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27/05/2025

Il n’est pas surprenant que messieurs de Tunis soient des brigands ; mais il l’est beaucoup qu’ils osent fouiller les vaisseaux portant pavillon de France

... On n'en est plus là à Tunis (tourisme oblige) mais leurs voisins algériens ont pris la relève, et s'ils ne fouillent pas nos navires, ils emprisonnent des hommes de lettres .

 

 

« A César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin

8è décembre 1769 à Ferney 1

Monseigneur,

Un pauvre Suisse qui vous est toujours très attaché, prend la liberté de vous présenter ce placet pour une affaire qui le regarde en quelque manière, étant créancier d’un des négociants à qui les diamants pris par messieurs de Tunis appartiennent. Je vous supplie de vouloir bien me faire dire, par un de vos secrétaires ou des premiers commis des bureaux de la marine, où en est cette étonnante affaire. Il n’est pas surprenant que messieurs de Tunis soient des brigands ; mais il l’est beaucoup qu’ils osent fouiller les vaisseaux portant pavillon de France. 2

La seule grâce que je vous demande à présent est d’avoir la bonté d’ordonner que je sois informé de l’état des choses. Je vous supplie de permettre que je vous aie encore cette obligation.

Sirven, que vous protégiez, a gagné son procès, du moins en grande partie.

J’ai l’honneur d’être, avec la plus vive reconnaissance et un profond respect,

monseigneur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Ce billet a été édité par MM. de Cayrol et François, avec la date du 18 juillet 1769. Nous ne croyons pas cette date exacte. Voyez les lettres a d’Argental des 11 décembre 1769 et 5 janvier 1770. (Georges Avenel.)

Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7730

et https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_7744

2 Des mentions de service portées sur le manuscrit éclairent quelque peu la suite donnée à cette affaire : « Levant et Barbarie » ; « Neuville » ; « R[épondu] le 25 [décem]bre 1769 » ; « Le 5 f[évrie]r 1770 il a été écrit à M. de Saizieu sur ce sujet » ( Saizieu était consul à Tunis) : « f[aire] copie p[our] M. de Saizieu, le 5 [février] 1770 » ; « Réclamation de diamants confiés au cap[itain]e Celi pillé par un corsaire de Tunis » ; au crayon « M. Le Guay » ; enfin , un autre nom au crayon biffé et illisible . De tels incidents se retrouvèrent couramment jusqu'à l’expédition d'Alger