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24/06/2025

Dites-moi, je vous conjure, si je me trompe

... mais laissez-moi faire !" : prière de Bayrou menacé par une motion de censure des socialistes qui , eux, se fichent du tiers comme du quart de savoir s'ils se trompent ou non .

 

 

« A Denis Diderot

[janvier 1770] 1

On m'envoie de Paris, monsieur, un livre que vous connaissez sans doute . Il est intitulé Dialogue sur le commerce des blés . Je crois reconnaître les caractères et l'imprimerie de Lambert . À l'égard de l'auteur, je ne puis le reconnaître , car personne que je sache n'a encore écrit en France de ce goût . Ce livre achèvera de me faire perdre la vue . Il me semble que Platon et Molière se soient réunis pour composer cet ouvrage . Je n'en ai encore lu que les deux tiers . J'attends le dénouement de la pièce avec grande impatience . On n'a jamais raisonné ni mieux ni plus plaisamment . Je soupçonne un nom qui commence par I... Dites-moi, je vous conjure, si je me trompe [...] »

1 Ed. Fausto Nicolini, Amici e corrrespondanti francesi dell'abate Galliani, 1954 . La source n'est pas spécifiée .

Voir : https://data.bnf.fr/fr/see_all_activities/12056443/page1

de belles fortifications, une belle église catholique, un temple protestant, une mosquée, une synagogue

... C'est ainsi que Voltaire concevait la construction d'une ville nouvelle . Il est loin de l'intolérance actuelle qui fait des levées de boucliers dès qu'il s'agit de bâtir un nouveau lieu de culte d'obédience minoritaire : musulmane ou juive . Résultat des courses : Israël contre l'Iran, Gaza, etc. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_guerres_d%27Isra%...

Sale temps pour les humains ! A ce propos, j'ai entendu une brave [sic] dame qui , à la vue des cratères de bombes sur les sites nucléaires iraniens s'est indignée en pensant aux dégâts écologiques possibles, en se fichant complètement de savoir s'il y a eu des victimes humaines : plantes, petites bêtes et insectes , soyez heureux, on pense à vous  . Entre son chien et son voisin elle sauvera plutôt son chien de l'incendie . Bravo !

 

 

 

« A François de Caire

Monsieur,

Supposez qu'il y ait jamais une ville de Versoix il sera bien flatteur pour elle que ce soit un de Caire qui en soit le premier citoyen 1. Son père en aura été le fondateur. Je voudrais de tout mon cœur m'y trouver sous vos ordres ; mais j'ai bien peur d'habiter le cimetière de Ferney avant que vous ayez posé la première pierre .

Je vous souhaite beaucoup d'argent de la part de M. l'abbé Terray 2; de belles fortifications, une belle église catholique, un temple protestant, une mosquée, une synagogue, et des couches très heureuses à madame de Caire . Vous verrez si vous voulez baptiser votre enfant, ou le faire circoncire ; la première opération est plus douce , mais l'autre a, dit-on , de meilleures suites .

Mme Denis joint ses souhaits aux miens.

On vient d'augmenter le bail des Postes de six cent mille livres ; ainsi probablement nous paierons plus cher les lettres qui ne sont pas contresignées .

On va vendre incessamment à l'enchère le cilice du sieur Billard, qui a fait une banqueroute de quatre millions, et qu'on espère voir pendre en place de Grève .

Mille respects à vous, monsieur, et à madame votre femme .

Le vieil ermite V. 

15è janvier 1770.»

1 François de Caire et son épouse Marie-Elisabeth de Lebé auront un fils le 27 janvier 1770 ; voir Archives de l'Etat de Genève, état civil Versoix, 3. p 101, contenant le certificat de baptême de Charles-Henry-Jules-François-Marie de Caire : http://familleducret.chez-alice.fr/per00107.htm

Vous êtes plus à portée que personne de certifier la vérité du fait

... Par exemple récent, voir : https://www.numerama.com/cyberguerre/1996181-on-est-dans-...

 

 

 

« A Jean-Charles Girod   Notaire

Procureur

à Gex

A Ferney 14è janvier 1770 1

M. le président De Brosses, monsieur, me mande par sa lettre du 4 janvier 2, que je fais décimer les arbres du bois de Tournay par la tête, et que je vends les têtes de ces arbres à un paysan de Ferney pour les couper .

Je vous prie instamment de vous joindre à moi pour découvrir le calomniateur aussi absurde que méchant qui a pu faire ce rapport infâme à M. le président De Brosses, afin qu'on le punisse comme il le mérite . Vous rendrez également justice à M. le président De Brosses et à moi . Vous êtes plus à portée que personne de certifier la vérité du fait, puisque vous avez vu en dernier lieu les bois de Ferney et de Tournay, et vous êtes parfaitement convaincu par vos yeux que j'ai fait ébrancher des arbres pour les cheminées de ma maison, et qu'il n'y en a pas un seul qu'on ait étêté .

Je suis parfaitement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

1 Original signé, d'abord daté du 15 ; éd. Émile Deberre, La Vie littéraire à Dijon au XVIIIè siècle, 1902.

2 Cette lettre n'est pas connue, mais on a conservé le rapport du garde Louis Jacquet pour le président De Brosses, relatif à une visite faite le 4 décembre 1769, dans laquelle Jacquet témoigne avoir vu que l'on avait ébranché « cent onze chênes de futaie, dont douze étaient couronnés » , et rencontré un chariot chargé de fascines de chênes tiré par quatre chevaux que l'on conduisait chez V*.