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25/12/2009

On me vole, on me défigure en prose et en vers

http://www.youtube.com/watch?v=DlgJ5i1J_kk&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=nYtauVttsuI

 

 

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

                            Je vous supplie mon ancien ami, de ma mander au juste ce que c’est que la Jeanne qui parait imprimée. Voici une lettre en réponse à La Guerre de 1741. On me vole, on me défigure en prose et en vers. Ecrivez-moi toujours à la même adresse. Je passerai mon hiver à Montriond à l’autre bout du lac près de Lausanne. J’y suis bien  chaudement. Mrs de Lausanne viennent dîner avec moi, le reste du temps m’appartient. Ma maison est simple et propre. J’y fais bonne chère. Je voudrais que vous y fussiez.

 

                            V.

 

         A Montriond 25 [décembre 1755]

17/12/2009

une affaire qui regarde le bon ordre, et qui demande une justice un peu expéditive.

Lorsque j'entends "justice expéditive", mon inconscient me souffle tout de suite "tailler dans le vif"  !

Quoi de mieux qu'un couteau ( A Knife ) pour le faire .

Ma misérable mémoire me rappelle que Genesis a joué ce morceau que je vous livre :

http://www.youtube.com/watch?v=5XhDHJNuyXw

Rétro mais encore écoutable !!

 

Par contre à ne pas écouter, à moins que vous soyez fan de mensonges et d'hypocrisie ...

rachida-dati.jpg

 

 

Voulez-vous voir un exemple de menteuse de la plus parfaite hypocrisie ?

 

http://www.youtube.com/watch?v=tgoFlqY8OiA

Et ce n’est qu’une goutte dans l’océan de la vie de celle qui croit qu’avec un sourire carnassier ultra-brite on peut bluffer continuellement !

Souriez, madame !

Continuez à vivre dans le mensonge et l’agressivité !

Prise en photo la main dans mon pot de confiture, je suis prêt à parier que vous trouveriez encore l’aplomb de dire que le procédé est « déloyal, minable, lamentable  etc », enfin des arguments assénés du haut de votre suffisance !

 

«On ne me pardonnera rien, on ne m’a jamais rien pardonné, ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer» 

Arrêtez ! je vais pleurer !

 

Le masque est fissuré, il tombe et ce que vous montrez ne donne pas envie de l'imiter !

Que le diable continue de vous accompagner ! Avez-vous toujours le même couturier (que lui ) ?  

 

 

 

 

« A Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas

 

A Paris le 17 décembre 1742

 

                                      Monseigneur,

 

                            J’ai recours à vos bontés pour une affaire qui regarde le bon ordre, et qui demande une justice un peu expéditive.

 

                            On a imprimé sous le titre de mes œuvres prétendues [Œuvres de M. de Voltaire, Amsterdam (Paris ?) 1741-1742, contenant des libelles contre V*, Mme du Châtelet, Maupertuis, Thiriot, Le Pelletier des Forts anciens ministre, …] deux mille exemplaires de libelles diffamatoires contre les ministres, contre Mme la marquise du Châtelet et d’autres personnes respectables, toutes désignées par leurs noms et par les notes les plus scandaleuses. Je sais à n’en pouvoir douter que les  mêmes libraires doivent faire un recueil de toutes les chansons infâmes et de toutes les plates satires qu’on a  faites en dernier lieu.

 

                            Si je n’étais pas malade, j’aurais déjà parlé à M. de Marville. Je suis en état de lui indiquer le nom des libraires, le nombre des associés [V* nommera François Didot et Marie-Jacques Barrois qui tiennent « les pièces scandaleuses » d’un « nommé Savoye » et d’un « nommé Henri » ; Feydeau de Marville fera arrêter Didot et Barrois le 27 décembre ], celui des exemplaires qui leur restent, leur magasin, et je ne doute pas qu’il n’en fasse une prompte justice. Je vous supplie, Monseigneur, de lui recommander fortement cette affaire qui intéresse tout le monde. J’irai le trouver  dès que vous aurez écrit tout malade que je suis. Permettez que j’aie l’honneur de vous souhaiter la bonne année, et de vous renouveler les sentiments du profond respect, et du profond attachement avec lequel je serai toute ma vie, Monseigneur etc.

 

                            Voltaire. »

 

07/12/2009

On ne doit pas couvrir son cul de diamants

«  A Nicolas-Claude Thiriot

chez M. de La Popelinière.

