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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Martin dit que le monde n'est qu'un triste ramassis de fous ./Martin says the world is a sad pack of madmen .

... Ah ! si Martin le dit ...

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« A George Keate

esq.

Nandos coffee-house

par la Hollande

London

J'ai toujours dear sir des remerciements à vous faire . Voici la première fois qu'on a réduit un imprimé en manuscrit 1 pour l'envoyer par la poste .

Your manuscrit testifies that a great emperess was a whore . As to the barbarien and barbarous law-giver Peter the Great he was much superior to Moses and Romulus and Theseus ; at least he was born in better times .

We are not born in very good times, since wise and learned nations spill more blood and squander away more money for a little corner of Acadia, than whole Acadia shall be ever worth, Martin says the world is a sad pack of madmen . I am happy to have known a man so wise and so good narurd as you are . Such caracters attone for the ugly and covetous fierceness of others .

I will not fail to send you the creation of Peter the great so soon as the book shall be printed .

I am for ever with the utmost gratitude

yr 2

V.

Aux Délices 27 juillet [1759] »

1 Keate avait apparemment transcrit ou fait transcrire l'ouvrage de Whitworth ; voir lettre du 20 juin 1759 à Keate : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/08/07/il-me-parait-que-la-derniere-comete-n-a-pas-fait-grand-bruit-5424461.html

2 « Votre manuscrit témoigne qu'une grande impératrice était une putain . Quant au rude et barbare législateur Pierre le Grand, il était très supérieur à Moïse, Romulus et Thésée ; du moins était-il né à une meilleure époque . Nous ne sommes pas nés à une très bonne époque, puisque des nations sages et polies versent plus de sang et gaspillent plus d'argent pour un petit canton d'Acadie, que toute l'Acadie n'en vaudra jamais . Martin dit que le monde n'est qu'un triste ramassis de fous . Je suis heureux d'avoir fait la connaissance d'un homme aussi sage et aussi généreux que vous . De telles figures consolent de la laide et avide cruauté des autres . Je ne manquerai pas de vous envoyer le livre sur l'élévation au pouvoir de Pierre le Grand dès qu'il sera imprimé . Je suis à jamais, avec une extrême gratitude, votre ... »

 

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26/08/2014 | Lien permanent

Je vous demande une compagnie de cavalerie ou de dragons. Vous me direz peut-être que cette compagnie n’est point faite

... Et pourtant ça pourrait rappeler des souvenirs à cette tranche d'âge qui a connu et pratiqué le service militaire, occasion de réviser quelques chants guerriers tel "les 80 chasseurs" ou "tiens voilà du boudin", gentilles bluettes en godillots .

 

 

« A Béatrice de Choiseul-Stainville, duchesse de Gramont

14 janvier 1765, au château de Ferney

par Genève

Madame, vous êtes ma protectrice : je vous supplie de me donner mes étrennes. Je ne peux vous demander un regard de vos yeux, attendu que je suis aveugle. Je vous demande une compagnie de cavalerie ou de dragons. Vous me direz peut-être que cette compagnie n’est point faite pour un quinze-vingts de soixante et onze ans ; aussi n’est-ce pas pour moi, madame, que je la demande, c’est pour un jeune gentilhomme de vingt-quatre ans et demi, qui fait des enfants à mademoiselle Corneille votre protégée. Ce jeune homme était cornette dans la colonelle-générale ; il a commencé par être mousquetaire, et actuellement il a neuf ans de service. Son colonel, M. le duc de Chevreuse, a rendu de lui les meilleurs témoignages ; il a été compris dans la réforme, et il est très digne de servir : actif, sage, appliqué, brave, et doux, voilà son caractère. Son nom est Dupuits ; il demeure chez moi, et sa femme et moi nous le verrons partir avec regret pour aller escadronner 1.

Monseigneur le duc votre frère, quand je pris la liberté de lui représenter la rage que ce jeune homme avait de continuer le service, daigna m’écrire 2: Adressez-vous à ma sœur, c’est à elle que je remets tout ce qui regarde votre petit Dupuits.

C’est donc vous, madame, dont je réclame la protection, en vous assurant sur ma pauvre vie qu’on ne sera jamais mécontent de Pierre Dupuits, mari de Françoise Corneille. Je vous demande cette grâce au nom du Cid et de Cinna. Pierre Corneille eut deux fils tués au service du roi ; Pierre Dupuits demande le même honneur en qualité de gendre.

