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24/07/2012

Les étrangers voient avec admiration une vigueur et un esprit de suite, dans le ministère, que leurs préjugés ne voulaient pas croire

 ... Ah ! ah ! ça vous la coupe ( la = ce que vous voulez, ou ne voulez plus ) !

 Une preuve, entre autres,  s'il en était besoin :

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120724.AFP3728/zone-euro-paris-et-londres-preoccupes-il-y-a-urgence.html

Eh ! oui, même les Anglais ont besoin de la France , dans un autre domaine que celui de la gastronomie et la mode . Il faut le noter, le claironner .

Ma fierté individuelle et nationale croit de jour en jour, et mon souci d'exil fiscal s'éloigne d'autant ( d'autant plus que je n'ai rien à exiler, sauf peut-être quelques sous pour acheter du chocolat suisse, à chacun ses faiblesses . ) .

Donc, c'est bien vrai, depuis des siècles, la "vigueur et l'esprit de suite" de nos ministères forcent l'admiration, ou je me trompe ? Même sous les Napoléons (les deux), nos derniers rois Bourbons (à mon avis assez imbuvables quand il s'agit de l'alcool US ), Pétain, Sarko ?

Le doute m'assaille, je reviens sur terre, "du passé faisons table rase" comme on le chante après un divorce ou un meeting communiste .

Un vigoureux nettoyage est en route

 

vague géante.jpg


Sacré Volti, tu as vécu des moments étonnants , merci de nous les faire partager, tes paroles sont parfois d'une redoutable actualité ou d'une ironie parfaite . Indémodable !

 

 

« A M. Joseph PARIS-DUVERNEY.

Aux Délices, le 26 juillet [1756]

Votre lettre, monsieur, augmente la joie que les succès de M. le maréchal de Richelieu m'ont causée. Votre amitié pour lui, qui ne s'est jamais démentie, justifie bien mon attachement. Une si belle action fait sur vous d'autant plus d'effet que vous formez au roi des sujets qui apprendront à l'imiter. Vous vous êtes fait une carrière nouvelle de gloire par cette belle institution 1 qu'on doit à vos soins, et qui sera une grande époque dans l'histoire du siècle présent. Le nom de M. le maréchal de Richelieu ira à la postérité, et le vôtre ne sera jamais oublié.
Les événements présents fourniront probablement une ample matière aux historiens. L'union des maisons de France et d'Autriche, après deux cent cinquante ans d'inimitiés l'Angleterre, qui croyait tenir la balance de l'Europe, abaissée en six mois de temps; une marine formidable créée avec rapidité; la plus grande fermeté déployée avec la plus grande modération tout cela forme un bien magnifique tableau. Les étrangers voient avec admiration une vigueur et un esprit de suite, dans le ministère, que leurs préjugés ne voulaient pas croire. Si cela continue, je regretterai bien de n'être plus historiographe de France. Mais la France, qui ne manquera jamais ni d'hommes d'État ni d'hommes de guerre, aura toujours aussi de bons écrivains, dignes de célébrer leur patrie.
Je ne suis plus bon à rien ma santé m'a rendu la retraite nécessaire. Il eût été plus doux pour moi de cultiver des fleurs auprès de Plaisance 2 qu'auprès de Genève; mais j'ai pris ce que j'ai trouvé. J'aurais eu bien difficilement un séjour plus agréable et plus convenable. Le fameux docteur Tronchin vient souvent chez moi. J'ai presque toute ma famille dans ma maison. La meilleure compagnie, composée de gens sages et éclairés, s'y rend presque tous les jours, sans jamais me gêner. Il y vient beaucoup d'Anglais, et je peux vous dire qu'ils font plus de cas de votre gouvernement que du leur.
Vous souffrez sans doute, monsieur, avec plaisir ce compte que je vous rends de ma situation. Je vous dois, en grande partie, la douceur de ma fortune; je ne l'oublierai point. Je vous serai attaché jusqu'au dernier moment de ma vie.
Je vous prie, quand vous verrez monsieur votre frère 3, de vouloir bien l'assurer de mes sentiments, et de compter sur ceux avec lesquels j'ai l'honneur d'être si véritablement, etc. »

1 Livraison des locaux de l'Hôtel de l'École royale militaire : http://rde.revues.org/index3552.html#bodyftn27

Et voir lettre de V* du 26 avril 1756 et notes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/06/28/si-les-anglais-ont-ete-assez-malavises-pour-ne-pas-prendre-d.html

2 Campagne de Pâris-Duverney.

3 Jean Pâris-Montmartel.

 

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