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27/02/2024

vos registres valent toutes les signatures

... C'est ce que les élus corses aimeraient qu'on leur dise autour d'une table bien mise à l'invitation de Gérald Darmanin : https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/autonomie-d...

et : https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/corse-du-su...

Voltaire a connu le rattachement de la Corse à la France, que dirait-il en voyant sa population demander une autonomie qui a pour prétexte des motifs culturels et en réalité obéit à des volontés de cheffaillons qui veulent leur part de gâteau désormais sans contrôle métropolitain .  Bella mansa di culi falsi .

 

 

 

« A Guillaume-Claude de Laleu

J’eus l'honneur, monsieur, de vous écrire il y a un mois une longue lettre sur mes affaires 1 dans lesquelles vous avez la bonté de me rendre tant de bons offices . Ayant mis cette lettre avec d’autres dans un paquet dont un Genevois se chargea pour Mme Denis, j'ai lieu de craindre que ce paquet que ma nièce n'a point encore reçu, n'ait été perdu irréparablement . Dans cette crise, je suis obligé de vous répéter qu’ayant promis à ma nièce une pension de vingt mille francs, à commencer au mois de mars de cette année, elle a déjà touché environ vingt-cinq mille livres . Ainsi comme elle m'a laissé pour quinze mille livres de dettes pressantes à payer pour les dépenses journalières de la maison que nous tenions, et que de mon côté j'en dois tout autant, je suis obligé de continuer jusqu'en mars 1769, en cas que je vive, à prendre les trois mille livres par mois que vous avez de rembourser à M. de Laborde .

Je vous marquais, et je vous redis que la générosité de M. de Laborde consiste à m'épargner les frais du change et de la commission qui sont très considérables à Genève, et que vous et M. de Laborde vous êtes les deux hommes de Paris à qui j'ai le plus d'obligation .

On m'a mandé d'Anjou que ce n'est point M. de Maulevrier le père qui me doit la rente que j'avais sur M. d'Estaing, mais que c'est M. de Maulevrier le fils, que les biens du père sont en direction , mais que les biens du fils n'y sont pas . J'ignore combien d'années M. de Maulevrier le fils me doit . Si vous vouliez bien me le mander, monsieur, vous me tireriez d'un grand embarras . Et selon ce qu'on me mande d'Anjou je pourrais être payé . Un mot de vous me mettra au fait .

Il faut encore que je vous dise que ce n'est qu'au mois de mars 1769 que je dois être payé de M. le duc de Virtemberg . Cet arrangement est très solide, tant pour moi que pour ma famille . J'ai fait à la fois son avantage et le mien . Mais en attendant, permettez-moi de vous demander si je pourrais tirer sur vous seulement trois mille livres, une fois payées, indépendamment des mille écus que je reçois par mois des correspondants de M. de Laborde . En ce cas, je tirerais sur vous une lettre de change vers le 1er septembre ; mais ne vous gênez point, et mandez-moi si ces mille écus vous dérangeraient .

Quand à la bonté que vous avez de vouloir terminer un compte, je le tiens tout terminé puisque ce compte est fait par vous, et que vos registres valent toutes les signatures . Mais si vous voulez absolument que M. d'Hornoy le signe, mandez-moi seulement s'il faut que je lui donne une procuration en forme, ou que je lui fasse une simple prière par écrit . Cela me parait fort égal . Tout ceci n'est qu'un arrangement d 'amis .

J'ajoute que je vous envoie un certificat de vie, et que je ne vous en fournirai pas longtemps de pareils .

J'ai l'honneur d'être avec la plus sensible reconnaissance, monsieur votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Au château de Ferney, par Versoix et Lyon, 20è juillet 1768. »

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