Je suis avec un profond respect, madame, votre très humble et très obéissant serviteur. 

Voltaire . »

1 Ce n'est pas un néologisme , cela signifie « faire les manœuvres et exercices propres à la cavalerie. »

2 On ne connait pas cette lettre où il s'exprimerait ainsi, sinon textuellement, du moins en substance .

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27/03/2020 | Lien permanent

J’aime tendrement mon frère, parce qu’il n’est point tiède, et qu’il est sage

... et intelligent, vraiment . Frère Charles Aznavour, nous nous reverrons un jour ...

https://www.youtube.com/watch?v=GxuxzGPfIwI

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« A Etienne-Noël Damilaville

9è octobre 1763

J’aime tendrement mon frère, parce qu’il n’est point tiède, et qu’il est sage. Voici des brochures qu’on lui adresse de Hollande, pour l’abbé de Larive1 : il y a aussi un exemplaire pour moi, mais je ne l’ai pas encore lu ; je ne sais ce que c’est , la poste part. »

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02/10/2018 | Lien permanent

La caducité n'est bonne à rien ; un vieillard cacochyme qui se plaindrait de mourir ressemblerait à un forçat qui serait

... C'est dur , hein ! et pourtant ...vrai .

Halte à l'acharnement thérapeutique, tant pour moi que pour ceux qui souffrent trop, et/ou sont des "légumes" ( dont les seuls amis sont alors végans ! ) .

 

 

« A Balthazar Espeir de Chazel etc.1

Procureur du roi

à Nîmes

Au château de Ferney par Genève 14è juin 1766 2

Je ferai bientôt, monsieur, le même saut que monsieur votre père . C'est la destinée de tous les êtres animés par la nature ; on ne peut naître que pour mourir . On ne doit pas plus s'affliger de cesser d'être que de n'avoir pas toujours été . D'ailleurs, en quittant la vie, on quitte en vérité très peu de chose . La caducité n'est bonne à rien ; un vieillard cacochyme qui se plaindrait de mourir ressemblerait à un forçat qui serait fâché d'être libéré des galères . Mais j'avoue que si l'on doit regarder sa propre mort d'un œil stoïque, on peut s'attendrir sur celle des autres, et surtout sur celle d'un père . Je joins mes regrets aux vôtres ; et je vous prie d'avoir pour moi l'amitié dont il m'honorait .

Votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

2 Original au musée des Beaux Arts à Nîmes avec cachet « Genève » ; édition Gaston Maruéjol « Cinq lettres inédites de Voltaire », 1884-1885.

Voir : file:///C:/Users/james/AppData/Local/Temp/1997-1998-21-voltaire-et-ses-correspondants-languedociens.pdf

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Il y a quelquefois une justice qui s’élève au-dessus de la justice, mais je vous assure que ce n’est pas sans peine

... Ce qu'espèrent tous/toutes les bafoué.e.s , molesté.e.s dont les plaintes ne sont plus reconnues, les délais de prescription étant atteints , les coupables s'en tirent sans peine , les victimes n'ont que leurs souffrances sans fin, sans prescription elles .

 

 

« A François-Louis-Henri Leriche

Directeur et receveur général des domaines du roi, etc.

à Besançon

2 février 1767

Quand trente pieds de neige le permettront, monsieur, et qu’on sera sûr de tromper les argus, ce paquet, qu’on attend depuis si longtemps, partira. Puisque vous avez sauvé Fantet 1, je me flatte que vous le sauverez encore . Votre ouvrage ne restera pas imparfait. L’aventure de Leclerc 2 me pénètre de douleur. Faut-il donc que les jésuites aient encore le pouvoir de nuire, et qu’il reste du venin mortel dans les tronçons de cette vipère écrasée !

L’affaire dont vous avez été instruit 3 était cent fois plus épineuse que celle de Leclerc ; mais heureusement on a des amis, et des amis philosophes, jusque dans le conseil. Les commis seront réprimandés, et on rendra l’argent ; ils seront punis pour avoir fait leur infâme devoir.

Il y a quelquefois une justice qui s’élève au-dessus de la justice, mais je vous assure que ce n’est pas sans peine. Je me flatte que Leclerc aura des amis à Paris. Il y a des gens qui pensent et qui sentent, quoiqu’on veuille étouffer le sentiment et la pensée. J’emploie, monsieur, ces deux facultés qui restent à mon faible corps pour vous dire combien je vous aime, et combien je désire de vous voir. »

2 C’était un libraire de Nancy qu’on était allé arrêter en janvier 1767, et qu’on amena à la Bastille. Il était en correspondance avec Cramer de Genève, Grasset de Lausanne, etc. On saisit cette correspondance, et une grande quantité de livres. (Beuchot.)

