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10/04/2017

on respecterait encore plus votre patrie quand on verrait un homme de votre mérite, orné des plus belles connaissances, et fait pour réussir dans toutes les cours

... Qui cela peut-il être à l'heure où les premiers clips de nos politiciens viennent de nous être dévoilés ?

D'entrée de jeu, Marine la poissarde : out , fille à papa, bornée de "belles connaissances" ( tels : son père -étant tout sauf beau-, Philippot, and C°  ) .

Restent dix candidats . Faits pour "réussir dans toutes les cours"? Alors, direction cours de récréation et éjection de Cheminade, Lassalle, Asselineau , Dupont-Aignan , à inviter pour discours de noces et banquets , les occasions de rire n'étant pas à négliger .

"Homme de mérite" ? Fanfoué Fillon mérite un coup de pied au cul, ça pourrait toujours l'aider à monter dans les sondages, car il a dit clairement "je vous demande de me soutenir", dont acte .

Quant au reste de la troupe, je garde une certaine sympathie pour deux CSBI [Candidats Sincères Bien Identifiés] : Nathalie Arthaud et Philippe Poutou .

Les autres non cités ici , à voir plus en détail, si possible .

Par curiosité, voir : http://candidat-2017.fr/candidats.php

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« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

21 mai 1762 , aux Délices 1

Monsieur, j’ai reçu la lettre dont vous m’honorez du 17 mars v.st. Je suppose que toutes celles que je vous ai écrites vous sont parvenues, tant par la voie de la poste ordinaire que par celle de M. de Czernicheff .

Votre Excellence pourra me faire parvenir le paquet qu'elle a la bonté de me faire espérer, par les banquiers qui le feront tenir à des correspondants de Genève .

J’ai été à la mort depuis que je n’ai eu l’honneur de vous écrire, et j’ai perdu une partie de ma fortune par le contre-coup de nos malheurs publics ; mais j’oublie cette dernière disgrâce, et dès que j’aurai un peu réparé l’autre en reprenant un peu de santé, je me remettrai avec courage et avec plaisir à l’Histoire de Pierre-le-Grand.

J’avoue, monsieur, que je serais bien encouragé, si je pouvais en effet me flatter d’avoir l’honneur de vous voir et de vous posséder dans mes petites retraites ; il est digne de vous  d’imiter Pierre-le-Grand, en voyageant comme lui. Vous devez bien sentir que vous seriez accueilli partout comme vous devez l’être, votre voyage serait un triomphe continuel ; et on respecterait encore plus votre patrie quand on verrait un homme de votre mérite, orné des plus belles connaissances, et fait pour réussir dans toutes les cours.

J’aurais souhaité que vous eussiez pris le parti d’être ambassadeur : cela m’aurait du moins rapproché de Votre Excellence ; et, tout malade que je suis, j’aurais volé tôt ou tard pour avoir la consolation de vous voir.

Je suis mortifié de n’avoir aucune nouvelle de M. de Soltikoff 2 depuis son départ : je l’aimais véritablement, et j’avais eu pour lui toutes les attentions qu’il mérite.

Vous ne m’avez point dit, monsieur, si vous aviez reçu la lettre que je vous avais adressée par monsieur le grand-maître de l’artillerie 3. Il est triste d’avoir toujours à craindre que les paquets ne soient perdus. Je crois que le meilleur parti est d’écrire tout simplement par la poste. On doit savoir d’ailleurs que je ne vous parle point d’affaires d’État ; on ne fait point la guerre à la littérature.

Adieu, monsieur ; j’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux et les plus tendres,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Manuscrit original avec dernière ligne et signature autographe , celles-ci manquent dans les éditions .

La lettre à laquelle répond V* doit être celle du 19/30 mars 1762 où Shouvalov écrit notamment : « L'empereur m'ayant confié la direction du noble corps des cadets, dont il a été chef jusqu'ici, je me suis occupé sans relâche des arrangements qui peuvent avoir rapport à [ce] poste […] ; Il m'a fallu […] remplir les devoirs d'un emploi au-dessus de mon ambition et de mes forces et […] entrer dans les détails qui ne sont guère analogues à la philosophie dont je voudrais faire mon unique étude . Pardonnez [moi] donc […] de ne vous point avoir envoyé encore les remarques sur la condamnation du czarewitz. ». Il termine ainsi : « Une santé altérée, le dégoût pour tout ce qui fait le charme des esprits mondains, le désir de vous voir […] m'engageront à solliciter auprès de Sa Majesté impérial la permission de voyager, et de chercher loin du faste des cours , cette heureuse tranquillité de l'âme […] ; je sais que c'est au château de Ferney qu'elle a établi son séjour, c'est là que je l'irai trouver […] . »

