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03/03/2023

Méprisez ces sottises , laissez-vous calomnier, laissez-nous en rire 

... Mister président ! Et puis parlez et expliquez-vous, expliquez-nous !

Les Français grandes gueules aiment à jouer les vexés, les brimés;, les incompris par le pouvoir, pour justifier leurs actions destructrices et imbéciles , casseurs dans l'âme, Caliméro chroniques, faut-qu'on-y-a-qu'à indécrottables .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

29 juillet [1767]

Mon divin ange, vos Scythes de Lyon 1 sont prêts . J'y ai fait tout ce que j'ai pu. Je pense que Les Illinois ayant voulu imiter les Scythes dans le cinquième acte 2, il sera bon de ne les jouer qu'une seule fois avant Fontainebleau, deux fois tout au plus.

Vous avez peut-être vu la nouvelle édition du Coger, régent au collége Mazarin, contre Bélisaire. Pourquoi me fourre-t-il là? pourquoi une si étrange calomnie ? est-il permis de prostituer ainsi le nom du roi? Et cela s'imprime avec permission ! et on me dit « Méprisez ces sottises , laissez-vous calomnier, laissez-nous en rire ». Quant à La Beaumelle, qui est de la clique de Fréron, les avoyers de Berne, plus essentiellement outragés que moi dans les ouvrages de ce misérable, viennent de s'en plaindre à M. le duc de Choiseul . Si j'étais souverain à Berne, je ne me plaindrais pas.

Mon cher ange, mettez-moi aux pieds de mes deux protecteurs, et soyez le troisième.

V. »

1 Ces deux mots sont ajoutés par V* au-dessus de la ligne .

2 Edmé Louis Billardon de Sauvigny , auteur d'Hirza ou Les Illinois,[https://books.google.fr/books?id=kqOIygAACAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

] a pour sa part accusé V* d'avoir imité sa pièce . En fait il s'agit très probablement d'une rencontre ; voir lettre du 16 mai 1767 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/12/02/nul-monarque-avant-moi-sur-le-trone-affermi-n-a-quitte-ses-e-6415043.html

02/03/2023

Voilà d'étranges gens, et la religion est une belle chose...espérons en la justice de Dieu sur toute cette abominable racaille

... Pour toutes les femmes et hommes brimés au nom d'un dieu né dans l'esprit d'hommes infiniment minables et coupables .

Voltaire, j'aime ton humour .

 

 

« A Jean-François-René Tabareau

27 juillet 1767.

Il a été avéré, mon cher monsieur, que c'est La Beaumelle qui me fit écrire la lettre anonyme dont je me plaignis il y a trois mois. M. le comte de Saint-Florentin l'a fait avertir qu'on le remettrait dans un cul de basse-fosse s'il continuait ce manège 1. Il est bien triste pour moi que cette aventure m'ait privé du bonheur de m'approcher de vous.

Voici le troisième chant de la très ridicule Guerre de Genève . Je crois qu'on m'a volé le second. Un misérable capucin, très digne, s'étant échappé de son couvent en Savoie, et s'étant réfugié chez moi, m'a volé, au bout de deux ans, des manuscrits, de l'argent et des bijoux. Son nom est Bastian ; il s'appelait chez moi Ricard. Il porte encore un habit rouge que je lui ai donné. Il est à Lyon depuis quelques jours; c'est lui probablement qui a fait courir ce second chant. Il faut l'abandonner à la vengeance de saint François d'Assise.

Savez-vous que le roi d'Espagne a mandé au roi de France que les jésuites avaient fait un complot contre la famille royale? Voilà d'étranges gens, et la religion est une belle chose . On m'a mandé, des frontières d'Espagne, il y a longtemps, que les jésuites n'étaient pas les seuls moines coupables. Il ont été jusqu'à présent les seuls punis; espérons en la justice de Dieu sur toute cette abominable racaille.

Ne pourriez-vous point, monsieur, vous faire informer secrètement s'il n'y a point quelque négociant protestant à Beaujeu, ou même quelque prédicant secret? S'il y en a un à Lyon, comment s'appelle-t-il? comment pourrais-je parvenir à avoir une liste des négociants languedochiens protestants qui sont à Lyon? à qui pourrais-je m'adresser?

Le prétendu Pierre III 2 commence à faire du bruit dans le monde, mais il n'en fera pas longtemps; il ressemblera aux ouvrages nouveaux. On rapporte lundi l'affaire des Sirven.

Votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

1 Voyez lettre 6928 du 4 juillet à Damilaville : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

; mais cette lettre n'a pas un mois de date . Voltaire veut peut-être parler de la pièce que nous avons mise tome XXVI, page 191 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/201

Il est aussi peu « avéré » que cette lettre anonyme fût de La Beaumelle qu'il l'est qu'il eût jamais été question de « cul-de-basse-fosse » pour lui ; voir lettre du 22 juillet 1767 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/03/17/qu-il-y-a-une-difference-immense-entre-les-sentiments-des-so-6433691.html

Il est , hélas, tout à fait dans la manière de V* de répandre une rumeur, même fausse, dans toute la France pour en faire une vérité universellement reconnue .

2 Il ne s'agit pas encore d'Emelyan Ivanovitch Pougatchev, mais de l'un de ses prédécesseurs .

Plusieurs imposteurs ont pris le nom de Pierre III le seul célèbre est Pugatschef, qui fut mis à mort en 1775; voyez les lettres de Catherine à Voltaire des 22 octobre-2 novembre 1774, et du 29 décembre 1774-9 janvier 1775.

01/03/2023

Je vois avec bien du plaisir combien vous êtes utile à la France, et je suis pénétré de la reconnaissance que je vous dois

... Ce serait magnifique et pour tout dire extraordinaire, -mais justifié-, si le président Macron déclarait cela à Mme Borne qui a mené la lutte pour la réforme de la loi sur les retraites . On attend ses dires ...https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/social/ret...

 

 

« A François-Thomas Moreau, seigneur de La Rochette 1

Au château de Ferney, 27 juillet 1767 2

Je vous remercie, monsieur, de toutes vos bontés; j'ai pris aussi la liberté d'adresser mes remerciements à monsieur le contrôleur général.

Les platanes dont vous me parlez ne réussissent pas mal dans nos cantons . Je planterais volontiers cinquante érables et cinquante platanes; mais je ne veux pas abuser de vos offres obligeantes. Je tâcherai de préparer si bien la terre que, malgré les fortes gelées auxquelles nous sommes exposés dès le mois de novembre, j'espère donner une bonne éducation aux enfants que voulez bien me confier. Je vois avec bien du plaisir combien vous êtes utile à la France, et je suis pénétré de la reconnaissance que je vous dois. C'est avec ces sentiments que j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »

2 Copie tardive ; édition Nicolas-Louis François de Neufchâteau, dans la « Correspondance de Voltaire avec feu M.  Moreau de La Rochette, inspecteur général des pépinières de France », Mémoires d'agriculture […] publiés par la Société d'agriculture du département de la Seine, An X (1801-1802). La copie étant faite sur l'édition, c'est cette dernière qui a été suivie .