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10/04/2017

les hommes sont fous du midi au nord

... Attentats du nord au sud, de l'est à l'ouest . Que faire ? Peut-on répondre à ces meurtriers par les armes seulement, je ne crois pas, et Voltaire, à juste titre, trouverait cette solution insuffisante comme sa détestation des guerres le prouve .

Est-il encore temps, sommes-nous capables de rétablir une paix durable ? Difficile à envisager quand on connait nos capacités de fabricants d'armes : "Diable, ma bonne dame, mon bon mossieur, il faut bien qu'elles servent, des milliers d'emploi en dépendent !"

Ô sainte hypocrisie en cette semaine dite Sainte ! Il va y avoir embouteillage dans les confessionnaux ,  et comme disait mon cher Brassens "mettez genoux à terre, priez et implorez, faites  semblant de croire et bientôt vous croirez !"

 chapie hebdo

 

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

21è mai 1762 aux Délices 1

Madame, j’ai été sur le point d’aller voir si l’on fait autant de sottises dans l’autre monde que dans celui-ci. Tronchin et la nature m’ont fait différer le voyage. Voilà ce qui m’a privé de l’honneur d’écrire à Votre Altesse Sérénissime. Je la suppose actuellement entourée d’officiers français qui lui font la cour, en attendant que des Prussiens viennent se présenter à son audience ; car il me paraît que toutes les nations font ce qu’elles peuvent pour venir vous faire leur révérence, et que vous n’avez pas toujours le choix. Les Russes pourront bien venir aussi à Gotha prendre des leçons de politesse.

Sérieusement, madame, j’aime mieux le temps où j’étais si paisible dans votre palais, et où il n’y avait dans vos États d’autres troupes que les vôtres. Votre Altesse Sérénissime permettra-t-elle que je prenne la liberté de lui adresser ma réponse à madame la comtesse de Bassewitz 2? Je ne sais où la prendre, et j’ignore à quelle armée appartient actuellement son château. Dieu veuille renvoyer bientôt à la culture de la terre tant de gens qui la désolent et qui l’ensanglantent, sans savoir pourquoi ! On dit que si nous avions la paix, j’aurais le bonheur de voir à Genève les princes vos fils. Ce serait pour moi la plus grande des consolations dans la douleur où je suis de sentir que je suis privé, probablement pour jamais, de la présence de leur adorable mère. Cette paix me paraît encore bien éloignée. Le feu a pris aux deux bouts de l’Europe. On bat le tambour depuis Gibraltar jusqu’à Archangel . Cela prouve que les hommes sont fous du midi au nord. Que votre auguste famille soit tranquille au milieu de tant d’orages , que la grande maîtresse des cœurs se souvienne du pauvre malade , que Votre Altesse Sérénissime reçoive avec sa bonté ordinaire mon profond respect, etc. »

1 Le même jour, Paul.-Henri. Mallet [voir : https://books.google.fr/books?id=EvQOAAAAQAAJ&pg=PA12&lpg=PA12&dq=p+h+mallet+1762&source=bl&ots=QzLfNqeoFc&sig=U96TgHrKVRkycQaS8YdD0DnYX3k&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi0vsOsxJjTAhUBkxQKHXRyCh0Q6AEIHDAA#v=onepage&q=p%20h%20mallet%201762&f=false

] écrit au comte Bernstorff de Genève [Voir : https://books.google.fr/books?id=Kd9rTJ__hbgC&pg=PA93... ] : « Cette ville ou plutôt son voisinage a failli de perdre tout récemment M. de Voltaire, et quoique rétabli à peu près on juge que sa dernière maladie doit naturellement hâter sa fin . Nous ne le voyons presque plus ici et l'éloignement réciproque devient toujours plus grand et , je crois, plus juste de notre part . Mais il s'est mis à l'abri de tout par les marques qu'il s'est fait donner en deux ou trois occasions de la protection de M. le duc de Choiseul, protection si déclarée [q]uelle aurait dû en imposer à un État plus puissant que nous . »

2 Cette lettre de V* à la comtesse n'est pas connue .

 

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