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14/12/2009

Je souhaite passionnément que les parlements puissent avoir le crédit de soutenir dans ce moment-ci les lois, la nation, et la vérité contre les prêtres

http://www.youtube.com/watch?v=3NjTYe_dBlg&feature=re...

 

http://www.youtube.com/watch?v=0ObXmnpGW9M&feature=re...

 

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Volti a des soucis avec ses voisins genevois et il a déjà appliqué le fameux :"on se téléphone et on fait une bonne bouffe" pour que les estomacs s'échauffent et le esprits se refroidissent .

Un peu en vain, semble-t-il !

Et pourtant, connaissant les Suisses (quelques uns ) et les Genevois (non , ce n'est pas une erreur de ma part ! on est d'abord de son canton, puis, si affinité de la confédération ! ), je peux vous assurer qu'ils sont, encore de nos jours, lents à la détente et longs à arrêter .

Grands coupeurs de cheveux en quatre (dans le sens de l'épaisseur évidemment, pays de la micro-mécanique oblige ! ), si vous voulez le fond de ma pensée ...

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

et

à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

14 décembre 1765

 

                            Mes anges, vous n’allez point à Fontainebleau, vous êtes fort sages ; ce séjour doit être fort malsain, et vous y seriez trop mal à votre aise. J’ai peur que la cour n’y reste tout l’hiver. J’ai peur aussi que vous n’ayez pas de grands plaisirs à Paris ; la maladie de M. le Dauphin doit porter partout la tristesse. Cependant, voilà une comédie de Sedaine qui réussit et qui vous amuse [ Le Philosophe sans le savoir, joué à partir du 2 décembre, mais la Comédie fermera  du 17 décembre au 11 janvier ].Celle de Genève ne finira pas de sitôt [« tracasseries » de Genève et « plan de pacification »de V*, oct . et nov . 1765 ; V* demandait le 25 nov. De « montrer à deux avocats de Paris (ces documents), afin de savoir si (il) ne répugne en rien au droit public et au droit des gens ».]; je crois, entre nous, que le Conseil s’est trop flatté que M. le duc de Praslin lui donnerai raison en tout. Cette espérance l’a rendu plus difficile, et les citoyens en sont plus obstinés. J’ai préparé quelques voies d’accommodement sur deux articles [le 12 février, il présentera le point « important » sur lequel doit porter la médiation de l’envoyé français Beauteville : « il s’agit des bornes qu’on doit mettre au droit que les citoyens de Genève réclament de faire assembler le Conseil général, soit pour interpréter des lois obscures, soit pour maintenir des lois enfreintes » ; « il faut savoir si le  Petit Conseil est en droit de rejeter quand il lui plait toutes les représentations des citoyens sur ces deux objets ; c’est ce qu’on appelle le droit négatif. »], mais le dernier surtout sera très épineux et demandera toute la sagacité de M. Hennin. Je lui remettrai mon mémoire, et la consultation de votre avocat ; cet avocat me parait un homme de grand sens, et d’un esprit plein de ressources. Si vous jugez à propos, mes divins anges, de me faire connaitre à lui, et de lui dire combien je l’estime, vous me rendrez une exacte justice.

 

                            Je ne chercherai point à faire valoir mes petits services, ni auprès des magistrats, ni auprès des citoyens ; c’est assez pour moi de les avoir fait diner ensemble à deux lieues de Genève, il faut  que M. Hennin fasse le reste, et qu’il en ait tout l’honneur [le 17 décembre, il écrira pour inviter  le nouveau résident Hennin, à Ferney, et lui remettre « un mémoire de deux avocats de Paris », à savoir le sien relu, et ajoutant :  « vous verrez que l’ordre des avocats en sait moins que vous »]. Tout ce que je désire c’est que M. le duc de Praslin me regarde comme un petit anti-Jean-Jacques [ V* écrit qu’il « jette de l’eau sur les charbons ardents que (Rousseau) avait répandus dans Genève ». Les « querelles se sont élevées en partie à l’occasion du sieur Jean-Jacques Rousseau » et de l’accusation –c-à-d. « calomnie »- lancée contre V* d’avoir fait condamner Rousseau et ses livres par le Conseil.], et comme un homme qui n’est pas venu apporter le glaive, mais la paix [contraire de ce que dit l’évangile de Matthieu].Cela est un peu contre la maxime de l’Evangile, cependant cela est fort chrétien.

 

                            Vous ne sauriez croire, mes divins anges, à quel point je suis pénétré de toutes vos bontés ; vous me permettez de vous faire part de mes idées, vous avez daigné vous intéresser à mon petit mémoire sur Genève, vous me ménagez la bienveillance de M. le duc de Praslin, vous avez la patience d’attendre que le petit ex-jésuite travaille à son ouvrage [Octave ou La Triumvirat], enfin, votre indulgence me transporte. Je souhaite passionnément que les parlements puissent avoir le crédit de soutenir dans ce moment-ci les lois, la nation, et la vérité contre les prêtres ; ils ont eu des torts, sans doute, mais il ne faut pas punir la France entière de leurs fautes [« On a, ce me semble, trop fatigué le roi et le ministère par des expressions pleines d’aigreur. On a hasardé de perdre jusqu’aux libertés de l’Eglise anglicane dont tous les parlements ont toujours été si justement et si invariablement les défenseurs . Cela fait de la peine à un pauvre historien qui aime sa patrie… »].  Vive l’impératrice de Russie ! Vive Catherine qui a réduit tout son clergé à ne vivre que de ses gages, et à ne pouvoir nuire !

