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Rechercher : richelieu 26 mai 1755

J'ai peur que les places d'Alsace ne dépendent des dames de Paris, et que deux cents louis ne l'emportent sur le zèle le

Bien évidemment, de nos jours , aucun homme, aucun, ne réussit par le soutien d'une femme ,  parisienne ou non, en Alsace ou en Auvergne ! on le saurait !! Quoique , quoique ...

 

Whores of Mensa Dames de Paris Lindner Dennis Mardou.jpg

http://forbiddenplanet.co.uk/blog/2008/whores-of-mensa-les-dames-de-paris/

Traduction : Les Putains de Mensa . A voir ...

...Sachant que les dames présentes sur cette couverture, et non "sous la couverture", ne sont pas des putains, que nenni ...

...Sachant qu'elles ont fait bouger la société, donc les hommes ...

...Sachant que Mensa est une association regroupant ceux qu'il est commun de nommer "surdoués" ...

 


Quant à ceux qui l'emportent par la puissance de l'argent, plutôt que par le zèle de servir et d'être utile, la liste est longue, trop longue ...

Notre XXIè siècle a encore un côté furieusement XVIIIè, -siècle,- tendance XVIè, -arrondissement ,- car on ne change pas les bonnes vieilles recettes du pouvoir .

 Trouvez-moi un élu SMIcard !

 

 

 

« A Sébastien Dupont

Avocat

A Prangins, pays de Vaud, près Nion, 7 janvier [1755]

Sur votre lettre du 31 décembre, mon cher ami, j'écris à M. de La Marche une lettre à fendre les cœurs ; j'importunerai encore M. d'Argenson . J'écrirais au confesseur du roi, et au diable, s'il le fallait , pour votre prévôté ; et si j'étais à Versailles, je vous réponds qu'à force de crier, je ferais votre affaire . Mais je suis à Prangins, vis-à-vis Ripaille,1 et j'ai bien peur que des prières du lac de Genève ne soient point exaucées sur les bords de la Seine . Je vous aimerais mieux bailli de Lausanne que prévôt de Munster . Tâchez de vous faire huguenot, vous serez magistrat dans le bon pays Roman . J'ai peur que les places d'Alsace ne dépendent des dames de Paris, et que deux cents louis ne l'emportent sur le zèle le plus vif, et sur la plus tendre amitié . Je ne vous écris point de ma main, parce que je souffre presque autant que vos juifs . Il est vrai que j'ai la consolation de n'avoir point de P. Kroust 2 à mes oreilles . J'ai les Mandrins à ma porte ; j'aime encore mieux un Mandrin 3 qu'un Kroust . Adieu ; si vous êtes prévôt, je serai le plus heureux des hommes . Mille tendres respects à Mme Dupont . Que devient la douairière Goll ?4

Je vous prie de vouloir bien envoyer chercher M. de Turckeim,5 de le remercier de ma part, et de lui demander ce qu'il lui faut pour ses débours et pour ses peines, moyennant quoi je lui enverrai un mandement sur son frère . Pardon . »


1 Ripaille est effectivement presque en face de Prangins , sur la rive sud du lac Léman, ce qui fait qu'on prétend à Prangins et à Nyon que ce fut au château de Guiger que V* composa ces vers :

Au bord de cette mer où s'égarent mes yeux,

Ripaille , je te vois, ...etc.

Voir les notes de l’Épître LXXXV de mars 1755 : L’Auteur arrivant dans sa terre près du lac de Genève : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113266/f364.image

 

2 Le père Kroust, moine fanatique et violent, frère du confesseur de la dauphine, et recteur des jésuites, avait à leur instigation, en 1750 fait brûler le Dictionnaire de Bayle en place publique de Colmar .A propos de ce Kroust ou Croust voir page 500, article Jésuites , ou Orgueil : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113355/f503.image

voir page 167 au chapitre XV de Candide : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411337x/f185.image

voir page 105 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411340m/f108.image

 

3 Louis Mandrin, contrebandier fameux, rodait alors en Savoie ; il sera pris quelques mois plus tard et roué vif le 26 mai 1755 à Valence . On publiera son Testament politique en 1755 à Genève .

