15/10/2011
Il n' a jamais fait faire autant de chemin à ses maitresses, quoiqu'il les aient menées toujours fort loin .
Les maîtresses des présidents de la république française font fantasmer le bon peuple, qu'elles soient réelles ou supposées, celles des présidentiables aussi .
J'attends avec impatience ( pardonnez moi de vous mentir aussi effrontément ici ! ), plus exactement , j'attends donc , en me brossant le nombril avec le pinceau de l'indifférence, le jour où nous aurons une présidente pour que le peuple électeur puisse lui supposer des amant(e)s . Je mets amantes car je n'ai aucun préjugé à ce sujet .
Si jamais Mme Aubry est l'heureuse élue, je n'imagine pas une seconde , un être vivant, qui ne soit ni sourd ni aveugle, qui puisse partager sa couche . Vision d'enfer , vade retro Satanas !
Mais bon, je ne suis pas objectif ; heureusement !
Ces cabrioles extraconjugales présidentielles, ou presque , lorsqu'elles sont avérées, n'ont pas de suites aussi élégantes que celles de ce cavaleur duc de Richelieu . Nous avons affaire à des gagne petits, des cachottiers , des trouillards inquiets de perdre la place la plus haute du perchoir aux beaux parleurs ( déf . : en 4 lettres : aras !).
Il arrive cependant que des maîtresses parlent ...
avocat
A Lyon, au Palais Royal 2 , ce 18 novembre [1754]
Me voilà donc, monsieur,
… Lugdunensem rhetor dicturus ad aram;3
(Juvénal )
et j'ai quitté la première Belgique pour la première Lyonnaise . Il y a ici deux académies, mais il n'y a point d'hommes comme vous ; je vous jure que je vous regretterai partout . J'ai quitté Colmar bien malgré moi, puisque c’est vous qui m'y aviez attiré, et vous pourrez bien m'y attirer encore . Vous trouverez bon que monsieur le premier président 4 et madame entrent beaucoup dans mes regrets ; parlez-leur quelquefois de moi, je vous en prie ; je n'oublierai jamais leurs bontés . Je vous supplie encore de vouloir bien dire à M. de Bruges combien je l'estime et combien je le regrette . Je commençais à regarder Colmar comme ma patrie ; il a fallu en partir dans le temps que je voulais m'y établir . C'est une plaisanterie trop forte pour un malade, de faire cent lieues pour venir causer , à Lyon, avec M. le maréchal de Richelieu . Il n' a jamais fait faire autant de chemin à ses maitresses, quoiqu'il les aient menées toujours fort loin .
Il faut que je vous dise un petit mot de notre affaire concernant l'homologation de l'acte sous seing privé de M. le duc de Wurtemberg . Je pense qu'il faut attendre ; il serait piqué d'une précaution qui marquerait de la défiance . Je vous écrirai quand il sera temps de consommer cette petite affaire, qui d'ailleurs n'éclatera point ; et je tâcherai de conserver ses bonnes grâces . Gardez toujours la pancarte précieusement, aussi bien que celle de Schoepflin . Je fais plus de cas de la première que de la seconde 5, et toutes les deux sont bien entre vos mains . Je me flatte que vous me direz te amo, tua tueor 6; mais je répondrai, ego quidem non valeo 7.
Adieu, mon cher ami ; mille respects à Mme Dupont . Adieu ; je ne m'accoutume point à être privé de vous . Mme Denis vous fait à tous deux les plus sincères compliments .
V. »
1 Sébastien Dupont, ami et relation d'affaires de V*, avocat au Conseil d'Alsace à Colmar, membre du Conseil du duc de Wurtemberg.
2 Nom de l'auberge où loge V*, qu'il appelle parfois « cabaret », au coin de la rue du Plat, à Lyon , rive gauche de la Saône, face à l'archevêché où demeurait Pierre Guérin du Tencin, cardinal oncle de d'Argental ; se trouvera près du pont Tilsitt construit au XIXè (actuellement pont Bonaparte). Il se distinguait par ses tours carrées, et datait du XVIIè siècle ; V* y demeura 25 jours . Voir : http://ruesdelyon.wysiup.net/PageRubrique.php?ID=1005237&...
5 Cette "seconde pancarte" était probablement une reconnaissance de dettes de 10 000 livres prêtées à Schoepflin le jeune par V* qui lui avait en outre donné les Annales de l'empire ; les mauvaises affaires de cet imprimeur, dont la papeterie (celle de Luttenbach) ne tarda pas à être vendue, ne lui permirent pas sans doute de rembourser , au moins en entier, son bienfaiteur .
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