27/09/2024
Le public est d'opinion / Qu'il eût dû faire / Tout le contraire
... Ou vice-versa .
Michel Barnier face au RN , profil bas; il a une petite chance de revanche quand Marine sera devant ses juges, c'est souhaitable, la truanderie a ses limites quand on veut diriger un Etat .
Comprenne qui peut . Tout le monde tire à hue et à dia . Dur dur pour arriver au but .
« A Nicolas-Claude Thieriot
27è mars 1769 1
Je suis, mon ancien ami, à mon neuvième accès de fièvre. Je vous envoie un de mes testaments 2 pour vous amuser. Vous avez bien fait de jeter la vue sur Préville3. Je suis charmé que vous soyez charmé du charmant poème de Saint-Lambert. Tâchez de tirer parti de la facétie du jeune magistrat 4, je crois que l’aréopage historique n'est pas riche en comédies . Tous les jeunes gens qui ont la rage des vers font des tragédies dès qu'ils sortent du collège . Bonsoir, je suis bien malade, mais j'ai encore de la force . Il est défendu aux malades de trop causer, ainsi je vous embrasse sans bavarder davantage . »
1 Original ; édition Kehl, incomplète et amalgamée avec la lettre du 28 avril 1769 ; édition Cayrol encore légèrement incomplète .
2 L’Épître à Boileau.
3 Pour la comédie Le Dépositaire.
4 La lettre suivante, du même jour , non signée, de la main de Bigex, publiée pour la première fois par Clogenson, pose un problème. Charrot la jugeait dictée par V*. Il semble plutôt qu'elle le fut par Dupuits . En tout cas ; elle est certainement adressée à Marin . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7516
« À M. ***.
27 mars 1769 dans la chambre du malade, à sept heures du matin .
« Monsieur, mon père ne vous écrit pas, parce qu’il est à son dixième accès de lièvre. Il vous prie de faire passer ce paquet à M. La combe.
« Voici une épître à M. de Saint-Lambert[1] qui est correcte. Vous êtes prié de corriger[2] ce vers dans celle À l’auteur du nouveau livre des Trois Imposteurs, que j’eus l’honneur de vous adresser le 14 :
Ils pourront pardonner au pincé La Blétrie ; mettez :
Ils pourront pardonner à ce dur La Blétrie.
P. S. Dans ma chambre.
« Voici encore un huitain[3] qui n’est pas nouveau ; je l’ajoute en cachette :
Un pédant dont je tais le nom/ En inlisible caractère / Imprime un auteur qu'on révère ;
/Tandis que sa traduction / Aux yeux du moins à de quoi plaire , / Le public est d'opinion
/ Qu'il eût dû faire /
Tout le contraire .
« Quand vous saurez le secret dont je vous ai dit un mot, vous ferez l’application de cet autre huitain à Arzame ; il est nouveau :
Ô toi dont les attraits embellissent la scène,
Toi que l’Amour jaloux dispute à Melpomène,
Séduisante Dubois[4], réponds à nos désirs.
C’est assez sommeiller dans le sein des plaisirs.
Ose enfin te placer au rang de tes modèles ;
La Gloire te sourit, et te promet des ailes.
Ose, et, prenant ton vol vers l’immortalité,
Fixe par le talent l’éclair de la beauté.
« Mon père vous embrasse tendrement ; on ne le croit pas en danger, sa fièvre diminuant chaque jour.
On eut hier les douze premières médailles. Prix en argent, pesant 4 onces, 36 fr. ; en cuivre, 6 fr. 12 sous, chaque médaille. »
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↑ Voyez tome X, page 105. L’épître à M. de Saint-Lambert, datée du 31 mars 1769 . Cette épître, repaître à Boileau et l’épître à l'auteur des Trois imposteurs furent publiées ensemble, apparemment par Lacombe, sous le titre Les Trois Épîtres, 1769.
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↑ Cette correction a été faite ; voyez tome X page 405.
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↑ Cette actrice devait jouer le rôle d’Arzame dans la tragédie des Guèbres.
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