15/06/2018
J'aurai l'honneur d'entrer dans un plus long détail avec vous quand il en sera temps
... disent les seize doctorants qui ont, ce mercredi, présenté leurs thèses en seulement trois minutes ( et je parie mon pesant de cacahuètes qu'ils n'ont jamais fait partie de ces râleurs boutonneux qui saccagent universités et lycées pour s'opposer à une sélection justifiée et inéluctable ) . Bravo aux jeunes talentueux : https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/06/14/ma-these...
PS .- Il n'y a pas que le foot au monde .
« A Pierre Mariette
A Ferney , 23 juin [1763]
Je vous suis très obligé monsieur d'avoir eu la bonté de faire rectifier la petite omission du bureau, au sujet des lettres patentes .
M. Dupuits joint ses remerciements aux miens . Il vous a recommandé deux petites affaires, l'une pour l’exportation de ses blés que M. de Courteilles a renvoyée à l'intendant, et qui n'est qu'une chose de faveur dont nous sommes peu en peine , l'autre est une requête au conseil pour ne pas payer la capitation en deux différents endroits ; elle est accompagnée de pièces justificatives . Vous l'avez remise au bureau de M. d'Ormesson . M. Dupuits lui a écrit . Ce qu'il demande paraît juste. Quand vous aurez occasion de parler aux commis de ce bureau ou à M. d'Ormesson lui-même j'espère que cette affaire ne souffrira pas grande difficulté .
J’ai présenté une autre requête au roi en son Conseil au nom de Mme Denis, ma nièce, pour avoir nos causes commises au Conseil concernant les droits de notre terre de Ferney, droits fondés sur les traités des rois avec les dominations voisines, droits qui nous ont été confirmés . Nous réclamons les arrêts du Conseil qui défendent aux parlements de reconnaître ces droits . Il reste à savoir si nous devons obtenir en général une commise de nos causes au Conseil, ou attendre qu'on nous attaque . J'aurai l'honneur d'entrer dans un plus long détail avec vous quand il en sera temps . Je vous explique seulement en général ce dont il s'agit afin que vous soyez au fait si on vous parle de ma requête aux bureaux de M. de Saint-Florentin 1.
Je viens à la grande affaire des Calas qui vous a fait tant d'honneur . Il est bien étrange que le procureur général de Toulouse n'ait pas envoyé les procédures au Conseil le onze de ce mois qui est l'échéance du terme prescrit par le roi .
Nous nous flattons que vous demanderez le renvoi au Grand Conseil . C'est ce qui peut arriver de plus favorable .
Je pense qu'il faut bien se donner de garde de rien écrire sur cette affaire ni en vers ni en prose . Elle est en règle . Les déclamations sont inutiles, et il n'appartient qu'à vous d'écrire, quand on instruira la révision du procès . On espère tout de votre sagesse, de votre véritable éloquence et de votre bonne volonté .
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois monsieur votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Saint-Florentin a écrit à V* le 9 juin 1763 : « Le roi ayant bien voulu, monsieur, permettre à madame votre nièce de faire les échanges portés dans la requête qui m'a été remise de sa part, je vous en donne avis avec plaisir, et que les lettres patentes confirmatives seront adressées incessamment à son avocat au conseil . Quant au nouveau mémoire qui était joint à la lettre que vous avez eu agréable de m'écrire, je ne manquerai pas de m'en faire rendre compte [...] .»
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