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29/04/2012

... est non-seulement un outrage fait à la vérité défigurée en plusieurs endroits, mais un manque de respect à notre nation

... Et il est juste, monsieur le futur ex-président de la France, qu'au vu des pièces disponibles, vous soyez interrogé et jugé comme le commun des mortels .

S, comme ça trompe !

Enormémént !!

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« A messieurs de l'ACADÉMIE FRANÇAISE.

Le 21 décembre [1755]

Messieurs, daignez recevoir mes très-humbles remerciements de la sensibilité publique 1 que vous avez témoignée sur le vol et la publication odieuse de mes manuscrits, et permettez-moi d'ajouter que cet abus, introduit depuis quelques années dans la librairie, doit vous intéresser personnellement; vos ouvrages, qui excitent plus d'empressement que les miens, ne seront pas exempts d'une pareille rapacité.
L'Histoire prétendue de la Guerre de 1741, qui parait sous mon nom, est non-seulement un outrage fait à la vérité défigurée en plusieurs endroits, mais un manque de respect à notre nation, dont la gloire qu'elle a acquise dans cette guerre méritait une histoire imprimée avec plus de soin. Mon véritable ouvrage, composé à Versailles sur les mémoires des ministres et des généraux, est, depuis plusieurs années, entre les mains de M. le comte d'Argenson, et n'en est pas sorti. Ce ministre sait à quel point l'histoire que j'ai écrite diffère de celle qu'on m'attribue. La mienne finit au traité d'Aix-la-Chapelle 2, et celle qu'on débite sous mon nom ne va que jusqu'à la bataille de Fontenoy 3. C'est un tissu informe de quelques-unes de mes minutes dérobées et imprimées par des hommes également ignorants. Les interpolations, les omissions, les méprises, les mensonges, y sont sans nombre. L'éditeur ne sait seulement pas le nom des personnes et des pays dont il parle, et, pour remplir les vides du manuscrit, il a copié, presque mot à mot, près de trente pages du Siècle de Louis XIV. Je ne puis mieux comparer cet avorton qu'à cette Histoire universelle que Jean Néaulme imprima sous mon nom il y a quelques années. Je sais que tous les gens de lettres de Paris ont marqué leur juste indignation de ces procédés. Je sais avec quel mépris et avec quelle horreur on a vu les notes dont un éditeur 4 a défiguré le Siècle de Louis XIV. Je dois m'adresser à vous, messieurs, dans ces occasions, avec d'autant plus de confiance que je n'ai travaillé, comme vous, que pour la gloire de ma patrie, et qu'elle serait flétrie par ces éditions indignes, si elle pouvait l'être.
Je ne vous parle point, messieurs, de je ne sais quel poëme entièrement défiguré 5, qui paraît aussi depuis peu. Ces œuvres de ténèbres ne méritent pas d'être relevées, et ce serait abuser des bontés dont vous m'honorez; je vous en demande la continuation.

Je suis avec un très-profond respect, etc. »



 

1 Voir la lettre de Voltaire à l'Académie française de novembre 1755 25/3/2012 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/03/25/lorsque-des-hommes-comme-vous-elevent-leurs-voix-pour-reprou.html

, et la réponse de M. Duclos : « DE M. DUCLOS, en qualité de secrétaire perpétuel de l'Académie Française
L'Académie est très-sensible aux chagrins que vous causent les éditions fautives et défigurées dont vous vous plaignez; c'est un malheur attaché à la célébrité. Ce qui doit vous consoler, monsieur, c'est de savoir que les lecteurs capables de sentir le mérite de vos écrits ne vous attribueront jamais les ouvrages que l'ignorance et la malice vous imputent, et que tous les honnêtes gens partagent votre peine. En vous rendant compte des sentiments de l'Académie, je vous prie d'être persuadé, etc.
DUCLOS, secrétaire. »

 

 

 

4 La Beaumelle.

 

5 La Pucelle d'Orléans dont circulent d'innombrables éditions frelatées .

 

Le Portugal est miné depuis longtemps. Reposons-nous à l'abri des Alpes

.... Est-ce ainsi que raisonnent ceux qui , très riches, trop riches et voulant les rester, vont, tel notre Johnny national, Tsonga, Monfils, et quelques autres , mettre en Suisse leurs pactoles à l'abri du fisc français ?

Bande de félés !

 

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Voltaire , lui, pensait, -à tort, malheureusement-, simplement être à l'abri des séismes .

Autres temps, autres centres d'intérêts ! ...


 

 

 

« A M. PICTET,

professeur en droit.

