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17/09/2017

je révère et j'adore les belles impératrices qui protègent les arts

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C'est dit !

 

 

« A François-Pierre Pictet

à Petersbourg

A Ferney 18 octobre [1762]1

Mon cher géant je vous ai écrit deux fois depuis que vous êtes dans le pays des glaces et des belles impératrices . J'ai écrit aussi deux fois à M. de Schouvalow uniquement pour faire mention de mon cher géant .

Il est vrai que je ne répondis pas à une certaine lettre de votre façon parce que je n'aimais pas le vin, mais je révère et j'adore les belles impératrices qui protègent les arts, et qui veulent faire imprimer l'Encyclopédie dans leurs États . Nous jouons souvent des pièces nouvelles dans le petit État de Ferney, et quand on voudra j'en donnerai les prémices à Petersbourg .

Je ne sais ni où vous êtes ni où vous prendre . J'envoie ma lettre à monsieur votre père et je vous embrasse de tout mon cœur .

V. »

1 Pour la date, bien que le manuscrit porte en endos 1761, voir par exemple la lettre du 25 septembre 1762 à Schouvalov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/24/il-n-y-a-jamais-eu-que-les-grands-hommes-qui-aient-fait-fleu-5973411.html

Pictet avait écrit le 15 août 1762 une longue lettre à V* relatant la révolution russe : est-ce à cette lettre à laquelle V* dit ne pas avoir répondu ? Pictait disait : « Que devait-il [le peuple russe] penser, lorsqu'il voyait l'empereur passer les jours et les nuits à table, paraître communément ivre aux yeux de tout le monde […] ? » Cette épître très soignée avait certainement été rédigée sur les instructions très précises de Catherine qui préparait ainsi une remarquable campagne de relations publiques et disposait V* à y jouer le premier rôle .

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