Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/09/2020

Il est bien cruel,... , qu'on veuille gouverner des êtres pensants comme on gouverne des chevaux et des ânes ; et que dans les pays sortis à peine de la barbarie on ose interdire à l’âme sa nourriture

... Entendez-vous, abrutis religieux islamistes qui trouvez impurs les écrits de Voltaire , des Lumières et même de Molière . Je n'ai aucune patience devant ces abrutis, -au sens premier-, pseudo-religieux . Qu'ils restent avec leurs oeillères, mais surtout qu'ils se taisent . Mahomet les détesterait s'il avait son mot à dire .

 

 

« A Gabriel Cramer

à Tournay

ou

à Genève

Il est bien cruel, mon cher Caro, qu'on veuille gouverner des êtres pensants comme on gouverne des chevaux et des ânes ; et que dans les pays sortis à peine de la barbarie on ose interdire à l’âme sa nourriture, et faire ce que n'ont jamais fait ni les Grecs ni les Romains nos maîtres . Il est plus difficile actuellement de faire entrer un bon ouvrage en France, que d'y avoir de bonnes troupes et une bonne marine .

Les jésuites ont flatté les hommes pour les gouverner, et les jansénistes veulent les abrutir .

Avez-vous envoyé en droiture deux exemplaires de la Réfutation théologique à M. le duc de Praslin, un à M. Suard au bureau de la Gazette littéraire ? Avez-vous donné ordre qu'on remit un exemplaire de Corneille à M. Suard ? Avez-vous envoyé par un correspondant de Lyon un exemplaire de la Réfutation théologique à M. Damilaville sous l'enveloppe de M. Gaudet, directeur général des bureaux des vingtièmes ? On dit que tout cela est essentiel, et que vous n'y devez pas manquer, et on demande la plus grande promptitude .

Quand vous aurez un moment de loisir tâchez de venir à Ferney . J’eus hier une étrange attaque, dont je ne suis pas trop bien revenu, cependant, il faut s'amuser à faire rouler la presse jusqu'au dernier moment de sa vie .

Je vous embrasse de tout mon cœur.

Mardi matin [21 mai 1765].1 »

1 L'édition Gagnebin place la lettre en février 1764 ; mais la mention de la réfutation et l'allusion au malaise permettent de fixer la date .