A Monrion, près Lausanne, 21 décembre [1755]

J'ai mille grâces à vous rendre, mon très-cher et très-aimable professeur, aussi bien qu'à Mme Pictet. Elle a écrit à Mme Denis une lettre charmante, et j'ai reçu de vous un billet très-savant. La science et les grâces sont dans votre famille. Le sieur Falconnet a fait à Paris la même remarque que vous. Le Portugal est miné depuis longtemps. Reposons-nous à l'abri des Alpes. Quand serai-je assez heureux pour être encore votre voisin et celui de Mme Pictet! Oserais-je vous prier de lui présenter mes tendres respects? Je n'oublierai jamais vos bontés ni les siennes. Je me mets aux pieds de Mme Pictet et de la belle Nanine 1, tout indigne que j'en suis.

 

V. »

 

1 Allusion à Charlotte Pictet, fille de Pierre .

 

26/04/2012

Je vous avertis seulement que ce temps-ci n'est pas propre à donner tant d'ouvrages à la fois....Il faut laisser au public le temps de se remettre en goût.

 ... Tant de réunions où le mensonge est encore et toujours d'actualité, avec des projets de réformettes législatives "trompe-couillons",  Mister Sarko . Etourdir un auditoire déjà acquis, enfantin ! mais  il faut laisser le grand public exprimer son goût/dégoût .


 D'un autre côté, l'orgueil d'un PPDA, candidat à l'élection à l'Académie française, ne m'étonne même plus . Il a très bien fait sa cour en invitant à son émission une belle brochette d'Immortels ; la ficelle est énorme ! où est son mérite à mettre en avant de possibles partisans en utilisant des heures d'antenne qui lui sont de surcroit grassement payées ? Mais le crime ne paye pas, il reste dans le monde des mortels, il peut continuer à avoir la grosse tête, c'est tout ce qu'il mérite :

http://www.laposte.net/thematique/actualites/france/article.jsp?idArticle=20120426173000-ppda-pas-encore-immortel&idAgg=actu_france

PPDA, dis adieu à l'habit vert !

Moi je sais qui l'a endossé depuis peu de jours au château de Voltaire !

 

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« A M. GABRIEL CRAMER

A Monrion, 21 décembre [1755]

L'Histoire de la Guerre de 1741, mon cher ami, est aussi défigurée, aussi falsifiée, aussi barbarement imprimée que la prétendue Histoire universelle de Jean Néaulme. Je vous envoie la copie de la lettre que j'adresse à l'Académie française 1; vous me ferez plaisir de la faire imprimer dans tous les journaux de Hollande.

Cet autre ouvrage, dont vous prétendez qu'on affole, est presque entièrement terminé. Je vais me remettre à l'Histoire générale; mais il faut auparavant que je remplisse la tâche que les encyclopédistes m'ont donnée. Après cela je vous donnerai quelques petits chapitres, quelques épiceries pour relever le goût de vos sauces.

Je n'ai point à Monrion le manuscrit de la Guerre de 1741; il faudra que j'aille le chercher aux Délices. Je vous avertis seulement que ce temps-ci n'est pas propre à donner tant d'ouvrages à la fois. Ces infâmes éditions subreptices, données coup sur coup, font grand tort à la véritable, que vous préparez. Il faut laisser au public le temps de se remettre en goût. C'est ce que j'écris très-fortement à Lambert.

Patientons la terre ne tremblera pas toujours; je ne serai pas toujours volé et barbouillé. Mme Denis vous remercie de votre souvenir. Mille tendres compliments à toute votre famille. »

 

Vous devez être fatigué, monsieur, d'éloges et de remerciements

... "D'éloges"  sûrement, les flatteurs ne manquent pas en ce bas monde .

... "De remerciements" , là ce ne sont plus des flatteurs mais des flagorneurs .

Ne dites pas, après ça, que je ne vous ai pas prévenu M. Hollande .


Trompette de la renommée, tu ne vas pas rester longtemps bien embouchée !

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« A M. le comte de TRESSAN

A Monrion, près de Lausanne, le 18 décembre 1755.

Vous devez être fatigué, monsieur, d'éloges et de remerciements, ayez pourtant la bonté de recevoir les miens. On vous en présentera de plus flatteurs, mais non de plus sincères. M. de Châteauvieux a eu la bonté de me communiquer de votre part votre discours 1, digne en tout du roi et de la cérémonie qui en sont l'objet. Il a suspendu les douleurs que les maladies me font éprouver, mais il augmente celle que je ressentirai toujours de n'avoir pu être témoin de tout ce que le roi de Pologne et vous, monsieur, faites pour la gloire de la Lorraine. Si mon état me laissait assez de force pour venir prendre les eaux de Plombières l'été prochain, je passerais exprès par Toul pour venir vous renouveler l'estime infinie et le tendre attachement que je conserverai toute ma vie pour vous. Pardonnez à un pauvre malade qui ne peut vous écrire de sa main.
J'ai l'honneur d'être avec une reconnaissance inexprimable, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

V. »

 

1 Discours prononcé (à Nancy) en présence de Sa Majesté polonaise, Stanislas ler, dit le Bienfaisant, le 26 novembre 1755, jour de la dédicace de la place et de la statue de Sa Majesté très-chrétienne Louis XV, dit le Bien-Aimé; 1755, in-4o.

