01/10/2009
Nous sommes tous devenus ici poètes et musiciens sans pourtant être devenus bizarres.
Amis du rock, n'oubliez pas Eddie Cochran dans vos prières !
http://www.youtube.com/watch?v=CJn984u4hos
Pourquoi lui ?
Pourquoi ici et maintenant ?
Parce qu'en ce moment je retrouve des émois dignes de mes jeunes années !
Ce morceau, je suis encore capable de l'écouter ne boucle , ça déménage et j'aime ça .
Je ne sais toujours pas danser le rock 'n roll (quoique, si on se réfère à l'origine de ce terme, dans ce sens là, je sais le faire ! Allez vous renseigner seuls, je ne veux pas d'ennuis avec la censure !
Ici , notre "ministre des niaiseries" fait un rapport de ce qui l'occupa une partie de sa vie : amuser, s'amuser, se moquer , courtiser .
Se moquer, oui mais notre roturier va sentir le poids de la vengeance d'un noble ( Rohan-Chabot) , ou plutôt d'un ig-noble : six mois après, environ, il part en exil pour deux ans et demi en Angleterre et s'y adaptera remarquablement.
« A Marie-Anne de Bourbon, appelée Mademoiselle de Clermont
Les citoyens de Bélébat [château mis à la disposition de Mme de Prie, favorite du duc de Bourbon, près de Fontainebleau] ne peuvent vous rendre compte que de leurs divertissements et de leurs fêtes. Ils n’ont d’affaires que celles de leurs plaisirs, bien différents en cela de monsieur votre frère ainé [Louis-Henri de Bourbon , premier ministre] qui ne travaille tout le jour que pour le bonheur des autres. Nous sommes tous devenus ici poètes et musiciens sans pourtant être devenus bizarres. Nous avons ici de fondation un grand homme qui excelle en ces deux genres : c’est le curé du village de Courdimanche. Ce bonhomme a la tête tournée de vers et de musique, et on le prendrait volontiers pour l’aumônier du cocher de M. de Vertamon [Le « cocher de M. de Vertamon » = Estienne, compositeur de chansons populaires .] . Nous le couronnâmes hier poète en cérémonie dans le château de Bélébat. Et nous nous flattons que le bruit de cette fête magnifique excitera partout l’émulation et ranimera les beaux arts en France.
On avait illuminé la grande salle de Bélébat au bout de laquelle on avait dressé un trône sur une table de lansquenet, au-dessus du trône pendait à une ficelle imperceptible une grande couronne de laurier où était enfermée une petite lanterne allumée qui donnait à la couronne un éclat singulier. M. le comte de Clermont et tous les citoyens de Bélébat étaient rangés sur des tabourets, ils avaient tous des branches de laurier à la main, de belles moustaches faites avec du charbon, un bonnet de papier sur la tête fait en forme de pain de sucre et sur chaque bonnet on lisait en grosses lettres le nom des plus grands poètes de l’Antiquité. Ceux qui faisaient les fonctions de grands-maitres des cérémonies avaient une couronne de laurier sur la tête, un bâton à la main et étaient décorés d’un tapis vert qui leur servait de mante.
Tout était disposé et le curé étant arrivé dans une calèche à six chevaux qu’on avait envoyée au-devant de lui, il fut conduit à son trône ; dès qu’il fut assis l’orateur lui prononça à genoux une harangue dans le style de l’Académie, pleine de louanges, d’antithèses et de mots nouveaux. Le curé reçut tous ces éloges avec l’air d’un homme qui sent bien qu’il en mérite d’avantage, car tout le monde n’est pas de l’humeur de notre reine qui hait les louanges autant qu’elle les mérite. Après la harangue, on exécuta le concert dont on vous envoie les paroles, les chœurs allèrent à merveille et la cérémonie finit par une grande pièce de vers pompeux à laquelle ni les assistants ni le curé ni l’auteur n’entendirent rien. Il faudrait avoir été témoin de cette fête pour en bien sentir l’agrément. Les projets et les préparatifs de ces divertissements sont toujours agréables, l’exécution rarement bonne, et le récit souvent ennuyeux.
Ainsi dans les plaisirs d’une vie innocente
Nous attendons [tous] l’heureux jour
Où nous reverrons le séjour
De cette reine aimable et bienfaisante
L’objet de nos respects, l’objet de notre amour
Le plaisir de vivre à sa cour
Vaut la fête la plus brillante.
Le curé de Courdimanche parut élevé sur un trône dressé sur une table de pharaon qui servait d’estrade, tous les habitants de Courdimanche vinrent en cérémonie le haranguer. M. …[sur la copie on indique dans la marge qu’il s’agit du président Hénault] portait la parole, la harangue finie la cérémonie commença ainsi. [la copie conservée à la B.N. donne à la suite de la lettre le texte du divertissement proprement dit – ballet intitulé La Fête à Bélébat – dont V* composa certainement quelques couplets, et qui figure dans se Œuvres. »]
Voltaire
Octobre – novembre 1725. »
Comme je ne touche plus terre depuis quelques jours, je suppose que les paysans font encore la grève du lait (un de mes cousins, concerné par le problème, a des vaches conciliantes qui font solidairement la grève : en termes techniques elles sont "agouttées", en attendant qu'elles vêlent ) : je leur dédie ceci (aux vaches d'abord, à leurs propriétaires ensuite ) :
Milk cow blues : http://www.youtube.com/watch?v=WKxG-6qmW6U&NR=1
Avec ça, on aura directement beurre et yaourts si ces braves bêtes arrivent à suivre le rythme.
S'ils manquent de monde à leurs manif qu'ils chantent : C'mon everybody !
http://www.youtube.com/watch?v=lyU5bsfRdpE&feature=re...
les CRS ne pourront pas sévir, ils rejoindront les rangs des manifestants, j'en suis sûr !
21:20 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Chiche ! Mister James que je te/vous apprends le rock 'n roll ?
Prends des vitamines car ça va déménager !!! :))
Prêt ?
Je nous vois très bien danser dans le salon de Monsieur de Voltaire : Il y a de la place et pas de voisins en dessous !
La Gazette Voltairienne titrera le lendemain : "Nuit de folie au château" : deux arrestations en flagrant délit."
:)))))))
Écrit par : lovevoltaire | 01/10/2009
chère love je ne demande pas mieux, quoique vous ne sachiez pas la difficulté de la tâche ; en tout cas pour le rock.
Pour une danse de salon, je suis d'accord, nuit de folie , encore plus . Pour les menottes , je ne veux que les vôtres ....
Jo Dalton, alias james
Écrit par : james | 03/10/2009
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