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15/07/2009

nous étions si unis que vous aviez le frisson quand j’avais la fièvre.

Hier soir , je me suis senti une âme de justicier, aussi j’ai applaudi aux exploits de Louis la Brocante qui plein d’astuces a lutté contre une forme moderne d’esclavagisme.

louis_la_brocante.jpg
Ci dessus, le vrai héros !

Je passe sous silence mets en avant un morceau de bravoure où Louis le débrouillard, devant deux gendarmes médusés (il est vrai qu’un rien les étonne, pas vrai ?) réussit à faire passer son fourgon chargé trop en hauteur en se contentant de dégonfler les roues arrières .

Moi je dis : « gonflé le mec ! mais un peu con-con ! si tu ne dégonfles pas aussi à l’avant, tu te retrouves avec une décapotable !! » .

Amis scénaristes et aussi acteurs, de la féérie oui, du réalisme aussi, SVP !. Une vraie histoire belge ou de fada que vous connaissez surement : « pourquoi tu dégonfles les pneus, c’est le haut du camion qui est trop haut ! ».

 

Comme l'animatrice, je fais du vent !helicoptere.jpg

Dans le domaine « Protégeons les candidats de jeux télévisés contre la torture », je m’élève bien haut (en hélicoptère, pour l’occasion !) contre les affreux tortionnaires de la Chasse au trésor !

Ces rois du bon goût et de la psychologie appliqués sont capables de remettre, sans sourire, un jeu et la console qui va avec à l’équipe perdante de la manche de sélection . Où est le mal me direz-vous ?

Tout simplement, à ces éliminés qui en gros sur la patate, qui viennent de voir s’envoler l’espoir de toucher 10000 euros, on offre un jeu « La Chasse au trésor », qui je cite, leur « permettra de revivre les aventures du jeu » !!!

A ceci, j’aimerais entendre répondre : « Sadiques, cruels animateurs, idiots !... Vous savez ce que je vais en faire de votre console de débile, de votre DVD pourri ? A coté de moi les champions olympiques du lancer du disque et du marteau réunis vont pleurer d’envie ; record du monde, satellisées vos saletés !

Vous êtes juste bons à offrir le film de l’accident d’un tétraplégique !

Revivre un échec, et puis quoi encore ? Dire merci ? Je suis heureux d’avoir participé et de m’être fait « boiter » et botter en touche ! ».

 

Je vous laisse le soin de figurer en bonne place dans les records du bétisier télévisuel, bande de zozos !

 

Personnellement, lorsque je ne fais pas un bon score au tir à l’arc, n’essayez pas de me consoler en me disant : « tu n’es quand même pas mal placé !» .Je ne vais pas en compétition pour me faire battre, sinon j’irais à la pêche, bande de moules !(à la pêche aux moules-moules…)

 

 

 

 

 

 

Remets-toi, Volti ! Ton ami Thiriot mène une vie de bâton de chaise et a des amours à géométrie variable, ne mets pas ton doigt dans l’engrenage . Nous sommes en été, et Emilie te fais bon accueil ! Profite …

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

 

           Je n’ai point été intempérant, mon cher Thiriot, et cependant j’ai été malade. Je suis un juste à qui la grâce a manqué. Je vous exhorte à vous tenir ferme car je crois être encore au temps où nous étions si unis que vous aviez le frisson quand j’avais la fièvre.

 

 

           Vous voilà donc vengé de votre nymphe [Mlle Sallé , maitresse de Thiriot, que V* appellera « votre putain »]. Elle a perdu sa beauté. Elle sera dorénavant plus humaine, et trouvera peu de gens humains. Vous pourrez lui dire :

 

Les dieux ont vengé mon outrage,

Tu perds à la fleur de ton âge

Taille, beautés, honneurs et bien.

 

           Mais avec tout cela je crains bien que quand elle aura repris un peu d’embonpoint, et dansé belle chacone, vous ne redeveniez son chevalier plus enchanté que jamais. J’ai reçu une lettre charmante de votre ancien rival, ou plutôt de votre ancien ami M. Balot [Balot de Sovot qui publiera l’Eloge de monsieur Lancret , peintre du roi (1743) et un acte du ballet Pigmalion (1748)]; mais vraiment je suis trop languissant à présent pour lui répondre.

