœur et de son génie

Que de travailler pour des rois !

 

                   Bonjour mon cher ami, je cours à Paris pour une répétition, je reviens pour une décoration [ La Princesse de Navarre sera représentée le 23 février ]. Je vous attends pour me consoler et pour me juger . Que n’êtes-vous venu pour m’aider ! Adieu, je vous aime autant que j’écris peu .

 

                            Voltaire

                            A Versailles, 31 janvier 1745. »

 

 

 

Moi aussi, j'écris "PEU" !