20/06/2016
ne se point refuser les secours d’une critique faite par leurs confrères
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« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet
Je viens de relire, care Olivete, votre belle Histoire de l’Académie 1. Je tombe sur la page 72, où vous invitez les académiciens à ne se point refuser les secours d’une critique faite par leurs confrères. Ne me les refusez donc pas, et ayez la bonté de lire avec attention la préface du Cid, que j’envoie à M. Duclos, notre secrétaire, en attendant les remarques sur toute la tragédie des Horaces.
Quelque occupé que je sois d’ailleurs, j’aurai fini avant que les libraires puissent commencer. La gloire de la France et de l’Académie, que je crois intéressée à cette entreprise, me donnera des forces, et me fera oublier ma faible santé.
Je ne suis pas en peine de souscriptions, puisque le roi donne l’exemple. Mais je voudrais pouvoir imprimer dans le programme les noms des académiciens qui favoriseront le nom de Corneille, et les mettre à la tête de la nation, qui doit encourager ce travail.
Le prix sera très modique, il ne dépassera pas 40 livres et si quelque particulier oublie qu’il a souscrit, les princes s’en souviendront aussi bien que tous ceux qui, sans être princes, sont soigneux de leur honneur.
Madame de Pompadour souscrit pour 50 exemplaires 2, M. le duc de Choiseul pour vingt, d’autres pour quinze, pour douze. Enfin je me flatte que la nation fera voir qu’elle sait honorer le nom d’un grand homme dans les temps les plus difficiles.
Corneille m’appelle ; je vous quitte en vous le recommandant.
V.
Aux Délices 14 [juillet 1761]»
1 V* doit songer à l'édition de 1743 à laquelle renvoient ses références . Voir : https://books.google.fr/books?id=nucxAQAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
2 Elle apparaît en effet pour ces 50 exemplaires dans la liste des souscripteurs .Voir page 595 et suiv. : Bessire : https://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2004-4.htm
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