 

 

           Quand je vous ai demandé des anecdotes sur le siècle de Louis XIV, c’est moins sur sa personne que sur les arts qui ont fleuri de son temps. J’aimerais mieux des détails sur Racine et Despréaux, sur Quinault, Lully, Molière, Lebrun, Bossuet, Poussin, Descartes, etc. que sur la bataille de Stinkerke. Il ne reste plus rien que le nom de ceux qui ont conduit des bataillons et des escadrons. Il ne revient rien au genre humain de cent batailles données, mais les grands hommes dont je vous parle ont préparé des plaisirs purs et durables aux hommes qui ne sont point encore nés. Une écluse du canal qui joint les deux mers, un tableau de Poussin, une belle tragédie, une vérité découverte sont des choses mille fois plus précieuses que toutes les annales de cour, que toutes les relations de campagnes. Vous savez que chez moi les grands hommes vont les premiers, et les héros les derniers. J’appelle grands hommes tous ceux qui ont excellé dans l’utile ou dans l’agréable. Les saccageurs de provinces ne sont que des héros. Voici une lettre d’un homme moitié héros, moitié grand homme que j’ai été bien étonné de recevoir et que je vous envoie. Vous savez que je n’avais pas prétendu m’attirer des remerciements de personne, quand j’ai écrit l’Histoire de Charles XII, mais je vous avoue que je suis aussi sensible aux remerciements de cardinal Alberoni, qu’il l’a pu être à la petite louange très méritée que je lui ai donnée dans cette histoire [V* dit d’Alberoni :  « puissant génie qui a gouverné l’Espagne assez longtemps pour sa gloire, et trop eu pour la grandeur de cet Etat »]. Il a vu apparemment la traduction italienne qu’on a faite à Venise. Je ne serais pas fâché que M. le Garde des Sceaux [Chauvelin] vît cette lettre,[Alberoni écrit :  « …avec votre style sublime vous avez dit plus en deux mots de moi que ce qu’a dit Pline de Trajan dans son panégyrique. Heureux les princes qui auront le bonheur de vous intéresser dans leurs faits ! Votre plume suffit pour les rendre immortels… »] et qu’il sût que si je suis persécuté dans ma patrie, j’ai quelque considération dans les pays étrangers. Il fait tout ce qu’il peut pour que je ne sois pas prophète chez moi.

 

 

           Continuez, je vous en prie, de faire ma cour aux gens de bien qui peuvent se souvenir de moi. Mille tendres compliments à Balot, c’est un aimable correspondant. Je voudrais bien que Pollio [par assimilation à Asinius Pollio, homme de lettre et mécène de Virgile] de La Popelinière pensât de moi plutôt comme les étrangers que comme les Français.

 

 

           On m’a écrit que ce portrait est imprimé [Portrait de Voltaire, attribué au comte Charost, à l’abbé de La Marre, à Ramsay, à Jean-Baptiste Rousseau, puis à Piron, lettre manuscrite en quatre pages, tout en antithèses]. Je suis persuadé que les calomnies dont il est plein seront crues quelque temps et je suis encore plus sûr que le temps les détruira.

 

 

           Adieu, je vous embrasse tendrement, le temps ne détruira jamais mon amitié p[ou]r vous.

 

 

           Voltaire

           Vers le 15 juillet 1735. »

 

 

          

26/03/2009

Il est bon de s’accoutumer à se passer des hommes

On ne se refait pas, vous voyez j'ai des associations d'idées tirées de je ne sais où, ce qui fait que dès que j'ai vu le nom de cette comtesse j'ai cédé à la tentation . Klinglin et Lutzelbourg quelle magnifique association de sons ! Du coup je vais de ce pas (oui, la route est longue ), placer mes hochets bling bling au Luxembourg , ou peut-être au double-axel ou "ritberger", championnat de patinage oblige ! Ah ! ça y est ! Moi aussi je patine dans l'à peu près, la chute est moins dure pour mon verre de montre (peau des fesses, comme me l'ont appris mes nobles parents ), mais risquée pour l'inestimable estime dont m'honorent ceux qui osent encore me fréquenter !!

Que les honorables descendants de Marie-Ursule

ne me fassent pas une pendule.

Cette vache est trop belle

PS : la Marguerite me fait dire qu'elle n'est pas "chaine", mais plutot "cuir" ; avis aux amateurs....

« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg

 

 

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                            On me dit, Madame, que vous allez à Andelau et que ma lettre ne vous trouverait pas à Strasbourg. Je l’adresse à M. le baron Darstad [François-Christophe-Honoré de Klinglin, baron Hattstatt, neveu de la comtesse ]. J’ai bien bonne opinion de son procès. Dupont m’a lu son plaidoyer, il m’a paru contenir  des raisons convaincantes, il tourne l’affaire dans tous les sens, et il n’y a pas un côté qui ne soit entièrement favorable .J’aurais bien mauvaise opinion de mon jugement ou de celui du Conseil d’Alsace, si monsieur votre neveu ne gagnait pas sa cause tout d’une voix. Je me flatte, Madame, de vous retrouver à l’île Jard quand je retournerai à Strasbourg. Il y a six mois que je ne suis sorti de ma chambre. Il est bon de s’accoutumer à se passer des hommes. Vous savez que j’en ai éprouvé  les méchancetés jusque dans ma solitude. Ce père missionnaire [le père Mérat ]est venu s’excuser chez moi, et j’ai reçu ses excuses parce qu’il y a des feux qu’il ne faut pas attiser .Le père de Menoux a désavoué la lettre qui court sous mon nom  et je me contente de son désaveu. Il faut sacrifier au repos dont on a grand besoin sur la fin de sa vie. Comme je m’occupe à l’Histoire [Précis de l’Histoire universelle], je voudrais bien savoir s’il est vrai qu’il y ait eu autrefois un parlement à Paris. Le chef du parlement de cette province [Christophe de Klinglin] m’honore toujours d’une bonté que je vous dois. Il vient me voir quelquefois. Je me sens destiné à être attaché à tout ce qui vous appartient. Je présente mes respects aux deux ermites de l’île Jard, je me recommande à leurs saintes prières.

 

                            L’ermite de Colmar

                            A Colmar 26 mars 1754. »

25/01/2009

Ou les hommes deviendront entièrement fous, ou ...

Mon menteur préféré, correspondant recherché des têtes couronnées, je le prends encore la main dans le sac à malices .

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

 

 

                        Madame,

 

                        La lettre dont Votre Majesté impériale m’honore m’a tourné la tête ; elle m’a donné des patentes de prophète. Je ne me doutais pas que l’archevêque de Novgorod se fût en effet déclaré contre le système absurde des deux puissances ? J’avais raison sans le savoir,[dans son Mandement du Révérendissime père en Dieu Alexis, réplique aux Actes de l’assemblée générale du clergé de France de septembre 1765 ] , ce qui est encore un caractère de prophétie. Les incrédules pourront m’objecter que cet archevêque ne s’appelle pas Alexis, mais Demetri. Je pourrais répondre avec tous les commentateurs qu’il faut de l’obscurité dans les prophéties, et que cette obscurité rend toujours la vérité plus claire. J’ajouterai qu’il n’y a qu’à changer Alex en Deme, et is en tri, pour avoir le véritable nom de l’archevêque. Il n’y aura certainement que les impies qui  puissent ne se pas rendre à des preuves si évidentes.catherine II.jpg

 

                Je suis si bien prophète que je prédis hardiment à Votre Majesté la plus grande gloire et le plus grand bonheur. Ou les hommes deviendront entièrement fous, ou ils admireront tout ce que vous faites de grand et d’utile ; cette prédiction même vient un peu comme les autres après l’évènement.

               

                Il me semble que si cet autre grand homme, Pierre Ier, s’était établi dans un climat plus doux que sur le lac Ladoga, s’il avait choisi Kiovie ou quelque autre terrain plus méridional, je serais actuellement à vos pieds en dépit de mon âge. Il est triste de mourir sans avoir admiré de près celle qui préfère le nom de Catherine aux noms des divinités de l’ancien temps et qui le rendra préférable [il lui avait cependant écrit en novembre qu’il était un peu fâché qu’elle s’appellât Catherine, ce à quoi elle avait répondu qu’il correspondait exactement à sa « tête si peu docile, si peu flexible » ]. Je n’ai jamais voulu aller à Rome, j’ai senti toujours de la répugnance à voir des moines dans le Capitole et les tombeaux des Scipions foulés aux pieds des prêtres ; mais je meurs de regret de ne point voir les déserts changés en villes superbes, et deux mille lieues de pays civilisées par des héroïnes. L’histoire du monde entier n’a rien de semblable, c’est la plus belle et la plus grande des révolutions ; mon cœur est comme l’aimant, il se tourne vers le nord. D’Alembert a bien tort de ne pas avoir fait le voyage, lui qui est encore jeune. Il a été piqué de la petite injustice qu’on lui faisait, mais l’objet, qui est fort mince, ne troublait point sa philosophie [ difficultés à recevoir la pension de feu Clairaut ]. Tout cela est réparé aujourd’hui. Je crois que l’Encyclopédie est en chemin pour aller demander une place dans la bibliothèque de votre palais.

 

                Que Votre Majesté Impériale daigne recevoir avec bonté ma reconnaissance, mon admiration, mon profond respect.

 

                Feu l’Abbé Bazin

                24 janvier 1766. »

 Pourquoi Abbé Bazin ? Wait and see :

http://books.google.fr/books?id=FrATAAAAQAAJ&dq=volta...