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29/12/2015

J'ignore assez les facéties de Genève ; j'ai ouï dire qu'il y avait des cocus

... Cela n'est plus de mon fait, heureusement ou hélas, selon des avis compétents ou presque .

 

« A Élie Bertrand, premier

Pasteur de l’Église française

à Berne .

29è décembre 1760 au château de Ferney par Genève

Je trouve, mon cher monsieur, que le sieur 1 a été bien pressé ; je lui avais fait écrire qu'il devait attendre votre commodité ; soyez sûr que pour moi je serai toujours à vos ordres ; et que je n'aurai jamais de plus grand plaisir que celui de vous en faire .

J'ignore assez les facéties de Genève ; j'ai ouï dire qu'il y avait des cocus, des professeurs galants, des marchands qui tirent des coups de pistolets, des prêtres qui nient la divinité de J.-C. et qui avec cela ne veulent pas être éternellement damnés ; mais je ne me mêle des affaires de cette ville que pour me faire payer les dîmes par les citoyens qui sont mes vassaux ; j'ai pourtant rendu un petit service au pays en chassant les jésuites, d'un domaine assez considérable qu'ils avaient usurpé sur six frères gentilshommes suisses de votre canton nommés MM. de Crassy ; il en coûtera malheureusement quelque chose à un secrétaire d’État de Genève, qui s’était fait le prête-nom des jésuites . L'argent réunit toutes les religions ; je suis tombé à la fois sur Ignace et sur Calvin , cela ne m'a pas empêché d'envoyer à Manheim le mémoire de votre cabinet ; mais ce que je vous avais prédit est arrivé, le temps n'est pas propre .

Je vous souhaite des années heureuses, c'est-à-dire tranquilles ; car pour les plaisirs vifs, je en crois pas qu'ils soient de la compétence du mont Jura . Pourtant, un de mes plaisirs les plus vifs, serait de pouvoir assurer encore de vive voix , M. et Mme de Freudenrich de mon inviolable et tendre reconnaissance, et d'embrasser en vous , un des plus dignes amis que j'aie jamais eus .

Votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

 

 

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