06/04/2020
Ce sont les brouillons qui doivent craindre de perdre leurs privilèges pour peu qu'ils en abusent
... Avis à tous !
« A François Tronchin
22 [janvier 1765] au soir 1
Vous penserez peut-être mon cher ami qu'il est très essentiel que le Conseil voie l'extrait ci-joint après que vous l'aurez communiqué à M. Tronchin Calendrin et votre famille .
On paraissait soupçonner que Mme la duchesse de Luxembourg protégerait le misérable dont il s'agit , et pourrait même procurer une médiation favorable aux brouillons . Je répondis et je réponds encore sur ma tête qu'il n'en sera rien .
Vous êtes bien persuadé que le Conseil peut déployer toute sa fermeté et toute sa justice sans avoir à craindre de jamais perdre la moindre des prérogatives que la médiation lui assure . Ce sont les brouillons qui doivent craindre de perdre leurs privilèges pour peu qu'ils en abusent .
On attend que le Conseil agira contre le livre séditieux de la montagne comme on agit contre un perturbateur du repos public . L'auteur est tel, et doit être déclaré tel .
Voilà de qu'on dit, car pour moi je ne dis mot . Je ne suis pas de la paroisse .
22 au soir .
Extrait mot pour mot d'une lettre du 16 janvier 2
J'ai montré à M. de Praslin ce que vous m'avez écrit sur Genève . Il ne croit pas que le gouvernement de la 3 république soit en danger, mais je vous assure qu'il ne souffrira pas qu'on le change .
Vous paraissez surpris que Rousseau soit un malhonnête homme . On ne vous a donc pas donné les mémoires que j'ai eus . Il est noir, ingrat, faux dans ses idées, dans ses sentiments, dans ses actions ; en un mot il cache l’âme d'un scélérat sous le manteau de Diogène . »
1 Date complétée par Tronchin sur le manuscrit original .
2 Les deux passages cités le sont assez exactement, extraits d'une lettre du 16 janvier 1765 à d'Argental .
3 Trois mots ajoutés par V* au-dessus de la ligne .
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