.http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Mandrin

V* aura de la sympathie pour celui qui s'attaque aux fermiers généraux et « mange les mangeurs de gens. »

 

4 « Cette bonne dame Goll », logeuse de V* à Colmar, à partir du 2 octobre 1754, rue des Juifs, qui vient de perdre son mari en décembre 1754.

 

5 Turckeim, de Colmar avait été chargé du transport des caisses de V* et Mme Denis .Voir lettre à Dupont du 26 décembre 1754 : page 306 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f309.image....

 

Whores of Mensa 4 dames de paris detail.jpg(a detail from the cover showing some of the women, including Josephine Baker, Marjane Satrapi and Marie Antoinette; (c) the WOM crew, who are all presumably sitting back smoking Gauloise and drinking Pernod in a pavement cafe in Montmartre as we speak)

 

 

 

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05/11/2011 | Lien permanent

Puissent les fanatiques et les hypocrites être écrasés ! Mais, quand on ne peut les exterminer, il faut vivre loin d'eux

... Soit en les fuyant, soit en les faisant fuir ; cette seconde option me convenant davantage, évidemment , de même qu'elle serait volontiers adoptée par tous ces malheureux migrants chassés par les guerres civiles .

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Combien de couleuvres à avaler avant la paix ?  ou alors négociateurs parler avec langues fourchues ? Uhgh !              

 

« A Ponce-Denis Ecouchard Le Brun

Au château de Ferney, 15 février [1761]

Il y a longtemps, monsieur, que je ne suis surpris de rien, mais je suis affligé qu'on traite si légèrement l'honneur d'une famille respectable . Si un gentilhomme en ac, arrivé de Gascogne, voyait sa fille insultée dans les feuilles de Fréron ; si on disait d'elle qu'elle est élevée par un bateleur de l'Opéra, il en demanderait vengeance, et l'obtiendrait . L'honneur d'une famille n'a rien de commun avec de mauvaises critiques littéraires . Le déni de justice dont on nous menace en cette occasion n’est qu'une suite de l'indigne mépris que la nation a toujours fait des belles-lettres qui font sa gloire . Que Fréron dise que la fille d'un conseiller au Châtelet ce qu'il a dit de Mlle Corneille, il sera mis au cachot, sur ma parole ; mais il aura outragé la descendante du grand Corneille impunément, parce que l'impertinence française ne considère ici que la parente d’un auteur élevée par un auteur . Telle est, monsieur, la manière de penser, orgueilleuse et basse à la fois, des légers citoyens de Paris .

C'est une chose honteuse que M. de Malesherbes soutienne ce monstre de Fréron, et que le Journal des savants ne soit payé que du produit des feuilles scandaleuses d'un homme couvert d'opprobre . Mais vous m'ouvrez une voie que je crois qu'il faut tenter, c'est celle de M. le comte de Saint-Florentin 1; il hait Fréron, il protège beaucoup L’Écluse . Vous avez en main, monsieur, le certificat de Mme Denis, celui du résident de France à Genève, la procuration de L’Écluse même ; ne pourriez-vous pas faire adresser toutes ces pièces à M. de Saint-Florentin, avec une lettre de M. Corneille, qui lui représenterait l'outrage fait à lui et à sa fille, les mots : de belle éducation au sortir du couvent ! etc . , mots qui seuls sont capables d'empêcher cette demoiselle de se marier ?

Une lettre forte et touchante, telle que vous savez les écrire, ferait peut-être quelque effet . Il est certain que si cette démarche est sans succès, elle n'est pas dangereuse ; il est donc clair qu'on doit la faire .

Le pis-aller, après cela, monsieur, serait de livrer ce coquin à l'indignation du public, en démontrant sa calomnie . L'Écluse est un homme de cinquante ans, très raisonnable, et qui a de l'esprit ; mais nous sommes éloignés de lui confier l'éducation de Mlle Corneille . Je vous répète, monsieur, que nous avons pour elle les soins et les égards que nous aurions pour une Montmorency, que nous y mettons notre gloire . Non seulement Mlle Corneille est devenue notre fille, mais nous la respectons ; et une preuve de nos attentions, c'est qu'elle ne sait rien de l'indigne outrage que le dernier des hommes a osé lui faire .