 

 

6 Xbre 1738

 

Mon très cher ami, mitonnez-moi le manipulateur [le physicien-chimiste qui doit venir à Cirey], vous aurez dans peu notre décision.

 

                            Comme on imprimait en Hollande les 4 épitres [les Discours sur l’Homme], je  viens de les envoyer corrigées, très corrigées, surtout la première et mon cher T. est à la place d’Hermotime [dans le premier Discours V* s’adressait à « Hermotime »].

 

                            Vous me faites tourner la tête de me dire qu’il ne faut point de tours familiers. Ah ! mon ami, ce sont les  ressorts de ce style. Quelque ton sublime qu’on prenne, si on ne mêle pas quelques repos à ces écarts on est perdu. L’uniformité de sublime dégoûte. On ne doit pas couvrir son cul de diamants comme sa tête. Mon cher ami, sans variété jamais de beauté. Etre toujours admirable c’est ennuyer. Qu’on me critique, mais qu’on me lise. Passons du grave au doux, du plaisant au sévère [citation de Boileau, Art poétique]. Gare que le père Voltaire ne soit père Savonarole. Eh ! pour Dieu communiquez vite à M. d’Argental l’épitre sur la nature du plaisir, et envoyez-moi les 8 ou 10 vers que j’ai perdus après

C’est à la douleur même,

Que je connais d’un Dieu la justice suprême.

 

                            Envoyez S’Gravesende chez l’abbé [Thiriot doit envoyer chez l’abbé Moussinot les Philosophiae neutonnianae institutiones in usus academicos de S’Gravesende]. Il ne faut jamais attendre d’occasion pour un bon livre. L’abbé le mettra au coche sur-le-champ.

 

                            Il me faut le Borehave français [Institutiones et experimenta chemiae (Parisiis 1724) ? Non traduites en français. Ce sont ses traités de médecine qui seront traduits en 1739], je le crois traduit. Il y a une infinité de drogues dont je ne sais pas le nom en latin.

 

                            Ai-je souscrit pour le livre de M. Brémond ? [Il a demandé le 21 juillet à Moussinot de souscrire pour cette traduction des Transactions philosophiques] Aurai-je quelque chose sur les marées par quelque tête anglaise ?

 

                            Je crois que je verrai demain Wallis [John Wallis, traités de mathématique] et l’Algarotti français [Neutonianismo per le dame traduit en français par Duperron de Castera (Paris 1738)]. J’avais proposé à M. Algarotti que la traduction se fit sous mes yeux. Je vous réponds qu’il eût été content de mon zèle. Demandez si M. l’abbé Franquini lui a donné le Neuton que je lui ai adressé.

 

                            Je ne sache pas qu’on ait imprimé rien de mes lettres à Maffei, mais ce que j’ai écrit soit à lui soit à d’autres sur l’abbé Desfont. a beaucoup couru. Si on m’avait cru on aurait plus étendu, plus poli, et plus aiguisé cette critique [Le Préservatif ou Critique des Observations sur les écrits modernes. Desfontaines répondra par la Voltairomanie datée du 13 décembre]. Il était sans doute nécessaire de réprimer  l’insolente absurdité avec laquelle ce gazetier attaque tout ce qu’il n’entend point, mais je ne peux être partout et je ne peux tout faire.

 

                            Au reste je ne crois pas que vous balanciez entre votre ami, et un homme qui vous a traité avec le mépris le plus insultant dans le Dictionnaire néologique, dans un ouvrage souvent imprimé, ce qui redouble l’outrage. Il ne m’a jamais ni écrit ni parlé de vous que pour nous brouiller. Jamais il n’a employé sur votre compte un terme honnête .Si vous aviez la faiblesse honteuse de vous mettre entre un tel scélérat et votre ami, vous trahiriez également ma tendresse et votre honneur. Il y a des occasions où il faut de la fermeté. C’est s’avilir de ménager un coquin [Thiriot revint effectivement sur les accusations portées contre Desfontaines le 16 août 1726 : « Ce scélérat d’abbé Desfont…  dit que vous ne lui avez jamais parlé de moi qu’en termes outrageants… Il avait fait contre vous un ouvrage satirique  dans le temps de Bicêtre que je lui fis jeter au feu et c’est lui qui a fait une édition du poème de La Ligue dans lequel il a inséré des vers satiriques de sa façon ».]. Il a trouvé en moi un homme qui le fera repentir jusqu’au dernier moment de sa vie. J’ai de quoi le perdre. Vous pouvez l’en assurer. Adieu, je suis fâché que la colère finisse une lettre dictée par l’amitié.