3 L’affaire Le Jeune.

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03/06/2022 | Lien permanent

Qu'importe l'auteur d'un livre pourvu qu'il fasse du bien aux bonnes âmes

 

Je connais quelques bonnes âmes, comme celle de Mam'zelle Wagnière, qui reconnait tout le bien que peut faire un illustre-auteur-penseur-écrivain-anonyme comme Volti ; je vous prie de croire que pour elle, comme pour moi, cet auteur n'est pas choisi sans raison , ni sans coeur.

 

 

Lettre à Damilaville du 2 novembre 1764, rédigée ce jour pour mise en ligne le 2 novembre 2010 :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/08/11/il-faudrait-que-les-ouvrages-utiles-n-appartinssent-a-person.html

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11/08/2011 | Lien permanent

Je suis bien las d'être homme public, et de me voir condamné aux bêtes comme les anciens gladiateurs et les anciens chré

... Ce que doivent penser nos gouvernants en temps normal, et plus encore en notre temps de crise .

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Tremblez humains !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

12è janvier 1765 1

J'ai fais chercher hier dans Genève la brochure dont vous m'avez parlé ; je n'ai pu encore la trouver . On dit que ce n'est qu'une seule feuille, et qui a été oubliée presque en naissant, qu'on attribue à un ministre nommé Vernes ou Vernet, lequel a déjà écrit une autre brochure contre Jean-Jacques, oubliée tout de même . Je n'ai vu ni l'un ni l'autre écrit , Dieu merci, et je n'ai fait que parcourir les livres ennuyeux faits à cette occasion . Je serais assurément bien fâché d'avoir la moindre part à toutes ces tracasseries . J'ai resté constamment dans mes campagnes depuis dix ans, et j'y mourrai sans me mêler dans ces sottes querelles . Le nom de Rousseau n'est pas heureux pour la bonne morale et la bonne conduite .

Au reste, mon cher frère, je serais très fâché que mes lettres prétendues secrètes fussent débitées à Paris, quelle rage de publier des lettres secrètes ! J'ai prié instamment M. Marin 2 de renvoyer ces rogatons en Hollande d'où elles sont venues . Je suis bien las d'être homme public, et de me voir condamné aux bêtes comme les anciens gladiateurs et les anciens chrétiens . L'état où je suis ne demande que le repos et la retraite ; il faut mourir en paix ; mais afin que je meure gaiement écr l'inf. »

1 L'édition de Kehl amalgame des extraits de cette lettre avec les lettres du 15 janvier 1765 et du 18 janvier 1765 à Damilaville .

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22/03/2020 | Lien permanent

Laissons attendre le démon de la poésie et le démon du public, et prenons bien le temps de l'un et de l'autre

 

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Petit matin blême, tôt ! trop tôt !!

 

 

 

« A M. LE COMTE D'ARGENTAL.

Aux Délices, 4 mai [1755]

