26/08/2021
j’y prends l’intérêt le plus tendre
... Oui, je suis ému et enthousiasmé en suivant les Jeux Paralympiques . Je viens de découvrir des sports et des performances tout à fait extraordinaires qui me laissent pantois d'admiration . Je ne peux qu'admirer ces humains abimés doués d'un courage surhumain . Bravo à tous les athlètes !
Par ailleurs, je ne peux m'empêcher de dire ici mon plus profond mépris pour tous ceux qui vont brailler dans un stade, puis se bagarrer pour des pousseurs de ballon rond qui font leur cinéma à la moindre chute, vous êtes minables .
« A Michel-Paul-Guy de Chabanon
chez M. de La Chevalerie
à Lyon
Je vous donne avis, mon cher confrère, que je vous renvoie par M. Tabareau votre très-belle esquisse 1. Vous trouverez peu de remarques . La principale est que cette pièce demande le plus grand soin. C’est une peinture qui exige une infinité de nuances. Vous vous êtes imposé la nécessité de développer tous les sentiments du cœur humain dans le rôle d’Eudoxie : tendresse maternelle, regrets de la mort de son premier époux, devoir qui la lie à son nouveau mari, horreur pour ce meurtrier, désir d’une juste vengeance, amour de la patrie, tout s’y trouve.
Si tant de mouvements tragiques sont bien ménagés, si l’un ne fait pas tort à l’autre, vous aurez certainement le succès le plus grand et le plus durable. Ce n’est pas là une de ces pièces que la singularité des événements multipliés et le prestige des coups de théâtre font réussir ; tout dépendra du style et de la chaleur des sentiments. Courage, mon cher confrère , enfermez-vous six mois, vous trouverez au bout de ce temps des lauriers pour toute votre vie ; j’y prends l’intérêt le plus tendre.
2è juin 1766. »
1 Il s’agit d’Eudoxie ; voir lettre du 29 mai 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/20/la-catastrophe-ne-me-parait-annoncee-dans-aucun-des-actes6333078.html
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Vous pouvez savoir s'il y a quelque tracasserie à prévenir et quelque démarche convenable à faire
... Ce qui est dit est fait : https://www.leparisien.fr/faits-divers/lafghan-qui-a-viol...
« A Gabriel Cramer
[vers le 1er juin 1766]
Je n'entends rien, mon cher Caro, à ce que l'on dit en énigmes, et je vous prie de vous expliquer clairement . Je crois mériter votre amitié et votre confiance . Vernet est un malheureux qui attaque dans son libelle la religion catholique , Louis XIV et vingt particuliers . De quoi s'avise-t-il de parler de ma nièce 1 ? Je suis en droit de le punir de plus d'une façon, et soyez sût que je n'y manquerai pas . Je ne vois pas que les médiateurs puissent prendre le parti d'un cuistre qui s'est déclaré agresseur . Je n’aime pas à demander justice, je me la ferai moi-même, mais je suis persuadé que je l'obtiendrais si je la demandais .
Je vous demande ou de m’écrire ou de venir me dire ce que vous savez et ce que je dois savoir . Puisque vous avez mis la faucille dans la moisson de Vernet, vous devez mettre la sonde dans ses plaies , et les doigts sur son nez . Vous pouvez savoir s'il y a quelque tracasserie à prévenir et quelque démarche convenable à faire, et j'attends de votre amitié que vous voudrez bien me mettre au fait .
En écrivant ce billet, je reçois l'épreuve de la seconde feuille .
Je la renvoie corrigée .
Prenez tellement vos mesures que rien n'entre à Paris avant la fin de l'assemblée . On ne rendra l'Encyclopédie aux souscripteurs que dans ce temps-là . Je vous suis très obligé des soins que vous prenez de me procurer le dernier tome de d'Aubigné .
Tâchez de vous dérober un moment pour venir à Ferney . Le chemin est court . »
1 Lettres critiques d'un voyageur anglais, 1766 : « Madame sa nièce tient sa maison sur un pied splendide, ce qui n'est pas un petit relief dans ce temps-ci . », le reproche de Voltaire est assez piquant . Voir page 34 : https://books.google.fr/books?id=ffUOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q=ni%C3%A8ce&f=false
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