 

                            M. des Alleurs, M. de Formont, M. Dubos ; M. Clément, quelles nouvelles ? Il faut absolument un autre portait en bague à la place de celui qui a été brûlé [reproduction sur bague du portrait fait par La Tour]. Je suis fâché de l’incident. N’est-ce point quelque dévot qui aura fait cette action ? Eh ! morbleu qu’on brûle le portrait de Rousseau. Depuis qu’il fait des sermons, il mérite mieux que jamais d’être brûlé. Mais moi ? et brûler ce qui devait être au doigt d’Emilie ? Cela est bien dur. Vale.

 

                            Voltaire. »

05/12/2009

lui dire que je ne lui écris point parce que je suis malade

de troy diana bathing.jpg

"Je ne lui écris point parce que je suis malade " : et s'il avait eu le téléphone, je parie que Volti aurait dit qu'il n'avait pas le réseau, ou plus de batterie, ou plus d'abonnement ! Visiblement il a le cul entre deux chaises avec ses illustrateurs de La Henriade et ménage la chèvre et le chou.

Dure vie que celle d'auteur du XVIII ème qui doit s'occuper de tout - je dis bien de TOUT - pour enfin paraitre et s'exprimer .

Douce vie pour les auteurs modernes à qui on mâche le travail dans les grosses maisons d'édition. Je parie qu'ils ne connaissent même pas leur bonheur d'écrire au XXIème siècle.

Mais cette fois encore, Volti mènera, par sa ténacité, son ouvrage au public.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

                            En arrivant à Ussé [chez le marquis d’Ussé, entre Tours et Chinon], j’avais la plume à la main pour vous écrire lorsque dans le moment j’ai reçu votre lettre datée du 3è ; la conversation de Genonville [ son « vieil ami » La Faluère de Genonville –fils d’un ancien président à mortier au parlement de Bretagne – avec qui V* est resté en bons termes quoique celui-ci lui eût enlevé sa maitresse Suzanne de Livry lors de son séjour à La Bastille, V* l’ayant reconquise ensuite ; les relations avec Genonville se refroidirent à propos de la publication de La Henriade ] , vous a inspiré un esprit de critique que je m’en vais adoucir ; vous saurez que dans le marché que j’ai fait avec Levier [Le Viers , car il n’a pas obtenu le privilège en France suite au véto de Fleury, précepteur de Louis XV] à La Haye j’ai stipulé expressément que je me réservais  le droit de faire imprimer mon poème partout où je voudrais, je suis convenu avec lui que supposé que l’ouvrage pût se débiter en France je ferais mettre à la tête le nom du libraire de Paris qui le vendrait, avec le nom du libraire de La Haye . Mon dessein donc est que le public soit informé que le livre se débitera à Paris comme en Hollande afin de ne point effaroucher les souscripteurs [souscription annoncée dans la Gazette de Hollande les 6,16 et 23 octobre 1722, et dans le Mercure de France de novembre ], selon les idées que j’ai toujours eues sur cela et qui ont été invariables.

 

                            Quel démenti aurai-je donc ? et que pourra me reprocher la canaille d’auteurs quand mon ouvrage paraitra imprimé en Hollande et sera débité en France ? [Fuzelier se moque dans Arlequin-Persée de la souscription « urbi et orbi » ; cette édition franco-hollandaise est mal vue ] quel ridicule sera-ce à moi de voir mon poème être reçu dans ma patrie avec l’approbation des supérieurs ? Je n’ai que faire d’écrire au cardinal [Cardinal Dubois ]. Je viens de recevoir un billet du garde des Sceaux [ depuis février 1722 : Armenonville ] qui me croyait à Paris, et qui m’ordonnait de venir lui parler, apparemment au sujet de mon livre. C’est à lui que je vais écrire pour lui expliquer mes intentions.