Je ne vous écris point de ma main, parce que j'ai un peu de goutte .

J'aoute seulement, monsieur, que si M. de Saint-Florentin ne punit pas le coquin, si vous dédaignez de lui donner cent coups de bâton en présence de M. Corneille père, ce sera toujours au moins une petite consolation de démontrer dans tous les journaux qu'il n'est qu'un lâche calomniateur .

Je vois bien qui sont les gens dont vous me parlez, qui se donnent le petit plaisir de faire aboyer ce misérable ; mais les jésuites ont très grand tort avec moi . Il ne tenait qu'à eux de faire taire leur frère Berthier ; les rieurs ne sont pas pour eux, et je fais pis que de me moquer d'eux, puisque je viens de les chasser d'un domaine qu'ils avaient usurpé sur des orphelins ; c'est toujours quelque chose d'avoir fait une telle blessure à une des têtes de l’hydre . Puissent les fanatiques et les hypocrites être écrasés ! Mais, quand on ne peut les exterminer, il faut vivre loin d'eux . Cependant il est dur d'être en même temps loin de vous .

Votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

1 Le comte de Saint-Florentin avait dans son département l'essentiel des affaires intérieures : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Ph%C3%A9lypeaux_de_Saint-Florentin

 

 

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14/02/2016 | Lien permanent

ayez la bonté de payer cent louis pour nos facéties . Il nous viendra des secours au mois de mai

"... Amis contribuables et encartés de tous partis, merci pour vos dons involontaires et forcés, nous faisons le show pour vous, un seul restera, le pire ou le meilleur [sic] . A 5% ce sera la jackpot pour quelques uns , et en mai "fais ce qu'il te plait", tout est encore possible . Ne pas oublier que l'expression de nos préférences tient compte de nos exigences financières personnelles ."

 signé : Majorité des candidats à la présidentielle .

 

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« A Ami Camp, Banquier

à Lyon

A Ferney 27 mars 1762 1

Mon cher correspondant, Joyar a pu vous dire qu'il n'a point de nièce qui fasse bâtir des théâtres, habille les acteurs, et donne à souper à cent cinquante personnes . Que voulez-vous que je fasse ? Il faut bien souffrir mon plaisir et le payer . Je vous demande donc son mois . Remettons à un autre temps la défalcation, et ayez la bonté de payer cent louis pour nos facéties .

Il nous viendra des secours au mois de mai . Avez-vous des nouvelles bien vraies sur la roue de Calas ? Était-il innocent ou coupable ? Voilà d'un côté ou d'un autre le fanatisme le plus horrible dans le siècle le plus éclairé . Mes tragédies ne sont pas si tragiques . Mille tendres amitiés .

V. »

1 L'édition Gaullieur limite cette lettre à un court extrait non daté ; Cayrol donne un autre fragment fondu à une « lettre » du 27 août 1762 avec J.-R. Tronchin pour destinataire .

 

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03/03/2017 | Lien permanent

vous vous préparez à accabler du poids de votre crédit, une femme que vous croyez sans appui ...Mais je vous avertis, mo

... Voilà encore un exemple de la volonté de justice de ce Voltaire que j'aime/nous aimons .

Et que ceux qui ne voient en lui qu'un chicanier, qu'ils se mettent à la place de la famille Calas, Sirven, de La Barre, des serfs de Saint-Claude, etc. et ils verront alors la qualité défensive et la valeur offensive de cet homme génial .

 

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 Avertissement aux barons de la finance et de la politique !

 

« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon

20 octobre 1761 1

Vous n'êtes donc venu chez moi, monsieur, vous ne m'avez offert votre amitié que pour empoisonner par des procès la fin de ma vie . Votre agent le sieur Girod dit, il y a quelque temps , à ma nièce, que si je n'achetais cinquante mille écus, pour toujours, la terre que vous m'avez vendue à vie, vous la ruineriez après ma mort, et il n’est que trop évident que vous vous préparez à accabler du poids de votre crédit, une femme que vous croyez sans appui, puisque vous avez déjà commencé des procédures que vous comptez faire valoir quand je ne serai plus . Mais je vous avertis, monsieur, que vous ne réussirez pas dans cette entreprise odieuse .

