03/01/2009
un gras ingrat, un maigre bon mec !
« A Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental
Ma foi, Madame, vous venez trop tard .[ on lui recommandait de ne pas continuer à écrire à Choiseul qui a été disgracié le 24 décembre 1770 ]. J’aurai cru devoir au moins un petit mot de respect et d’attachement ; je l’ai donné, et je crois qu’on le trouvera fort bon. On n’a jamais commandé l’ingratitude [ il est reconnaissant de l’établissement de Mlle Corneille, des franchises de ses terres, de l’aide apportée à ses protégés ]; je suis hors de ligne, et la voix d’un pauvre mourant ne peut faire ombre à personne.
http://www.ambafrance-at.org/spip.php?article2334&id_...
Je supplie instamment monsieur d’Argental de vouloir bien me renvoyer les cinq anti-Crébillon [ 5 actes de sa pièce Les Pélopides en opposition à l’Atrée et Thyeste de Crébillon ].
Je parle de votre montre tous les jours, et j’espère bientôt vous l’envoyer. Il n’y aura rien à y refaire ; ce n’est pas comme l’œuvre des onze jours [ sa tragédie ], aussi y en a-ton mis davantage. Ma pauvre colonie ne se trouvera pas bien de cette affaire-ci [ disgrâce de Choiseul]. Tous les malheurs m’arrivent à la fois. J’avais recommandé mes fabriques à M. le cardinal de Bernis, il n’en a tenu compte ; je me suis mis en colère contre lui ; il s’est moqué de ma colère . Vous ne me parlez point de lui, Madame, c’est peut-être parce qu’on en parle beaucoup [ pour lui accorder un ministère ].
Renvoyez-moi toujours mes cinq actes si vous voulez en avoir cinq autres.
Mille tendres respects mes anges.
V.
3 janvier 1771 »
On pourra dire ce qu’on veut de Voltaire, mais pas qu’il était ingrat . Qu’on se le dise haut et fort (sic) !
17:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, choiseul, montre, cardinal, ingratitude
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