27/07/2019
Je ne sais mes chers anges si j'aurai le temps de vous dire un mot touchant la lettre ci-jointe
... Réflexion faite : non !
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
18 juin [1764]
Je ne sais mes chers anges si j'aurai le temps de vous dire un mot touchant la lettre ci-jointe . La poste va partir . Je viens d'écrire à M. Damilaville qui m'a envoyé la lettre de M. de Hulin 1. J'écris à M. de Hulin en conformité ; et je vous supplie de permettre que je vous adresse la lettre .
Je supplie instamment les sages qui travaillent à la Gazette littéraire de me garder toujours le plus profond secret 2. »
1 Jacques Hulin (1681-1774) est le représentant de Stanislas à Paris de 1737 à 1766 . Voir : Lettres inédites du roi Stanislas, duc de Lorraine et de Bar à Jacques Hulin, son ministre en cour de France (1733-1766)
2 Cette recommandation vise spécialement le compte rendu qu'avait fait V* de l'ouvrage de l'abbé Sade (voir lettre du 30 juin 1764 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-22.html ) . Inutile de dire que le secret ne fut pas gardé, car, quelque temps après, un certain « abbé Berth …, chanoine de … à Paris » écrit à Sade : « J'ai vu aussi dans le temps M. l'abbé Arnaud, qui me communiqua la critique de l'Homère des Alpes . Je l'engageai à ne point la faire paraître, ou qu'il la modifiât s'il y était contraint par les ordres de la cour . C'est ce qu'il a fait comme vous avez dû voir dans la Gazette littéraire . Il faut avouer que cet habitant des Alpes est bien de mauvaise humeur . Il m'a toujours paru qu'il voudrait en mourant que tout le monde littéraire expirât avec lui . »
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