J'achetai votre petite terre de Tournay à vie, à l'âge de soixante et six ans, sur le pied que vous voulûtes . Je m'en remis à votre honneur, à votre probité ; vous dictâtes le contrat, je signai aveuglément . J'ignorais que ce chétif domaine 2 ne vaut pas douze cent livres dans les meilleures années ; j'ignorais que le sieur Chouet votre fermier, qui vous en rendait trois mille livres, y en avait perdu vingt-deux mille . Vous exigeâtes de moi trente-cinq mille livres, je les payai comptant . Vous voulûtes que je fisse les trois premières années pour douze mille francs de réparations . J'en ai fait pour dix-huit mille en trois mois de temps, et j'en ai les quittances . J'ai rendu très logeable une masure inhabitable , j'ai tout amélioré, et tout embelli, comme si j'avais travaillé pour mon fils, et la province en est témoin ; elle est témoin aussi que votre prétendue forêt, que vous me donnâtes dans vos mémoires pour cent arpents, n'en contient pas quarante . Je ne me plains pas de tant de lésions, parce qu'il est au-dessous de moi de me plaindre .

Mais je ne peux souffrir (et je vous l'ai mandé, monsieur ) que vous me fassiez un procès pour deux cents francs, après avoir reçu de moi plus d'argent que votre terre ne vaut . Est-il possible que dans la place où vous êtes, vous vouliez nous dégrader l'un et l'autre, au point de voir les tribunaux retentir de votre nom et du mien pour un objet si méprisable ?

Mais vous m'attaquez . Il faut me défendre, j'y suis forcé . Vous me dîtes en me vendant votre terre au mois de décembre 1758, que vous vouliez que je laissasse sortir des bois de ce que vous appelez la forêt ; que ces bois étaient vendus à un gros marchand de Genève, qui ne voulait pas rompre son marché . Je vous crus sur votre parole ; je vous demandai seulement quelques moules de bois de chauffage, et vous me les donnâtes en présence de ma famille .

Je n'en ai jamais pris que six : et c'est pour six voies de bois que vous me faites un procès . Vous faites monter ces six voies à douze, comme si l'objet devenait moins vil .

Mais il se trouve, monsieur, que ces moules de bois m'appartiennent, et non seulement ces moules, mais tous les bois que vous avez enlevés de ma forêt depuis le jour que j'eus le malheur de signer avec vous . Vous me faites un procès, dont les suites ne peuvent retomber que sur vous, quand même vous le gagneriez .

Vous me faites assigner au nom d'un paysan de cette terre, à qui vous dites à présent avoir vendu ces bois en question . Voilà donc le gros marchand de Genève avec qui vous aviez contracté ! Il est de notoriété publique que jamais vous n'aviez vendu ces bois à ce paysan ; que vous les avez fait exploiter, et vendre par lui à Genève pour votre compte : tout Genève le sait . Vous lui donniez deux pièces de vingt-et-un sous par jour pour faire l'exploitation, avec un droit sur chaque moule de bois, dont il vous rendait compte . Il a toujours compté avec vous de clerc à maître . Je crus votre agent le sieur Girod, quand il me dit que vous aviez fait une vente réelle . Il n'y en a point, monsieur ; le sieur Girod a fait vendre en détail, pour votre compte, mes propres bois, dont vous me redemandez aujourd'hui douze moules .

Si vous avez fait une vente réelle à votre paysan, qui ne sait ni lire ni écrire, montrez moi l'acte par lequel vous avez vendu, et je suis prêt à payer .

Quoi ! Vous me faites assigner par ce paysan au bas de l'exploit même que vous lui envoyez ! Et vous dites dans votre exploit, que vous fîtes avec lui une convention verbale ! Cela est-il permis, monsieur? les conventions verbales ne sont elles pas défendues par l'ordonnance de 1667, pour tout ce qui passe la valeur de cent livres ?