 

                            Toute ma petite famille baise les ailes de mes anges comme moi-même.

 

                            V. »

 

 

 

 

Pour ceux qui ont eu l'occasion d'entendre ces bons vieux enregistrements sur bande magnétique avec une prise de son monopiste avec microphone au charbon . Il n'en reste pas moins que Bach s'en sort toujours bien sous les doigts de Benedetti-Michelangeli (1949 )

http://www.youtube.com/watch?v=BRhiphWE8fw&feature=re...

 

 

23/08/2009

je me livre à vous en liberté au plaisir de voir réussir ce que vous avez approuvé

Il est toujours dit qu'il faut adopter une ligne de conduite et que d'autre part il ne faut pas franchir la bande blanche , je vous laisse apprécier celle -ci :

 http://www.youtube.com/watch?v=k8gvO4_T4mE&feature=re...

Je suis un fan de la Linéa , vous comprenez évidemment pourquoi : humour et qualité poêtique ; vous aussi grapillez ces gentils ou grinçants moments ... Merci Oswaldo Canandoli !

Episode 1 :découverte de cet oiseau rare génial : http://www.youtube.com/watch?v=skb2gKR7rOk&eurl=http%...

 

See you later, disais-je ce matin de bonne heure (euh ! n'exagère pas James ! il était déjà 9h passées...)

 Here I am ! Now ...

 

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« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville,

Conseiller au parlement,

rue de l’Écureuil à Rouen

et

à Jean-Baptiste-Nicolas Formont

 

 

 

                            Mes chers et aimables critiques, je voudrais que vous puissiez être témoins du succès de Zaïre, vous verriez que vos avis ne m’ont pas été inutiles et qu’il y en a peu dont je n’aie profité. Souffrez, mon cher Cideville, que je me livre à vous en liberté au plaisir de voir réussir ce que vous avez approuvé. Ma satisfaction s’augmente en vous la communiquant. Jamais pièce ne fut si bien jouée que Zaïre à la quatrième représentation [première le 13 août : succès « prodigieux », mais Formont a noté des négligences dans cette pièce écrite en 22 jours ; V* fit des corrections qu’il put faire admettre à l’acteur Dufresne ; la 4ème représentation et les six suivantes firent salle comble et Zaïre sera reprise en novembre]. Je vous souhaitais bien là. Vous auriez vu que le public ne hait pas votre ami. Je parus dans une loge et tout le parterre me battit des mains. Je rougissais, je me cachais, mais je serais un fripon si je ne vous avouais pas que j’étais sensiblement touché. Il est doux de n’être pas honni dans son pays. Je suis sûr que vous m’en aimerez davantage.

 

 

                            Mais, Messieurs, renvoyez moi donc Eriphyle dont je ne peux me passer et qu’on va jouer à Fontainebleau [Eriphyle ne sera jamais jouée à la cour]. Mon Dieu ce que c’est que de choisir un sujet intéressant ! Eriphyle est bien mieux écrite que Zaïre mais tous les ornements, tout l’esprit et toute la force de la poésie ne valent pas à ce qu’on dit un trait de sentiment. Renvoyez-moi cependant mon paquet par le coche. J’en ai un besoin extrême. J’en ai encore plus de vos avis. Adieu mes chers Cideville et Formont.

 

Quod si me tragicis vatibus inseres,

Sublimi feriam sidera vertice.

[Si tu me donnes une place parmi les tragiques inspirés,

je frapperai là-haut de ma tête les astres.]

 

                            Je vous demande en grâce de passer chez Jore, et de vouloir bien le presser de m’envoyer les exemplaires de l’édition de Hollande [l’édition Ledet des ses Œuvres complètes, dont il disait à Formont le 10 juillet : « Je n’ai pu me dispenser de fournir quelques corrections et quelques changements au libraire qui avait déjà mes ouvrages et qui les imprimait sur des copies défectueuses qui étaient entre ses mains. Mais ne sachant pas précisément quelles pièces fugitives il avait de moi, je n’ai pu les corriger toutes. Non seulement je ne réponds point de l’édition, mais j’empêcherai qu’elle n’entre en France. Nous en aurons bientôt une corrigée avec plus de soin… »] .

 

 

                            Adieu, je vous embrasse bien tendrement.

 

 

                            V.

                            23 août 1732. »

 

 De même que Volti heureux du son succès, je suis assez satisfait de mes visites de ce jour, et requinqué je me dédicace ceci (d'abord pour le titre, -immense autosatisfaction direz-vous, à juste titre-, justement !!) : http://www.youtube.com/watch?v=wFb7lJ38cXw&feature=re...