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25/05/2016

J’ai toujours l’air du plus grand paresseux du monde

... Sans me vanter !

Toutefois, je dois à la vérité d'ajouter que je n'ai que l'air, pas les paroles, et qu'un paresseux est incontestablement l'être le plus doué pour trouver le moyen d'accomplir sa tâche avec le moindre effort  . L'inventeur de la roue devait être un sacré paresseux génial .

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Top modèle !

 

 

 

« A François-Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

etc.

En son château de Dirac

par Angoulême

J’ai toujours l’air du plus grand paresseux du monde, monsieur, et vous savez que je ne le suis pas. Je n’ai pas réellement le temps d’écrire une lettre. Je suis surtout occupé actuellement à une édition des tragédies du grand Corneille, avec des remarques instructives sur la langue et sur l’art du théâtre : c’est un surcroît de fardeau à tous ceux que je porte ; mais c’est un fardeau qui m’est cher. L’édition sera magnifique ; elle se fait par souscriptions, et le produit sera pour mademoiselle Corneille, et pour son père, seuls descendants de ce grand homme, qui n’ont que son nom pour héritage. On ne paiera rien d’avance. L’Académie française prend un grand intérêt à cet ouvrage. Le roi sera probablement à la tête des souscripteurs, et je me flatte que vous me permettrez de mettre votre nom dans la liste. Il n’en coûtera que quarante livres pour chaque exemplaire. Prenez-vous-en à Cinna et à Rodogune, et à une nouvelle histoire très longue des horreurs et des superstitions du genre humain, si, après un si long silence, je vous écris une si courte lettre. Je suis d’un mauvais commerce ; mais je vous suis tendrement attaché pour la vie.

V.

25è juin 1761 aux Délices »1

1 Wagnière avait d'abord daté « mai » corrigé en « juin » ; d'Argence cependant endosse « mai ».

 

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