Quoi, vous auriez voulu en me vendant si chèrement votre terre, me dépouiller du peu de bois qui peut y être ! Vous en aviez vendu un tiers il y a quelques années , votre paysan a abattu l'autre tiers pour votre compte . Son exploit porte qu'il me vend le moule douze francs, et qu'il vous en rend douze francs ( en déduisant, sans doute, sa rétribution ). N'est-ce pas là une preuve convaincante, qu'il vous rend compte de la recette et de la dépense ? que votre vente prétendue n'a jamais existé, et que je dois répéter tous ces bois que vous fîtes enlever de ma terre ? Vous en avez fait débiter pour deux cents louis, et ces deux cents louis m'appartiennent . C'est en vain que vous fîtes mettre dans notre contrat que vous me vendiez à vie le petit bouquet nommé forêt, excepté les bois vendus .

Oui, monsieur, si vous les aviez vendus en effet, je ne disputerais pas; mais encore une fois, il est faux qu'ils fussent vendus, et si votre agent 3 s'est trompé, c'est à vous de rectifier cette erreur .

J'ai supplié monsieur le premier président, monsieur le procureur général, M. le conseiller Le Bault, de vouloir bien être nos arbitres . Vous n'avez pas voulu de leur arbitrage, vous avez dit que votre vente au paysan était réelle ; vous avez cru m'accabler au bailliage de Gex . Mais , monsieur, quoique monsieur votre frère soit bailli du pays, et quelque autorité que vous puissiez avoir, vous n'aurez pas celle de changer les faits, il sera toujours constant qu'il n'y a point eu de vente véritable .

Vous dites dans votre exploit signifié à ce paysan, que vous lui vendîtes une certaine quantité de bois . Quelle quantité s'il vous plait ? Vous dites que vous les fîtes marquer : par qui ? Avez-vous un garde-marteau ? Aviez-vous la permission du grand maître des Eaux et Forêts ?

La justice de Gex est obligée de juger contre vous si vous avez tort ; elle jugerait contre le roi, si un particulier plaidait avez raison contre le domaine du roi . Le sieur Girod prétend qu'il fait trembler en votre nom tous les juges de Gex ; il se trompe encore sur cet article , comme sur les autres .

S'il faut que monsieur le chancelier et tous les ministres, et tout Paris soient instruits de votre procédé, ils le seront, et s'il se trouve dans votre compagnie respectable une personne qui vous approuve, je me condamne .

Vous m'avez réduit, monsieur, à n'être qu'avec douleur, votre très humble et très obéissant serviteur . »

1 Copie envoyée à Ruffey et à Claude-Philippe Fyot de La Marche . V* a porté sur le manuscrit « Copie de la lettre de M. de Voltaire à M. le président De Brosses du 20 octobre » ; deux autres copies portent des mentions semblables, de sa main et de celle de Wagnière .

2 Note de V* sur la copie envoyée à Le Bault (d'après Mandet-Gracey ) : « Je viens de l'affermer douze cents livres et trois quarterons [75 bottes ?] de paille et un char de foin . »

3 Note de V* en marge de la troisième copie : « votre agent, c'est à dire vous « ; et sur la copie destinée à Le Bault : « Pardieu l'agent n'est là que par politesse . »

 

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08/10/2016 | Lien permanent

J’ignore l’objet de vos voyages ; mais, quel qu’il soit, je vous en félicite

... Hmmm ! Pas exactement , s'il faut être franc . M. Biden vous connaissez désormais  le chemin de  Canossa . Que ne ferait-on pas pour du pétrole de nos jours !

https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20220715-joe-bid...

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini, etc.

chez M. le comte de

Cruquembourg 1, ministre

plénipotentiaire de S. A. E. Mgr

l’Électeur palatin

à Paris

20è février 1767 à Ferney

Êtes-vous actuellement à Paris, mon cher ami ? Je vous écris à l’adresse que vous m’avez donnée. J’ignore l’objet de vos voyages ; mais, quel qu’il soit, je vous en félicite, puisque vous ne les avez entrepris sans doute que pour le service de votre aimable souverain. Le rude hiver que nous avons essuyé a achevé de ruiner mon faible tempérament ; j’éprouve tous les maux de la décrépitude . Consolez-moi par le récit de vos plaisirs, et par les assurances de votre amitié.

