Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/01/2013

Je n'en suis pas moins persuadé que le commerce est l'âme d'un État

... Sans état d'âme ! Dame oui !!

Commerce équitable ?

 

commerce_equitable.jpg

http://ledaoen.over-blog.com/article-35641607.html


Le corps est formé des paysans et des ouvriers, de ceux qui les soignent, de ceux qui les protègent, de ceux qui leur montrent de belles choses . Ni plus, ni moins, je crois .

 

 

 

« A M. Nicolas-Claude THIERIOT.

Au Chêne, 26 octobre [1757].

Je vous envoie, mon cher ami, la réponse que je devais à M. Déguerti 1, elle a traîné quelques jours sur mon bureau. Si vous le voyez, je vous prie de lui dire combien je suis satisfait de son ouvrage et reconnaissant de son présent. J'aime le commerce pour le bien public, car, pour le mien, je ne devrais pas trop l'aimer. Je m'étais avisé, il y a quelques années, de mettre une partie de mon avoir entre les mains des commerçants de Cadix. Je trouvais qu'il était beau de recevoir des lettres de la Vera-Cruz et de Lima. Messieurs de Gades 2 et des Colonnes d'Hercule peuvent y avoir gagné et j'y ai beaucoup perdu. Je n'en suis pas moins persuadé que le commerce est l'âme d'un État. C'est ainsi que j'aime les beaux-arts et que je les crois toujours utiles, malgré tout le mal que l'envie attachée aux arts m'a pu faire. Dites-moi, je vous prie, à propos de ces arts que tant de coquins déshonorent, s'il est vrai que le misérable La Beaumelle soit sorti 3 de sa Bastille en même temps que votre archevêque est revenu de Conflans, et l'abbé Chauvelin de son exil. Puisque le roi est en train de donner la paix à ses sujets, j'espère qu'il la donnera à l'Europe. Si, dans les circonstances présentes, il en est le pacificateur, il jouera un plus beau rôle que Louis XIV.
Vous ne m'avez point parlé de Mme de Sandwich; ne vous a-t-elle pas laissé par son testament quelque marque de son souvenir ? Qu'est devenu le diamant que vous avait laissé cette pauvre
Mme de La Popelinière? Êtes-vous encore puni de vous être attaché à elle?

 

26 octobre [1757] à Lausanne aux Chênes
Je n'ai rien reçu encore de Pétersbourg pendent opera interrupta, minaeque murorum ingentes 4.
J'ai grand'peur que l'hydropisie d'Élisabeth ne nuise à l'Histoire de Pierre. Ce qui se passe à présent mérite un petit morceau curieux. Il fournira, si je vis, un ou deux chapitres à l'Histoire générale que vous aimez. Il ne sera pas inutile de faire voir comment le pays sablonneux de Brandebourg avait formé une puissance contre laquelle il a fallu de plus grands efforts qu'on n'en a jamais fait contre Louis XIV. J'ai sur ces événements des anecdotes uniques mais c'est à présent le temps de se taire.
Quant à cette pauvre Jeanne, je vous réitère que personne ne connaît la véritable. Si jamais vous venez sur les bords de mon lac, nous la lirons au pied de la statue de messer Ludovico Ariosto.
Interim, vale. Sed quid novi

 

V.»

 

 

 

 

 

1 P. A. O'Heguerty, comte de Magnières Ce négociant, qui avait fait paraître, en 1754, un Essai sur les intérêts du commerce maritime, venait de publier (1757, deux volumes in-12) des Remarques sur plusieurs branches de commerce et de navigation, et il avait envoyé cet ouvrage à Voltaire par Thieriot . Thieriot notera dans sa lettre du 9 novembre qu'il a remis la lettre pour d'Heguerty qui est encore « à la campagne ». Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Andr%C3%A9_d'H%C3%A9guerty

 

2 Gades = ancien nom de Cadix .

 

3 Le 1er septembre 1757.

 

4 Les ouvrages interrompus sont suspendus, et les masses énormes des murs menacent le ciel : Virgile, Enéïde, IV, 88-89 .

 

Les commentaires sont fermés.