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06/11/2012

J'ai la fantaisie de cultiver dans mon terrain hérétique quelques ceps catholiques

 ... Cette "fantaisie" renait de nos jours et il est en projet de recréer un petit vignoble là où Voltaire en avait fait planter un au château de Ferney . Rude besogne .

Qui va bien vouloir s'y coller ? car bien entendu , le Centre des Monuments Nationaux, représenté par l'administrateur François-Xavier Verger, ne veut pas se lancer dans les dépenses . Il est vrai que si l'on peut avoir le beurre et l'argent du beurre , le choix est vite fait ; le moins coûtant emportera la palme .

Il faudra que la nature soit bien généreuse pour moi et qu'un jour vendanges soient faites et que le vin soit dans mon verre . Joli projet .  

 

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« A Antoine-Jean-Gabriel Le BAULT

conseiller au Parlement de Bourgogne

à Dijon

Aux Délices 4 juin [1757] 1

Je suppose monsieur que M. Tronchin vous a payé 2 votre bon vin dont je vous remercie et que je bois à votre santé . Je vous supplie de vouloir bien m'en envoyer autant toutes les années tant qu’il plaira à la nature de me permettre de boire 3.

J'ai la fantaisie de cultiver dans mon terrain hérétique quelques ceps catholiques . Serait-ce prendre trop de liberté que de m'adresser à vous pour avoir deux cents pieds des meilleurs vignes ? Ce n'est qu’un très petit essai que je veux faire . Je sens combien ma vilaine terre est indigne d'un tel plan mais c'est un amusement dont je vous aurais l'obligation .

Je m'y prends à l'avance pour obtenir cette faveur . Aussi le principal de ma lettre est de vous remercier du fruit de la vigne que je vous dois plutôt que de vous demander des vignes . Je vous prie de prendre très sérieusement mes remerciements et de ne vous moquer que le moins que vous pourrez de ma proposition .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois

Monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 La datation de cette lettre a été faite d'après les références à Tronchin et à la commande de ceps .

2 Voir lettre du 10 mai à J-R Tronchin : « Vous êtes un homme charmant . Il n'y a rien de difficile, rien de long avec vous . Voici deux guenillons mon cher correspondant sur gens peu connus . Votre Sétubal est arrivé . M. Le Bault m’envoie un petit tonneau de bourguignon . Je vous prie de vouloir bien lui faire payer à Dijon 240 livres tournois. On se bat sur terre et sur mer et nous buvons et malgré ma mauvaise santé je me tiens très heureux . Sachez que mon bonheur consiste principalement dans un correspondant tel que vous »

3 Voir déjà une lettre du 16 décembre 1755 à propos d'une commande de vin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/25/je-crois-que-les-cent-bouteilles-de-vin-de-bourgogne-que-vou.html

 

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