Les tracasseries de Genève ont fait un peu de tort au petit pays que j’habite ; elles ne nous ôteront pas le bel aspect dont nous commençons à jouir. Si notre climat est cruel l’hiver, il est charmant dans les autres saisons. La jouissance de la campagne et de la liberté est le plaisir de la vieillesse. L’idée d’être toujours aimé de vous redouble ce plaisir et adoucit tous mes maux.

V. »

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14/07/2022 | Lien permanent

On sait assez combien tous ces bruits sont faux ; mais, à force d’être répétés, ils deviennent pernicieux. On se résout

... Vrai . Voir : "Rien n'arrête la calomnie" : https://media.blogs.la-croix.com/rien-narrete-la-calomnie...

136_halte-au-delit-de-diffamation.jpg

https://www.cabinet-zenou.fr/actualites/droit-penal/halte...

 

 

« A Charles Bordes

4 avril [1768]

Mon cher ami l’histoire du bannissement des jésuites de la Chine 1 est une plaisanterie infernale de ce Mathurin Laurent, réfugié à Amsterdam chez Marc-Michel Rey . C’est un drôle qui a quelque esprit, un peu d’érudition, et qui rencontre 2 quelquefois. Il est auteur de la Théologie portative et du Compère Matthieu. J’avais peine à croire qu’il eût fait le Catéchumène 3. Cet ouvrage me paraissait au-dessus de lui . Cependant on assure qu’il en est l’auteur ; ce qu’il y a de triste en France, c’est que des Frérons m’accusent d’avoir part à ces infamies. Je ne connais ni Laurent, ni aucun de ses associés que Marc-Michel Rey fait travailler à tant la feuille. Ils ont l’impudence de faire passer leurs scandaleuses brochures sous mon nom. J’ai vu le Catéchumène annoncé dans trois gazettes, comme étant une de mes productions journalières. On ajoute que  la reine en a demandé justice au roi, et que le roi m’a banni du royaume. On sait assez combien tous ces bruits sont faux ; mais, à force d’être répétés, ils deviennent pernicieux. On se résout aisément à persécuter en effet un homme qui l’est déjà par la voix publique. Je pourrais bien mettre la plume à la main, comme dit Larcher, pour confondre toutes ces calomnies. J’écrirai contre frère Rigolet 4 et contre le Catéchumène. Je dédierai, s’il le faut, l’ouvrage au pape. Est-il possible qu’à mon âge de soixante-quatorze ans on puisse me soupçonner de faire des plaisanteries contre la religion dans laquelle je suis né !

On ne veut pas que je meure en repos. J’espère cependant expirer tranquille, soit au pied des Alpes, soit au pied du Caucase.

Fortem et tenacem propositi virum.5

 Je vous embrasse tendrement.

Voulez-vous bien avoir la bonté de faire mettre à la poste le paquet pour Mgr Turgot le jour que le courrier part pour Limoges en droiture ? La moisson augmente mais l'ivraie du fanatisme est bien épaisse.»

2 On dirait plutôt « rencontrer juste », c'est-à-dire trouver des traits heureux . Effectivement, il en est de tels dans Le Compère Mathieu .

3 Le premier ouvrage est de d’Holbach, le second de du Laurens, et le troisième de Bordes. (G.Avenel.)

On a vu que l'auteur de la Théologie portative est d'Holbach ; que le Catéchumène est d’attribution discutée (voir lettre du 1er mars 1768 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/10/11/je-ne-veux-pas-payer-pour-lui-6465393.html

) ; et enfin que Le Compère Mathieu seul est de Du Laurens que V* appelle(Laurent ( voir lettre du 12 juillet 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/10/04/le-ministere-ne-s-occupe-pas-sans-doute-de-ces-pauvretes-il-6341560.html )

4 Apparemment Jean-Antoine Rigoley de Juvigny qui a défendu Treuvenol (ou Travenol ) contre V* et qui est en butte à l'hostilité des philosophes .

