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11/02/2017

Il est clair que l’État a plus de dettes que de revenu . Je ne vois pour emplâtre à cette blessure que des palliatifs . Sauve qui peut

... Voltaire parlait en temps de guerre, une guerre qui fut réellement la première guerre mondiale, dura sept ans, et qui comme tout conflit ruina les belligérants , en particulier la France . Nous sommes en temps de paix, -ou quasiment-, et nos dirigeants actuels et futurs n'ont en effet que des soins palliatifs pour soigner la dette nationale , mal endémique depuis quelques siècles, avec quelques phases de rémission . Lorsqu'on parle de soins palliatifs, ça sonne comme un tocsin , la fin est proche, rendons-là le plus indolore possible, avant de finalement sonner le glas .

Rien de nouveau sous le soleil . Le côté rassurant est que notre pays est toujours là, malgré tout . Au boulot camarades !

 http://2.bp.blogspot.com/-EWxiiKvOc4c/VTActWKVWsI/AAAAAAAAhNk/z1pk9nzNnXo/s1600/Courrier.jpg

 

 

 

« A Ami Camp , Banquier

à Lyon

A Ferney 21 février 1762

Je continue monsieur des importunités que vous voulez bien permettre .

M. d'Albertas me propose un contrat de constitution de deux mille écus . Cela me paraît ridicule . Les frais du contrôle sont grands . Les vingtièmes qu'il faut payer sont durs ; et l'objet est trop mince . Je veux bien lui donner 6000 , moyennant un billet à ordre de 60 600 livres 1, pour deux ans, sinon je ne peux prêter . Je sens trop que j'aurai besoin de mes fonds . Je ne suis payé d'aucune de mes rentes . Les dépenses de Mme Denis pour son théâtre sont très considérables . Je sais bien qu'il faut se réjouir, mais il ne faut pas se ruiner .

Plus je réfléchis sur tout ce qui se passe plus je vois la France ruinée . Il est clair que l’État a plus de dettes que de revenu . Je ne vois pour emplâtre à cette blessure que des palliatifs . Sauve qui peut, mon cher monsieur .

V.

Je vous ai assassiné de lettres de change tirées sur vous .

Voulez-vous bien avoir la bonté de glisser ce billet à monsieur votre mari quand vous lui écrirez ? »

1 Lapsus calami ; il s'agit en fait de 6600 livres, voir lettre du 10 février 1762 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/02/01/j-ai-eu-l-honneur-de-vous-ecrire-un-petit-mot-touchant-une-a-5906088.html

 

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