16/08/2019
celui qui fait honneur à l’Italie doit avoir les ouvrages de l’auteur qui fait honneur à la France
... Ne me demandez pas les noms des intéressés, je suis bien en peine d'en connaître ne serait-ce qu'un . A votre choix ... J'attends vos suggestions .
« A Carlo Goldoni
30è juin 1764 à Ferney
Mon cher favori de la nature, je suis toujours réduit à dicter. Je suis bien vieux ; je perds la santé et la vue, ne soyez point étonné d’avoir si rarement de mes nouvelles. Je vous ai présenté un Corneille, parce que celui qui fait honneur à l’Italie doit avoir les ouvrages de l’auteur qui fait honneur à la France. C’est précisément par cette raison-là que je ne vous ai pas envoyé mes ouvrages. Une autre raison encore, c’est qu’il n’y en a à Paris que de détestables éditions. Si jamais vous venez à Ferney ou aux Délices, j’espère vous en présenter une moins incorrecte. J’attends les ouvrages dont vous voulez bien me flatter ; ils me consoleront des miens.
Vivez gaiement à Paris, mon cher ami ; ayez autant de plaisir que vous en donnez, et aimez toujours un peu un vieux solitaire qui vous est tendrement attaché jusqu’au dernier moment de sa vie.
V. »
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il faut pardonner à un jeune homme qui cherche à tirer tout le parti possible de sa médiocrité
... Toute ressemblance avec un personnage existant ou ayant existé n'est due qu'à la malice éhontée du rédacteur .
« A Henri-Louis Lekain
30è juin 1764 au château de Ferney
Mon cher ami, j'ai peur de n'avoir pas répondu à votre lettre du 9 juin, j'ai la vue si mauvaise que j'avais oublié votre petite écriture dans mes paperasses . Vous me parliez d'un jeune peintre qui est votre ami, je ne mérite assurément pas l'honneur qu'il veut me faire, mais j'y suis très sensible . Au reste, vous saurez qu'on ne veut point de portrait en pastel à l'Académie ; nous pensons tout différemment à Ferney . Je vous prie de lui dire que je suis plein de reconnaissance pour lui, et que je m'intéresse à ses talents et à ses succès .
J'apprends que le jeune ex-jésuite vous a assommé de corrections, il faut pardonner à un jeune homme qui cherche à tirer tout le parti possible de sa médiocrité . Il avait oublié,
A mon cœur désolé que votre pitié s'ouvre 1.
Mon ex- jésuite dit qu'il faudrait mettre :
Julie
Il vit .
Fulvie
S'il est connu la mort est sur ses traces .
Julie
Fuir devant les César est le sort de sa race ?
Fulvie
Il y va de ses jours.
Julie
Et c'est ce que je crains ,2
etc.
Bonsoir mon cher grand acteur, mon petit loyoliste vous fait mille compliments . »
1 Voir lettre du 29 juin 1764 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/08/12/les-rois-titulaires-feront-gloire-d-imiter-les-rois-regnants-6169592.html
2 Tout le passage fut supprimé .
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