2 Voir les lettres de Soltikof de février-mars 1762, et de Schouvalov du 1er/12 mai 1762 .

3 Celui-ci était mort le 16 janvier 1762 , voir lettre à d'Argental du 8 mars 1762 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/03/08/1.html

 

les hommes sont fous du midi au nord

... Attentats du nord au sud, de l'est à l'ouest . Que faire ? Peut-on répondre à ces meurtriers par les armes seulement, je ne crois pas, et Voltaire, à juste titre, trouverait cette solution insuffisante comme sa détestation des guerres le prouve .

Est-il encore temps, sommes-nous capables de rétablir une paix durable ? Difficile à envisager quand on connait nos capacités de fabricants d'armes : "Diable, ma bonne dame, mon bon mossieur, il faut bien qu'elles servent, des milliers d'emploi en dépendent !"

Ô sainte hypocrisie en cette semaine dite Sainte ! Il va y avoir embouteillage dans les confessionnaux ,  et comme disait mon cher Brassens "mettez genoux à terre, priez et implorez, faites  semblant de croire et bientôt vous croirez !"

 chapie hebdo

 

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

21è mai 1762 aux Délices 1

Madame, j’ai été sur le point d’aller voir si l’on fait autant de sottises dans l’autre monde que dans celui-ci. Tronchin et la nature m’ont fait différer le voyage. Voilà ce qui m’a privé de l’honneur d’écrire à Votre Altesse Sérénissime. Je la suppose actuellement entourée d’officiers français qui lui font la cour, en attendant que des Prussiens viennent se présenter à son audience ; car il me paraît que toutes les nations font ce qu’elles peuvent pour venir vous faire leur révérence, et que vous n’avez pas toujours le choix. Les Russes pourront bien venir aussi à Gotha prendre des leçons de politesse.

Sérieusement, madame, j’aime mieux le temps où j’étais si paisible dans votre palais, et où il n’y avait dans vos États d’autres troupes que les vôtres. Votre Altesse Sérénissime permettra-t-elle que je prenne la liberté de lui adresser ma réponse à madame la comtesse de Bassewitz 2? Je ne sais où la prendre, et j’ignore à quelle armée appartient actuellement son château. Dieu veuille renvoyer bientôt à la culture de la terre tant de gens qui la désolent et qui l’ensanglantent, sans savoir pourquoi ! On dit que si nous avions la paix, j’aurais le bonheur de voir à Genève les princes vos fils. Ce serait pour moi la plus grande des consolations dans la douleur où je suis de sentir que je suis privé, probablement pour jamais, de la présence de leur adorable mère. Cette paix me paraît encore bien éloignée. Le feu a pris aux deux bouts de l’Europe. On bat le tambour depuis Gibraltar jusqu’à Archangel . Cela prouve que les hommes sont fous du midi au nord. Que votre auguste famille soit tranquille au milieu de tant d’orages , que la grande maîtresse des cœurs se souvienne du pauvre malade , que Votre Altesse Sérénissime reçoive avec sa bonté ordinaire mon profond respect, etc. »

1 Le même jour, Paul.-Henri. Mallet [voir : https://books.google.fr/books?id=EvQOAAAAQAAJ&pg=PA12&lpg=PA12&dq=p+h+mallet+1762&source=bl&ots=QzLfNqeoFc&sig=U96TgHrKVRkycQaS8YdD0DnYX3k&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi0vsOsxJjTAhUBkxQKHXRyCh0Q6AEIHDAA#v=onepage&q=p%20h%20mallet%201762&f=false

] écrit au comte Bernstorff de Genève [Voir : https://books.google.fr/books?id=Kd9rTJ__hbgC&pg=PA93... ] : « Cette ville ou plutôt son voisinage a failli de perdre tout récemment M. de Voltaire, et quoique rétabli à peu près on juge que sa dernière maladie doit naturellement hâter sa fin . Nous ne le voyons presque plus ici et l'éloignement réciproque devient toujours plus grand et , je crois, plus juste de notre part . Mais il s'est mis à l'abri de tout par les marques qu'il s'est fait donner en deux ou trois occasions de la protection de M. le duc de Choiseul, protection si déclarée [q]uelle aurait dû en imposer à un État plus puissant que nous . »

2 Cette lettre de V* à la comtesse n'est pas connue .