Chœur des anges, prenez patience; je suis entre les mains des médecins et des ouvriers, et le peu de moments libres que mes maux et les arrangements de ma cabane me laissent, sont nécessairement consacrés à cet Essai sur l'Histoire générale, qui est devenu pour moi un devoir indispensable et accablant, depuis le tort qu'on m'a fait d'imprimer une esquisse si informe d'un tableau qui sera peut-être un jour digne de la galerie de mes anges. Laissez-moi quelque temps à mes remèdes, à mes jardins, et à mon Histoire.
Dès que je me sentirai une petite étincelle de génie, je me remettrai à mes magots de la Chine. Il ne faut fatiguer ni son imagination, ni le public. Laissons attendre le démon de la poésie et le démon du public, et prenons bien le temps de l'un et de l'autre. Je veux chasser toute idée de la tragédie, pour y revenir avec des yeux tout frais et un esprit tout neuf. On ne peut jamais bien corriger son ouvrage qu'après l'avoir oublié. Quand je m'y mettrai, je vous parlerai alors de toutes vos critiques, auxquelles je me soumettrai autant que j'en aurai la force. Ce n'est pas assez de vouloir se corriger, il faut le pouvoir. Permettez-moi cependant, mon cher et respectable ami, de vous demander si M. de Ximenès était chez vous quand on lut ces quatre actes. Nous sommes bien plus embarrassés, Mme Denis et moi, de ce que nous mande M. de Ximenès que de Gengis-kan et d'Idamé. Si ce n'est pas chez vous qu'il a lu la pièce, c'est donc Lekain qui la lui a confiée; mais comment Lekain aurait-il pu lui faire cette confidence, puisque la pièce était dans un paquet à votre adresse, très-bien cacheté? Si, par quelque accident que je ne prévois pas, M. de Ximenès avait eu, sans votre aveu, communication de cet ouvrage, il serait évident qu'on lui aurait aussi confié les quatre chants i que je vous ai envoyés. Tirez-moi, je vous prie, de cet embarras.
Je ne sais, mon cher ange, à quoi appliquer ce que vous me dites à propos de ces quatre derniers chants. Il n'y a, ce me semble, aucune personnalité, si ce n'est celle de l'âne ii. Je sais que, malheureusement, il se glissa dans les chants précédents quelques plaisanteries qui offenseraient les intéressés. Je les ai bien soigneusement supprimées; mais puis-je empêcher qu'elles ne soient, depuis longtemps, entre les mains de Mlle du Thil?iii C'est là le plus cruel de mes chagrins, c'est ce qui m'a déterminé à m'ensevelir dans la retraite où je suis. Je prévois que, tôt ou tard, l'infidélité qu'on m'a faite deviendra publique, et alors il vaudra mieux mourir dans ma solitude qu'à Paris. Je n'ai pu imaginer d'autre remède au malheur qui me menace que de faire proposer à Mlle du Thil le sacrifice de l'exemplaire imparfait qu'elle possède, et de lui en donner un plus correct et plus complet, mais comment et par qui lui faire cette proposition? Peut-être M. de La Motte, qui a pris ma maison iv et qui est le plus officieux des hommes, voudrait bien se charger de cette négociation, mais voilà de ces choses qui exigent qu'on soit à Paris. Ma tendre amitié pour vous l'exige bien davantage, et cependant je reste au bord de mon lac, et je ne me console que par les bontés de mes anges. Mon cœur en est pénétré. »


 

 

i De La Pucelle.

 

 

iii Demoiselle de compagnie de la marquise du Châtelet à Cirey .

 

iv Celle de la rue Traversière à Paris .

 

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13/01/2012 | Lien permanent

Il faut bien, sans doute, que la tolérance soit bonne à quelque chose, puisque la persécution n’a rempli la terre que d’

...

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

Au château de Ferney, 20 novembre 1763

Madame, un vieux solitaire, presque réduit au sort de Tirésie et d’Homère, et presque entièrement aveugle comme eux, sans avoir vu ni chanté comme eux les secrets des dieux, met aux pieds de Votre Altesse Sérénissime ce petit ouvrage, qui n’est point encore public. On doit des prémices à un esprit aussi juste, aussi éclairé et aussi naturel que le vôtre. On les doit, surtout, à la protectrice des infortunés Calas et à celle qui aime la tolérance et la vérité. Votre suffrage, madame, sera la plus belle récompense de ce travail.

Que Votre Altesse Sérénissime daigne agréer mes souhaits pour votre prospérité et pour celle de toute votre auguste famille. Que la grande maîtresse des cœurs veuille bien ne pas oublier 1. J’ose me flatter que cet essai sur la tolérance ne déplaira pas à sa belle âme. Il faut bien, sans doute, que la tolérance soit bonne à quelque chose, puisque la persécution n’a rempli la terre que d’hypocrisie, d’horreur et de carnage.

Je suis avec un profond respect

madame

de Votre Altesse Sérénissime

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »



1V* veut sans doute dire m'oublier .

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14/11/2018 | Lien permanent

rendre les cuistres bien odieux et bien ridicules

... Merci Voltaire d'avoir si bien travaillé à cela .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

16 auguste 1767

Si vous croyez, mon cher ami, qu'il soit bon de faire courir cette lettre pour rendre les cuistres bien odieux et bien ridicules, donnez-lui des actes . Copie à Protagoras ; encore à Marmontel .

Comment va Mme d'Argental ? Joue-t-on Cosroès ? Avez-vous la bonté d'envoyer à Laleu mon certificat menteur ? Je n'en peux plus . Je vous aime autant que je souffre . »

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05/04/2023 | Lien permanent

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