 

                            A l’égard de M. de Troy, c’est de tout mon cœur et avec autant de plaisir que de reconnaissance que je verrai le dessin du frontispice exécuté de sa main, je vous prie de l’en remercier de ma part. Et de lui dire que je ne lui écris point parce que je suis malade. Vous pouvez fort bien dire à M. Coypel que les retardements qu’il apporte sont préjudiciables à l’édition de l’ouvrage, qu’ainsi vous croyez que je serai assez honoré et assez content quand je n’aurai que deux dessins de sa façon. S’il persiste à vouloir pour lui le dessin qui doit être à la tête, vous pourrez lui dire tout simplement qu’il est juste que ce soit un morceau pour le professeur [De Troy ] qui sans cette préférence ne voudra pas livrer ses dessins. Si cette déclaration le fâche, et si par là vous le mettez au point de refuser le tout, alors ce sera moi qui aurai à me plaindre de lui, et non lui de moi. En ce cas, vous exagèrerez auprès de lui l’estime que je fais de ses talents et la douleur où je serai de n’être point embelli par lui. Remerciez bien de Troy et Galloches, dites-leur que je leur écrirai incessamment, tâchez de consommer au plus vite cette négociation, j’ai trouvé  Ussé un peintre qui me fera fort bien mes vignettes [ Durand , que V* dira à Thiriot avoir été « vu à la comédie. Il était mauvais acteur et il est assez bon peintre » 12 décembre ]. Écrivez moi un peu des nouvelles des actions .Genonville ne peut rien auprès des Pâris que par M. de Maisons qui a déjà été refusé comme vous savez. J’écrirai une lettre très forte à Mme la maréchale [Maréchale de Villars] et je profiterai de mon loisir pour en faire une en vers aux Pâris où je serai inspiré par mon amitié [V* veut obtenir que ces banquiers « fassent quelque chose » pour Thiriot ] qui est assurément un Apollon assez vif. Adieu.

 

                            Voltaire

                            Le 5 décembre 1722 à Ussé. »

 

 

 

 

 

Pour mieux apprécier ce Jean-Francois De Troy que Volti considère comme un « professeur » :

http://www.artcyclopedia.com/artists/troy_jean-francois_d...

http://www.universalis.fr/encyclopedie/T323193/DE_TROY_LE...

 

Quand au Coypel, (Charles-Antoine pour les intimes ), source de « retardements » mais dont on aura « la douleur de n’être point embelli par lui » :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Antoine_Coypel

http://www.artcyclopedia.com/artists/coypel_charles-antoi...

 

 

 

c a coypel homme assis.jpg
"Je suis, Madame, votre très humble et très dévoué ... amant ! "

24/11/2009

Je suis une passade et j’ai eu l’agrément des coquetteries.

http://www.youtube.com/watch?v=UJfPMbqnWs0

 

Je mets ce lien sans savoir ce qu'il donne, juste parce qu'il y a Manu Chao et les Ogres de Barbak ; je les prends les yeux fermés .

Advienne que pourra !

 

De l'animation, de la pêche , de la dérision ! C'est ce qui me convient en ce moment présent !

Je viens de lire sur mon blog préféré (celui de LoveV) une lettre de Volti à Mme du Deffand d'où je tire ceci qui tombe au poil (pardon à tous les chauves !! ) :

Que j’aime les gens qui disent ce qu’ils pensent ! C’est ne vivre qu’à demi que de n’oser penser qu’à demi.

 

penseur1.jpg
Si vous continuez à me lire après ça, je me fais moine (frère goûteur à la Chartreuse , si possible ! ).
Vous pouvez sauter mes notes d'humour qui font rire une moitié de moi-même ( la part d'ombre ou de lumière ? )
PS. Y -en a-t-il encore, mesdames, qui écoutent les vieux grincheux mal foutus ?
 Mais lisez Volti, sans retenue ...

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

A Rinsberg ce 24 novembre 1740.

 

 

                            J’ai reçu, mon cher monsieur, votre lettre du 7. Je commence par vous dire que je viens de parler à Sa majesté en présence de M. de Keiserling [V* est allé à la cour de Prusse, il la quittera début décembre ]. Les sentiments de ce grand homme sont dignes de ses lumières. Il a dans l’instant réglé tout ce qui vous regarde [pension promise par Frédéric à Thiriot]; il se réserve le plaisir de vous en faire instruire lui-même.

