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06/05/2010

dès lors il devint ingrat : cela est dans la règle





« A Ponce-Denis Ecouchard Le Brun

A Ferney 6 [mai 1761]



Mon cher correspondant saura que le lieutenant de police [Sartines ; pour les « calomnies » : cf. lettres à Dumolard-Bert du 15 janvier, Damilaville et Thiriot du 18 février et d’Argental du 2 février 1761] envoya ordre à ce nommé Fréron, il y a un mois, de venir chez lui, et qu’il lava sa tête d’âne au sujet de Mlle Corneille. C’est à Mme Sauvigny [femme de Louis-Jean Berthier de Sauvigny, intendant de la généralité de Paris] que nous en avons l’obligation. Je croyais que Monsieur Le Brun en était instruit.

J’attends L’Ane littéraire [ou les Aneries de Me Aliboron dit Fr… dont la publication bimensuelle par Le Brun avait été annoncée ; parution de deux numéros semble-t-il] avec bien de l’impatience.

Les Anecdotes sur Fréron sont du sieur La Harpe, [imprimées par V* ; depuis août 1760, il fait rassembler -par Thiriot- et rassemble des documents ; deux petits tirages en 1761 par les Cramer ; Le Brun reçut onze exemplaires le 6 février et d’autres de la seconde édition, par la voie de Damilaville, le 6 avril. Seulement en 1770, on aura l’édition destinée au grand public.] jadis associé et friponné par lui. Thiriot m’a envoyé ces anecdotes écrites de la main de La Harpe.

Voici quelques exemplaires qui me restent. On m’assure que tous les faits sont vrais.

Le d’Arnaud dont vous me parlez, Monsieur, a été nourri et pensionné par moi à Paris, pendant trois ans. C’était l’abbé Moussinot, chanoine de Saint Merri, qui payait la rente-pension que je lui faisais. Je le fis aller à la cour du roi de Prusse [cf. lettres du 28 novembre 1750 à d‘Argental, 10 février 1751 à Darget, 20 février à la comtesse de Bentinck]; dès lors il devint ingrat : cela est dans la règle.

Je suis fâché que l’avocat de Mlle Clairon ait fait un plat livre, plus fâché qu’on l’ait brûlé, et plus fâché encore que notre siècle soit si ridicule.

Mille tendres amitiés.

V. »

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