18/12/2020
La superstition n’a jamais fait que du mal
... Et le complotisme en est sa version moderne , soutenue par de prétendus experts sur le Net . J'aimerais toucher un centime pour chaque tweet mensonger émis, je serais millionnaire en moins de vingt-quatre heures , c'est absolument certain .
Mentir, sous toutes ses formes, activité internationale de fainéants
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha
23è auguste 1765 à Ferney
Madame, je me suis privé, pendant une année entière, de l’honneur et de la consolation d’écrire à Votre Altesse Sérénissime. Des fluxions horribles sur les yeux qui me privaient entièrement de la vue, mon inutilité, mon ensevelissement dans la retraite retenaient dans le silence les sentiments qui m’attacheront à votre personne jusqu’au dernier moment de ma vie. Mais ayant appris ce que vous daignez faire pour les Calas, je me sens ranimé par votre belle âme. La reconnaissance et l’admiration sont mes devoirs auprès de vous. Je bénis la fin de ma carrière, quand je vois un cœur comme le vôtre réparer si noblement le mal que l’injustice et le fanatisme ont fait aux hommes. La superstition n’a jamais fait que du mal, et la philosophie ne peut faire que du bien. Vous joignez à cette véritable philosophie un cœur compatissant et généreux, qui est encore au-dessus de la connaissance de la vérité.
Puisse le ciel prolonger vos beaux jours au gré de tous ceux qui ont eu l’honneur de vous connaître ! Les princes vos enfants doivent être à présent dans un âge où le cœur profite des grands exemples. Que ne puis-je être le témoin de leurs progrès, et voir de mes yeux combien ils sont dignes de leur respectable mère !
La princesse votre fille m’a paru digne d’un trône, et je suis étonné qu’elle n’en ait pas encore un. Je ne perds jamais de vue cette auguste et vertueuse famille. Les jours que j’ai passés dans votre cour me sont toujours présents ; ils font la consolation de mes souffrances. Je me sens dévoué, madame, à Votre Altesse Sérénissime comme si j’étais tous les jours à ses pieds. Je crois encore entendre cette bonne et charmante maîtresse des cœurs, qui pense en tout comme sa souveraine. Je me mets aux pieds de monseigneur le duc de Gotha. Agréez le profond respect du plus vieux et du plus humble de vos serviteurs.
Voltaire.»
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