 

                            J’ai tout lieu de croire que Dumolard sera content [Charles Dumolard-Bert qu’on pourrait appeler comme « linguiste, bibliothécaire et imprimeur]. Pour moi je le suis plus que personne d’avoir vécu huit jours auprès d’un homme que tout le monde se disputerait à Paris, et qui n’a nul besoin d’être roi. M. de Maupertuis est ici, mais il est enfoncé dans ses calculs. Je suis une passade et j’ai eu l’agrément des coquetteries. Je pars, car c’en est trop que d’avoir quitté huit jours ses anciens amis pour un souverain quelque aimable qu’il puisse être. M. Algarotti n’est point venu au Marly de Rinsberg [Rheinsberg, ou Remusberg ], il fait l’amour à Berlin, et il fait aussi la vie de César ; le premier emploi n’est pas le pire des deux.

 

                            Il n’y a que mes ennemis qui puissent dire que je me porte bien. Je suis tout comme à l’ordinaire ; malade ambulant, poète philosophe et toujours votre véritable ami.

 

                            Votre pension n’est pas mauvaise. Vale.

 

                            Je vous prie de voir M. Gresset [qui a écrit Vert-Vert, histoire d’un perroquet de Nevers et Edouard III ]. S’il savait comme  j’ai parlé de lui au roi, il m’aimerait un peu. J’espère qu’il sera un des ornements de la cour de Berlin. Il s’apercevra que je connais l’estime pour les talents, et non la jalousie.

 

                            Vous savez que Sa Majesté a offert douze mille livres de pension à M. de Maupertuis pour le retenir et qu’il donne à chaque académicien huit mille livres.

 

                            Il fait bâtir un palais, une salle pour les académies, une salle d’opéra, une de comédie. Il engage des artistes de toute espèce [V* sert d’intermédiaire et avait négocié avec La Noue et sa troupe ] et il a cent mille soldats bien nourris, bien payés, et bien vêtus.

 

                            Vale.

 

                            Que les blancs-becs de Paris disent ce qu’ils voudront. Mille compliments au sage Hollandais [le 9 octobre, V* avait demandé à Thiriot de « procurer ce qu’il y a de mieux »  à Paris en fait d’hommes et de livres à cette « graine des Périclès », « jeune républicain d’une famille distinguée dans son pays »  ].

 

 

 

 

 

 

10/08/2009

un grand prêtre qui est un honnête homme

"un grand prêtre qui est un honnête homme" : il me semble qu'il n'y a plus que dans la fiction des tragédies voltairiennes qu'on puisse en trouver !

Il fut un temps où on hésitait, on l'on balançait entre l'horreur et l'ironie, le "nonsense", en apprenant le rituel imbécile et mortel des procès du monde communiste, et voilà qu'un état qui se dit de progrès, l'Iran n'a retenu de l'histoire que l'art de condamner sévèrement et ridiculement.

JE VOUS HAIS !!! Ayatollahs de mes fesses . Vous êtes de pitoyables crétins qui n'avez pas compris que ce peuple qui vous a portés au pouvoir connaitra le moyen de vous en sortir . Continuez à souffler sur la cendre encore chaude de la révolte, offrez autant d'outrages que vous le pouvez, pendant que vous le pouvez, et je vous promets des lendemains qui déchantent . Parole de Français qui connait les prémices de la Révolution.

 

"Nous résisterons face aux oppresseurs et nous continuerons d'agir pour changer les mécanismes discriminatoires dans le monde, au bénéfice de toutes les nations" : 12 juin, Mahmoud Ahmadinejad .

Garde bien ton "bénéfice"! trouillard !  rampant devant des barbus enturbannés .

 

Et pour détendre l'atmosphère :

Barbus fanatiques, préparez-vous à jouer à tire-poils !

 

Tire-poils [loc. adv.]
Jeu d´enfants. On jette un objet au milieu d´un groupe d´enfants, qui tirent les cheveux de celui qui s´en saisit pour le faire lâcher.

 Les enfants n'ayant point de barbe, variante pour les adultes dès l'age de procréer : on peut tirer barbe et cheveux .[le port du turban sera considéré comme tricherie : -note d'un infidèle roumi-].

 

 

 

alphabet-barbes.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Volti et son ami Thiriot, dans un temps de répit : point d'écrit condamnable offert aux yeux du roi et du clergé, pour l'instant du moins !