Voir : http://www.stanislasurbietorbi.com/stanislas/stanislas-jour-inauguration-1755.htm

et :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Place_Stanislas

 

25/04/2012

les rois ne savent jamais le compte de leurs hommes

... Les présidents non plus !

Nicht wahr Nico ?

Et pourtant ce ne sont pas les humains qui manquent  ...

 

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« A M. Jean-Robert TRONCHIN, de LYON

Monrion, 17 décembre 1755.

Les cent mille hommes péris à Lisbonne sont déjà réduits à vingt-cinq mille. Ils le seront bientôt à dix ou douze. Il n'y a que les négociants qui connaissent leurs pertes au juste, parce qu'ils savent le compte de leurs effets et les rois ne savent jamais le compte de leurs hommes. Je suis bien étonné de la perte de vingt millions vers Orange et Arles. Tout le pays ne vaut pas cela, mais on exagère toutes les pertes. Que dites-vous du départ du grand docteur Tronchin ? 1 Il m'est venu voir, et ne m'a pas dit où il allait. Je crois l'avoir deviné. Je crois avoir deviné aussi qu'on se moque du révérend jésuite Saci ou Sassi, tout Polonais qu'il est. Messieurs de Cadix se moquent encore plus de moi.2 »

 

 

 

 

2 V* va essuyer de grosses pertes sur la Compagnie de Cadix .

 

Je crois que les cent bouteilles de vin de Bourgogne que vous voulez bien m'envoyer valent mieux que la casse et la manne du docteur Tronchin

 

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A votre santé !

 

 

 

« A M. le conseiller LE BAULT 1

A Monrion, près de Lausanne, 16 décembre 1755.

Monsieur, vos bontés augmentent le regret que j'aurai toujours de n'avoir pas pu assez profiter de votre séjour à Genève, et d'avoir été privé, par ma mauvaise santé, du plaisir de vous faire ma cour, aussi bien qu'à Mme Le Bault. Je crois que les cent bouteilles de vin de Bourgogne que vous voulez bien m'envoyer valent mieux que la casse et la manne du docteur Tronchin.
J'avais prié, en effet, le Tronchin qui n'est que conseiller d'État, et point médecin, de m'accorder sa protection auprès de vous. Je vois, monsieur, qu'il a réussi , je vous en remercie de tout mon cœur. Je voudrais bien que votre bon vin me donnât assez de force pour venir en Bourgogne, je l'avais déjà promis à monsieur le premier président 2 et à M. le président de Ruffey; vous y ajoutez un nouveau motif.
J'ai l'honneur d'être avec bien du respect, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur,

VOLTAIRE »


1 Lettres de Voltaire d M. le conseiller Le Bault, publiées par M. Ch. de Mandat-Grancey; Paris, librairie académique Didier et Cie, 1868.

Le Bault (Antoine-Jean-Gabriel), reçu conseiller au parlement de Bourgogne le 28 avril 1778, fut nommé président à bonnet en 1771. Il était de l'Académie de Dijon en 1767. Ses relations avec Voltaire paraissent dater de 1755.

2   Claude-Philippe Fyot de La Marche, à qui sont adressées les cinq premières lettres de la Correspondance générale de V*.

 

pour n'avoir pas imprimé au plus vite le sermon qui désarmera la vengeance divine, et après lequel il n'y aura jamais de tremblement de terre

 

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« A MM. les frères CRAMER 1

A Monrion, près de Lausanne, 16 décembre 1755.

Vous êtes, messieurs, trop bons chrétiens, et vous avez malheureusement trop de part à l'aventure de Lisbonne pour n'avoir pas imprimé au plus vite le sermon qui désarmera la vengeance divine, et après lequel il n'y aura jamais de tremblement de terre. Je me flatte que vous aurez eu la bonté d'envoyer les premiers exemplaires au prédicateur; je vous prie de vouloir bien m'en donner avis, afin que je puisse me vanter à lui d'avoir coopéré à cette œuvre pieuse.

S'il vous manque encore quelque chapitre profane pour compléter certains mélanges, vous n'avez qu'à écrire à un profane, à Monrion, et il sera votre manufacturier.

Mes obéissances à Mmes Cramer et à M. de Courbone. J'embrasse tendrement les deux frères 2.

V. »

1 Six Lettres inédites de Voltaire, broch. in-8° (sans lieu ni date) de M. CIaude Perroud.

2 Le cachet de cette lettre est de cire rouge, avec armoiries. La dernière ligne seule semble être de la main de Voltaire.

Frères Cramer : http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/desslate/dico0314.htm