Voir : https://data.bnf.fr/fr/12074114/jean-antoine_rigoley_de_juvigny/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Antoine_Rigoley_de_Juvigny

et : https://www.loc.gov/item/42006751/

Un des interlocuteurs de la Relation du bannissement des jésuites de la Chine. (G.Avenel.)

5 Horace, Odes, III, iii,1, à cela près que l'original porte iustum pour fortem . Traduction : homme fort et ferme en sa résolution.

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28/11/2023 | Lien permanent

je suis vexé de tous côtés depuis un mois

 

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« A M. le comte d'ARGENTAL

Aux tristes Délices, 29 août [1755] 1

Mon divin ange, je reçois votre lettre du 21 je commence par les pieds de Mme d'Argental, et je les baise, avec votre permission, enflés ou non. J'espère même qu'ils pourront la conduire à la Chine, et qu'elle entendra Lekain, ce qui est, dit-on, très-difficile. On prétend qu'il a joué un beau rôle muet 2; mais, mon cher et respectable ami, je ne suis touché que de vos bontés; je les sens mille fois plus vivement que je ne sentirais le succès le plus complet. Les magots chinois iront comme ils pourront; on les brisera, on les cassera, on les mettra sur sa cheminée ou dans sa garde-robe, on en fera ce qu'on voudra; mon cœur est flétri, mon esprit lassé, ma tête épuisée. Je ne puis, dans mes violents chagrins, que vous faire les plus tendres remerciements. C'est vous qui avez prévenu le mal. Vous avez été à cent lieues mon véritable ange gardien. Ce Grasset, ce maudit Grasset, est un des plus insignes fripons qui infectent la littérature. J'ai essuyé un tissu d'horreurs. Enfin ce misérable,
chassé d'ici, s'en est allé avec son manuscrit infâme, et on ne sait plus où le prendre. Je n'ai jamais vu de plus artificieux et de plus effronté coquin.
A l'égard de cet autre animal de Prieur, qui dispose insolemment de mon bien, sans daigner seulement m'en avertir, j'ai écrit à Mme de Pompadour et à M. d'Argenson. L'un ou l'autre a été volé, et il leur doit importer de savoir par qui d'ailleurs, il s'agit de la gloire du roi, et ni l'un ni l'autre ne seront indifférents. Enfin, mon cher ange, je suis vexé de tous côtés depuis un mois. La rapine et la calomnie me sont venues assaillir au pied des Alpes dans ma solitude. Où fuir? il faudra donc aller trouver l'empereur de la Chine. Encore trouverai-je là des jésuites qui me joueront quelque mauvais tour. Ma santé n'a pas résisté à toutes ces secousses. Il ne me reste de sentiment que pour vous aimer, je suis abasourdi sur tout le reste. Adieu pardonnez-moi, je ne sais plus où j'en suis. Adieu; votre amitié sera toujours ma consolation la plus chère. Je baise très-douloureusement les ailes de tous les anges. »

1 Après les « prétendues » Délices comme il les nomme les 23 et 26 août .

2 Le 20 août , première représentation de l'Orphelin de la Chine .

 

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19/03/2012 | Lien permanent

Je jette mon bonnet par- dessus les moulins

 Et ça me soulage schtroupfement !

grimaceSchtroumpf.jpg

 

 

 

« A M. le maréchal duc de RICHELIEU

13 août [1755]

Mon héros veut-il ou dédaigne-t-il que je lui dédie mes magots de la Chine 1? Accoutumé aux hommages de l'Europe, méprise-t-il ceux de Pékin? Je le supplie de me donner ses ordres. Je les attends car, de peur d'être prévenu, je vais publier mes Magots moi-même.
Comment est-il possible que vous n'ayez pas reçu le rogaton de la Guerre de 1741? Je vous l'envoyai par Mme Denis. Je m'en souviens très-bien, et elle aussi. J'en avais fait faire trois copies une pour vous, une pour M. d'Argenson, une pour Mme de Pompadour. Il faut que le diable s'en soit mêlé . Mais de quoi ne se mêle-t-il pas?
Est-il possible encore, monseigneur, que j'ignore si vous avez reçu le paquet 2 de M. de Paulmy? Je jette mon bonnet par- dessus les moulins; je ne sais plus où j'en suis; mais mon cœur, qui vous appartient, est tranquille. »

