01/10/2018
Je vous ai promis quelque chose pour le mois d’avril ; eh bien ! attendez donc le mois d’avril
... Patiemment, attendons le lundi 1er avril 2019, par exemple en compagnie de l'AELF : Association Episcopale Liturgique pour les pays Francophones qui semble bien être capable de vous donner un emploi du temps gravé dans le marbre , grâce auquel on peut apprendre à la lecture du rituel de purification que ce jour là la mode -pour les hommes seulement- est au lin, caleçon y compris, et que les végans ne sont pas les bienvenus, ça va saigner !
Voir sur ce site découvert au hasard du furetage, les lectures qu'a faites Voltaire et qui l'ont amusé ou irrité, elles sont à votre disposition : https://www.aelf.org/2019-04-01/france/lectures#office_le...
Pour ne pas faire d'impair et déplaire au seigneur Dieu et ses représentants terrestres, je vous conseille le blanc , sinon ...
« A Bernard-Louis Chauvelin
6è octobre 1763 à Ferney
Me voilà, monsieur, redevenu taupe. Votre Excellence saura que, dès qu’il neige sur nos belles montagnes, mes yeux deviennent d’un rouge charmant, et que j’aurais très bon air aux Quinze-Vingts. Cela me donne quelquefois de petits remords d’avoir bâti et planté entre le mont Jura et les Alpes ; mais enfin l’affaire est faite, et il faut faire contre neige bon cœur, aussi bien que contre fortune.
Il n’y a pas moyen de disputer contre Votre Excellence. Je vous ai promis quelque chose 1 pour le mois d’avril ; eh bien ! attendez donc le mois d’avril . Vous m’avouerez que cet argument est assez bon, si vous avez commandé votre souper pour dix heures, devez-vous gronder votre cuisinier de ce qu’il ne vous fait pas souper à huit ? Cependant je ne désespère pas d’avoir l’honneur de vous donner de petites étrennes 2. Vous autres ministres vous êtes discrets, et il y a plaisir de se confier à vous . Il y en aurait bien davantage à vous faire sa cour.
Il est à croire qu’un ambassadeur à Turin a lu le Vicaire savoyard de Jean-Jacques ; et Votre Excellence est trop bien instruite des grands événements de ce monde, pour ignorer que la moitié de la ville de Genève a pris le parti de Jean-Jacques contre le conseil de cette auguste république. On a parlé pendant quelques moments d’avoir recours à la médiation de la France 3. J’aurais fait alors une belle brigue pour tâcher d’obtenir que vous eussiez daigné venir mettre la paix dans mon voisinage. J’aurais voulu aussi que madame l’ambassadrice partageât ce ministère ; les Genevois, en la voyant, auraient oublié toutes leurs querelles.
Je prie Vos Excellences de me conserver toujours leurs bontés, et d’agréer le profond respect
du quinze-vingts
V. »
1Voir lettre du 14 février 1763 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/01/11/je-goute-le-seul-bonheur-convenable-a-mon-age-celui-de-voir-6016264.html
2 Le Corneille commenté .
3 On y eut recours plus tard. (Georges Avenel .)
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