Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/12/2017

J'ai vu en ma vie des Russes et des Chinois, et j'ai trouvé les Russes beaucoup plus aimables

... Je n'ai pas à faire le même constat aussi tranché , n'ayant pas eu l'occasion de voir suffisamment de ces orientaux , mais je n'ai pas à m'en plaindre non plus, ceux que j'ai vus ayant été tous de bonne compagnie . Sans doute était-ce l' "effet Voltaire" qui agissait puisque c'était en son château , où je souhaite qu'ils viennent,  et reviennent ,nombreux dès le 30 mai 2018 .

 Image associée

 

 

 

« A François-Pierre Pictet

à Petersbourg .

18è janvier 1763, à Ferney 1

Que voulez-vous que je vous mande, mon cher géant, que j'ai soixante et dix ans, ou peu s'en faut ? que je suis accablé de maladies et de neiges ! ne savez-vous pas tout cela ? ne savez-vous pas que je vous aime, et que je vous regrette ? et Mlle Catau ne vous l'a-t-elle pas dit ? ne vous ai-je pas envoyé Le Droit du seigneur par elle ? c'est à vous d'écrire, s'il vous plait, à vous qui êtes dans la cour la plus brillante de l'Europe, qui vous portez bien, et qui n'avez que des choses agréables à mander .

Il y a des gens qui trouvent ici fort mauvais que vous n'alliez point à la Chine . Ils disent que vous manquez la plus belle occasion du monde de voir le pays de Confucius, et que vous leur rapporteriez des magots à votre retour . Je ne pense point du tout comme ces messieurs-là , et je donne , sans contredit , la préférence à l'impératrice de Russie sur l'empereur de la Chine . Je parie que ses yeux à la chinoise ne valent pas ceux de l'auguste Catherine , qu'il n'a ni son esprit, ni sa grandeur d’âme, ni ses grâces . Je parie encore qu'il n'a point encore de lettré à Pékin, qui s'approche de M. de Schouvalov .

J'ai vu en ma vie des Russes et des Chinois, et j'ai trouvé les Russes beaucoup plus aimables . Adieu mon cher géant , il n'y a pas d'apparence que je vous revoie, mais je vous aimerai tant que je vivrai .

V. »

1 Pictet a écrit à V* le 19/30 novembre 1763 .

Les commentaires sont fermés.