1 L'Orphelin de la Chine .

2 La Pucelle.

 

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17/03/2012 | Lien permanent

On souffre même à Neuilly

 

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Avez-vous cru un instant qu'il pourrait s'agir de la souffrance des nantis de Neuilly, gentille commune qui vota à 87% pour un certain N. S. (Neuilly Seulement ) il y a cinq ans ? Que nenni .

Sous l'Ancien Régime, comme sous notre monarchique république, ce sont toujours les mêmes qui portent les autres . Un bonne ruade serait bienvenue ! 

 

 

 

« A M. le marquis de THIBOUVILLE.

3 août [1755]

Oui, vraiment, vous seriez un beau Gengis, et nous n'en aurons point comme vous. Je vous sais bien bon gré d'être du métier, mon très-aimable marquis. Le travail console. Il parait, par votre lettre à ma nièce, que vous avez besoin d'être consolé comme un autre. C'est un sort bien commun. On souffre même à Neuilly, même aux Délices. Qui croirait qu'à mon âge une Pucelle fit mon malheur, et me persécutât au bout de trente ans? L'ouvrage court partout, accompagné de toutes les bêtises, de toutes les horreurs, que de sots méchants ont pu imaginer, de vers abominables contre tous mes amis, à commencer par M. le maréchal de Richelieu. J'ai bien fait de ne songer qu'à des Chinois, vos Français sont trop méchants, et, sans vous et sans M. d'Argental, ces Chinois ne seraient pas pour Paris. Je bénis ma retraite, je vous regrette, et je vous aime de tout mon cœur. »

 

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10/03/2012 | Lien permanent

Lorsque deux généraux disputent pour la victoire, quoiqu'ils soient également gens d'honneur, il faut nécessairement que

... De préférence celui d'en face .

 

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Statu quo ?

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« De M. le maréchal duc de RICHELIEU. 1
[26 décembre 1756]

 


Je suis très-touché, monsieur, de l'affaire de l'amiral Byng je puis vous assurer que tout ce que j'ai vu et entendu de lui est entièrement à son honneur. Après avoir fait tout ce qu'on pouvait raisonnablement attendre de lui, il ne doit pas être blâmé pour avoir souffert une défaite. Lorsque deux généraux disputent pour la victoire, quoiqu'ils soient également gens d'honneur, il faut nécessairement que l'un des deux soit battu et il n'y a contre M. Byng que de l'avoir été. Toute sa conduite est celle d'un habile marin, et digne d'être admirée avec justice. La force des deux flottes était au moins la même les Anglais avaient treize vaisseaux, et nous douze, mais beaucoup mieux équipés et plus nets. La fortune, qui préside à toutes les batailles, particulièrement à celles qu'on livre sur mer, nous a été plus favorable qu'à nos adversaires, en faisant faire un plus grand effet à nos boulets dans leurs vaisseaux. Je suis convaincu, et c'est le sentiment général, que si les Anglais avaient opiniâtrement continué le combat, toute leur flotte aurait été détruite. Il ne peut y avoir d'acte plus insigne d'injustice que ce qu'on entreprend actuellement contre l'amiral Byng. Tout homme d'honneur, tout officier des armées doit prendre un intérêt particulier à cet événement.

RICHELIEU »

1 Cette lettre ou fragment de lettre (voir lettre du 13 février 1757 à Richelieu) est une réponse à celle de Voltaire à Richelieu, du 20 décembre 1756 ,elle a pu ne parvenir aux Délices que dans les premiers jours de janvier 1757. Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/07/26/si-je-voulais-transcrire-les-paroles-favorables-que-vous-m-a.html

et page 174 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f177.image

Voir aussi lettre du 2 janvier 1757 à François Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/01/01/il-s-agit-de-sauver-un-innocent-un-infortune.html

 

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13/09/2012 | Lien permanent

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