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18/05/2018

Il respire l’esprit de parti ; et si ses confrères pensent de même, l’arrangement des finances, auquel je m’intéresse tout comme un autre, ne finira pas si tôt

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

21è mai 1763

Je reçois, ô anges de paix ! votre lettre du 17 de mai, et les deux cahiers refondus dans votre creuset . Je les trouve très bien, et je vous trouve infiniment plus raisonnables que l’auteur des remarques . Je n’ai point reconnu dans lui la modération que je lui supposais, il s’en faut beaucoup . Il respire l’esprit de parti ; et si ses confrères pensent de même, l’arrangement des finances, auquel je m’intéresse tout comme un autre, ne finira pas si tôt.

J’avais très bien compris la raison de la petite contradiction qui se trouvait dans votre lettre précédente et celle de Philibert Cramer ; il n’y avait nul mal à la chose, et tout se confond dans le mérite du bon office que vous me rendez, et dans la reconnaissance que je vous dois.

Je vous enverrai incessamment la Zulime dédiée à la nymphe Clairon. Vous aurez aussi une nouvelle édition d’Olympie . Celle d’Allemagne n’est bonne que pour les pays étrangers, et il eût été bon qu’elle n’eût point transpiré à Paris, attendu qu’il y a dans les remarques une faute impardonnable . On a mis Jeanne Gray pour Marie Stuart ; ramasse, Fréron !

Le cinquième acte d’Olympie n’est point du tout vide au théâtre, il s’en faut beaucoup . Comptez que les yeux sont très satisfaits, c’est tout ce qu’il m’est permis de dire. Si vous aviez vu une jeune Olympie venir en deuil sur le théâtre, au milieu des prêtresses vêtues de blanc avec de belles ceintures bleues, vous auriez crié, comme les autres, la rareté ! la curiosité 1 ! Vous auriez même été très attendris ; et quant au bûcher, on aurait volontiers payé un écu pour le voir. Au reste, messieurs de Paris, faites tout comme il vous plaira, et Dieu vous bénisse !

Pourvu que je ne sois pas maudit de mes anges, je suis content . Je me mets au bout de leurs pieds et de leurs ailes. »

1 Vers d'une chanson connue ; voir lettre du 16 décembre 1760 à Lekain : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1760-partie-48-121093171.html

. Le passage : Vous auriez crié … curiosité ! a été oublié par le copiste du manuscrit .

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