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

 

                            Je vous renvoie vos livres italiens, je ne lis plus que la religion des anciens mages, mon cher ami. Je suis à Babylone entre Sémiramis et Ninias [ on lui avait « ordonné une grande pièce de théâtre pour les relevailles de la dauphine » ; elle mourut le 22 juillet « le jour qu’il avait achevé sa pièce » ; il dira à Frédéric qu’il la lui « fera tenir » ; mais le 9 novembre à Fontainebleau au lieu « d’aller au lever du roi » comme il en prend « tous les soirs la ferme résolution », il reste « tous les matins …en robe de chambre avec Sémiramis » qui ne sera créée que le 29 août 1748.]. Il n’y a pas moyen de vous envoyer ce que je peux avoir de l’Histoire de Louis XIV. Sémiramis dit qu’elle demande la préférence, que ses jardins valaient bien ceux de Versailles, et qu’elle croit égaler tous les rois modernes, excepté peut-être ceux qui gagnent trois batailles en un an, et qui donnent la paix dans la capitale de leur ennemi [Frédéric et paix de Dresde ; 25 décembre 1745].

 

 

                            Mon ami, une tragédie engloutit son homme ; il n’y aura pas de raison avec moi tant que je serai sur les bords de l’Euphrate avec l’ombre de Ninus, des incestes et des parricides. Je mets sur la scène un grand prêtre qui est un honnête homme, jugez si ma besogne est aisée. Adieu, bonsoir, prenez patience à Bercy, c’est votre lot que la patience.[lettre manuscrite dont il manque sans doute encore une ligne]

 

 

                            Voltaire

                            A Versailles, 10 août 1746. »

 

 

 

Pour oublier ma mauvaise humeur maligne, rendez-vous avec ce qui me plait en l'homme : http://www.dailymotion.com/video/x56y8c_brassenslhomme-qu...

 

 

Et si vous voulez savoir d'où je sors ce jeu de tire-poils que je connais depuis mon enfance voyez : http://henrysuter.ch/glossaires/patoisT0.html

 

24/07/2009

Il y a des temps où on fait tout impunément. Il y en a d’autres où rien n’est innocent.

Juste un essai, allez-y, je vous fais partager cette découverte qui me réconcilie avec ce tube classique que je ne peux plus entendre au piano depuis quelques années ... Quand un doué nippon revisite Beethoven , écoutez-moi ça :

http://www.teepik.com/video-2080-la-lettre-a-elise-un-peu...

Alors, sourire ou grimace ?

 

And now au château de Voltaire :

Lettre à Eilise, la seule que je connaisse, et qui m'a épaté hier après midi où elle a, d'affilée, conduit deux visites particulièrement chargées, et en particulier celle de 16h30 qu'elle a assurée en bilingue (la priorité étant accordée aux anglophones à 16h30 tous les jeudis). Elle a fait un triomphe et été applaudie à juste titre.Très bonne guide, et ce qui ne gâte rien, fort jolie ("fiancée") avec un grand copain du modèle suivant :

CaneCorso.jpg

Il est beau le Kiki à sa maman ! Je me moque, mais ce solide meilleur ami de l'homme est d'une gentillesse remarquable tout comme ses maitres . 

 

 

A la relecture, je m'aperçois que pour ma grande honte, qu'on peut tout à fait comprendre qu'Eilise est "fiancée" au beau poilu quadrupède ! D'où l'importance de savoir placer des virgules , sinon la gaffe est vite écrite .

 Que nenni, bien sûr, elle a un vrai et agréable "fiancé" bipède, comme vous, et moi, en tout cas moi ....

 

 

 

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

 

           Je ne suis pas encore tout à fait logé [rue du Long Pont, près du Portail St Gervais, il était avant chez Mme de Fontaine-Martel, baronne, décédée en janvier], j’achevais mon nid, et j’ai bien peur d’en être chassé pour jamais. Je sens de jour en jour, et par mes réflexions, et par mes malheurs, que je ne suis pas fait pour habiter en France. Croiriez-vous bien que monsieur le garde des Sceaux [Chauvelin] me persécute pour ce malheureux Temple du Goût, comme on aurait poursuivi Calvin pour avoir abattu une partie du trône du pape. Je vois heureusement qu’on verse en Angleterre un peu de baume sur les blessures qu’on me fait en France. Remerciez je vous en prie de ma part, l’auteur du Pour et du Contre des éloges dont il m’a honoré. Je suis bien aise qu’il flatte ma vanité après avoir si souvent excité ma sensibilité par ses ouvrages. Cet homme là était fait pour me faire éprouver tous les sentiments.

