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05/09/2011

Je vous suis attaché, Madame, parce que je vous connais .

 

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Bentinck.jpg

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« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck 1

 

[fin septembre-octobre 1751]

 

Si je vous oubliais, Madame, je serais un ingrat . Si je vous avais quittée pour quelque comtesse de Potsdam,2 je serais un inconstant . Mais je pense toujours à vous, et je n'ai mis que la plus profonde solitude à la place des entretiens charmants dont vous m'honoriez . Soyez bien sûre, Madame, que vous me rendez le reste du monde insipide . Je le suis devenu loin de vous au point de ne vous pas écrire, mais je suis chartreux . Je vis dans ma cellule . Je ne suis au monde que quand je vous vois . Au reste en qualité de moine je prie Dieu pour le succès de vos affaires et en qualité de philosophe je déteste les titres qu'on prodigue, et la fausse ivresse d'une affection de commande pour des personnes qu'on n'a presque point vues . Ce feint enthousiasme déplaît bien à la sincérité de mon cœur qui vous aime véritablement . Je vous suis attaché, Madame, parce que je vous connais . Il n'est pas permis de l'être autrement .

 

V. »


2 Dans une autre lettre, V* s'est déjà justifié : c'est son secrétaire qui s'est fait le « chevalier » de cette comtesse Poninska, lui-même ne l'ayant pas vue, ni écrit, ni fait écrire .

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