06/09/2014
Tout autre parti serait trop long et la vie est courte . Je reviens aux affaires
... Car ça vous ferait trop plaisir si je renonçais, dit Sarko le justiciable !
Carla s'en lave les mains .
« A Jean-Robert Tronchin
à Lyon
[10 août 1759]
Mon cher correspondant, j'avais donné trois lettres de 1000 livres chacune sur Laleu Voilà ce qui a fait mon erreur . Vous avez compté une fois 10, et une fois 20 . Cela revient toujours à trois fois dix . Je ne laisse pas de vous fournir quelque argent depuis quinze jours , mais laissez faire . Si vous en êtes quitte cette année pour 80 mille livres je serai bien étonné .
Mon petit théâtre de Polichinelle ne sera pas cher . Monsieur le conseiller se moque de moi . Il veut réduire mes acteurs à deux pieds et demi de haut comme les diables de Milton 1 qui se font pigmées . Il faut pour sa peine qu'il vienne nous voir jouer Mérope .
J'ai fait la pièce tout seul, je ferai bien le théâtre tout seul . Ce n'est pas ma faute si le généreux président De Brosses n'a pas une galerie plus longue et plus large .
Nota bene.
Mlle Destouches a dans son magasin des branches de verdure, des guirlandes pour les ballets . Voilà ce qu'il nous faut . Son décorateur en peut faire cent par jour, et j'en demande une charretée . Avec ce secours, je suis fort et mon théâtre est très agréable . Un mot de M. Camp à Mlle Destouches fera l'affaire . Je me charge de tout le reste . Tout autre parti serait trop long et la vie est courte .
Je reviens aux affaires . Il y aura force lettres tirées de moi sur monsieur Tronchin, une au président de Ruffey pour 399 ou à peu près ,
une à M. Fabry pour les lods et ventes de Ferney, 1800 livres,
plus je prendrai force florins chez M. Cathala .
Mille tendres amitiés à toute la maison, et mille remerciements en particulier à M. Camp .
Très humble et très obéissant serviteur .
V.
* Je suis assez fâché que de mon théâtre à mon plancher il n'y ait que huit pieds de haut, mais il n'y a qu'à bien jouer, et l'on oublie alors où l'on est . Ces représentations sont faites entre amis . C'est comme si on lisait au coin du feu . Enfin si M. Camp m'envoie une énorme caisse de verdure et de fleurs je ne demande plus rien excepté pardon de mon importunité . »
1 Milton , Le Paradis perdu, Chap. vi : http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?O=NUMM-101389 ; voir : http://www.cosmovisions.com/textParadis.htm
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