 

 

           Vous avez vu sans doute ce second Temple du goût imprimé à Amsterdam. Il fourmille de fautes. Il y a entre autres deux vers qui finissent tous deux par censeur pointilleux. Il faut corriger le premier ainsi

 

quittez d’un bel esprit fâcheux

 

Il y a bien d’autres sottises dont je ne vous parle pas et que vous corrigerez en les lisant.

 

 

           Je me flatte que vous trouverez dans l’ouvrage plus d’ordre, plus de correction, plus de choses utiles, et une prose plus châtiée que dans le premier. Mandez-moi ce que vous pensez du Temple et de la lettre qui est au frontispice.

 

 

           Je vous aurais déjà envoyé la vingt-cinquième Lettre sur les Pensées de Pascal, mais Jore que vous connaissez ne me l’a pas encore fait remettre. Dès que je l’aurai elle partira sur le champ pour Londres. Vous feriez bien de me donner l’adresse de votre libraire à qui je l’adresserais, sans qu’il vous en coûtât de port. Au reste, il s’en faut de beaucoup que je veuille à présent précipiter cette édition des Lettres anglaises, au contraire vous me feriez le plus  sensible plaisir du monde d’en retarder autant que vous pourrez la publication. Je crains bien que dans les circonstances présentes elles ne me portent un fatal contrecoup. Il y a des temps où on fait tout impunément. Il y en a d’autres où rien n’est innocent. Je suis actuellement dans le cas d’éprouver les rigueurs les plus injustes sur les sujets les plus frivoles. Peut-être dans deux mois d’ici je pourrai faire imprimer l’Alcoran. Je voudrais que toutes les criailleries, d’autant plus aigres qu’elles sont injustes, sur le Temple du Goût fussent un peu calmées avant que les Lettres anglaises parussent. Donnez-moi le temps de me guérir pour me rebattre contre le public. A la bonne heure qu’elles soient imprimées en anglais ; il n’en viendra pas d’exemplaire à Paris, et nous aurons le temps de recueillir les sentiments du public anglais avant d’avoir fait paraitre l’ouvrage en français. En ce cas nous aurons le temps de faire des cartons, s’il est besoin pour le bien de l’ouvrage. Surtout, mon cher Thiriot, ne manquez pas de  mettre expressément dans la préface que ces lettres  vous ont  été écrites pour la plupart en 1728. Vous ne direz que la vérité. La plupart furent en effet écrites vers ce temps là dans la maison de notre cher et vertueux ami Fakener. Vous pourrez ajouter que le manuscrit ayant couru, et ayant été traduit, ayant même été imprimé en anglais et étant près de l’être en français, vous avez été indispensablement obligé de faire imprimer l’original dont on avait déjà la copie anglaise.

 

 

Si cela ne me disculpe pas auprès de ceux qui veulent me faire du mal, j’en serai quitte pour prévenir leur injustice et leur mauvaise volonté par un exil volontaire, et je bénirai le jour qui me rapprochera de vous. Plût au ciel que je puisse vivre avec mon cher Thiriot dans un pays libre.

 

 

           Ma santé seule m’a retenu jusqu’ici à Paris. Je vais faire transcrire pour vous, l’opéra, Eriphyle, Adélaïde ; je vous enverrai aussi une épître sur la calomnie adressée à Mme du Châtelet. A propos d’épître, dites à M. Pope que je l’ai très bien reconnu in his Essay on man. T’is certainly his style. Now and there it is some obscurity, but the whole is charming. Si vous voyez M. Jordan, assurez-le de mon estime. Je crois que vous verrez dans quelques mois le marquis de Maffei qui est le Varron et le Sophocle de Vérone. Vous serez bien content de son esprit et de la simplicité de ses mœurs. J’attends de vos nouvelles. Dites, je vous prie à M. Jordan que je lui ai hasardé une lettre mais que je ne sais pas son adresse.

 

 

           Voltaire

           24 juillet 1733 à Paris. »

 

 

 

 

 

 

 

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Je sais, ça n'a pas grand chose à voir avec ce qui précède, quoique "plut au ciel que je puisse vivre dans un pays libre" ne soit pas étranger à mon choix en plus du fait que cet air là me trotte dans la tête, allez savoir pourquoi ...