18/04/2010
un sermon de carême qui m’a paru n’être pas indigne d’entrer dans le sottisier de Monseigneur
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
Mon héros m’a reproché quelquefois de trop respecter ses plaisirs et ses occupations, et de ne lui envoyer jamais les petits ouvrages de province qui pouvaient me tomber sous la main. Voici un sermon de carême [La Bégueule, conte moral (1772)] qui m’a paru n’être pas indigne d’entrer dans le sottisier de Monseigneur. J’ai pensé même qu’il pourrait vers la Quasimodo engager M. l’abbé de Voisenon, ci-devant grand vicaire de Boulogne, à faire de ce sermon un opéra-comique [le 20 avril, V* écrit à Voisenon pour lui faire cette proposition ; en fait, Favart s’en inspirera dans La Belle Arsène], afin que la morale soit annoncée dans toutes les assemblées de la nation. C’est à mon héros à dire s’il y a jamais eu de bégueule dans le goût de celle dont il est ici question. S’il en a trouvé, il les a bien vite corrigées sans être charbonnier [comme le personnage du conte]. Je me mets aux pieds de mon héros, du fond des antres des Alpes où j’achève ma vie en le respectant autant que je l’aime.
V.
18è avril 1771, à Ferney. »
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